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Choses vues entendues sues
22 novembre 2020

Pas de titre

Le titre est éclairant mais aussi enfermant surtout lorsque bien des sujets me traversent l'esprit.
Je comptais de bon matin évoquer la question du bonheur à l'heure des prédictions apocalyptiques; et ces prédictions ont un bien-fondé; il suffit de voir autour de soi et loin de soi.
A commencer par le saccage systématique, continu, obstiné, égoïste de la planète. Ne surtout pas oublier que le virus actuel est aussi le produit de l'activité humaine, à un double titre: d'une part au nom de l'économisme triomphant, nous trnasformons de nombreux espaces comme la forêt amazonienne en champs de soja et d'autre part en mondialisant les échanges.
Des espèces vivant en isolat se trouvent brutalement à proximité de l'humain et franchissent la barrière des espèces et des personnes mangeant des chauve-souris (réservoirs de virus)  traversent allègrement les frontières.
Autre grave problème: l'article 24 en France qui interdit aux journalistes de faire leur métier, à savoir montrer, communiquer, informer; la société sécuritaire est en marche, ô Orwell!
Donc le bonheur; à me lire on aurait l'impression que je serais l'incarnation du malheur et à parcourir certains blogs on a l'image permanente de " la mélodie" du bonheur.
Tant mieux pour ces personnes; pour ma part au sens fort, je dois constamment me battre pour ne pas sombrer; c'est déjà un début de réponse au problème du bonheur; je dois me battre pour le goûter un peu, compte tenu des circonstances de ma vie; à tout prendre je préfère ma situation-problème car elle me somme à chercher, essayer, comparer, lutter.
Rien pour moi ne va de soi ni n'est allé de soi.
Certes j'ai longtemps admiré l'optimisme étatsunien mais je me suis trompé car j'ai découvert combien j'avais pris la proie pour l'ombre et combien derrière la mélodie du bonheur il y avait bien autre chose. et notamment la situation des amérindiens et celle des Noirs qui ont fait la prospérité de ce grand pays.et les préjugés de toutes sortes. L'usine à rêves hollywoodiennes j'y ai cru totalement parce que je devais souffrir de mes misères. Et se pose un problème: qu'y a-t-il de plus important la vérité ou le bien-être? La vérité fait mal et nous nosu réfugions dans nos rêves pour ne pas sombrer. Mais la vérité nosu libère aussi et implique d'abandonner nos fausses certitudes et les apparences trompeuses.
Ce qui me gêne dans ce bonheur à tout crin chez certains c'est qu'il parait souvent frelaté, faux, hypocrite, comme autosatisfait et surtout égocentrique: mes enfants, mes petits-enfants, mon époux, ma compagne...
Le bonheur n'est pas du tout-cuit ou il s'apprente à ces fausses façades qui abusaient les visiteurs de Catherine II.
Nous vivons dans une société difficile, complexe, sombre, déchirée. Je ne vais pas pour autant - trop facile - rejoindre le choeur des pleureuses (j'ai connu, merci) mais je crois vraiment que notre huamine condition telle qu'elle est et telle qu'on a envie qu'elle soit n'est ni lisse ni unie ni monocolore.
Non le monde des bisounours n'existe que dans la veillée des chaumières. Nous sommes ou je suis en butte à des difficultés, des problèmes, de la tristesse, de la mélancolie, des regrets, des remords, de la culpabilité, des bobos, la vieillesse, de la solitude.
C'est pourquoi et dans le même temps j'apprécie à sa juste valeur je le crois un petit moment de douceur, une vision de la nature, un morceau de musique, une pâtisserie, un verre de bon vin, une amitié vraie, un sourire qui m'enchantent. 
Les marchands de bonheur pullulent actuellement contre-preuve de la réalité actuelle et du tragique de la condition humaine (Camus) et je ne veux surtout pas m'enfouir la tête dans le sable.
Si peu de choses ont été aisées pour moi j'ai en revanche évité l'obstacle de la fade félicité.
Chateubriand dans ses magnifiques "Mémoires d'Outre-tombe" a dit la souffrance, l'ennui, la tristesse, la sévèrite du père, la solitude de la lande bretonne: "je voyais avec un plaisir indicible le retour des tempêtes, le rassemblement des corneilles dans la prairie de l'étang et leur perchée à l'entrée de la nuit sur les plus hauts chênes du grand Mail".
Et les chants les plus tristes sont les chants les plus beaux, nous susurre le poète.


A mon avis le bonheur n'est ni un état ni une décoration de Noël mais une conquête et une quête permanentes. Sans compter que la question ne fait pas sens pour tous.
Voir le très émouvant et humain documentaire sur la ruine de ce petit pays, le LIban sur Arte; j'ai été très touché pour le drame de ce pays et je me suis reconnu dans ce pays qui fut la Suisse du Moyen Orient; les gens y crèvent de faim et fuient en masse. La diaspora libanaise est beuacoup plus importante que les libanias restés sur place.


Le bonheur a un prix, celui de ne pas en avoir...
Il ne s'achète ni ne se vend; il se gagne ou il vous tombe dessus on ne sait pas pourquoi. J'aime en lui sa part de mystère, et comme l'amour il est enfant de bohême.

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