Matin d'automne

Morosité en ce dimanche ("je hais les dimanches" tel était, je crois, le titre d'une chanson) avec ce profond sentiment de solitude et ce mal-être persistant; le terrible coup reçu en loge avec les sms et le coup de fil d'une violence inouïe de cet "ami"achèvent de me détruire.
Ok, je ne suis pas tout blanc mais qui l'est? J'ai pu me tromper? Bien, mais qui ne se trompe jamais, je revendique ma part d'imperfection mais j'ai ma conscience avec moi; je n'ai jamais trahi, toujours accepté les injustices subies, les avanies de toute existence ; hier, comme un petit interlude pour oublier; rendez-vous avec deux memebres de la loge mis dans le même sac que moi, savoir convocation prochaine par la juridiction interne pour être radiés je rappelle les faits: j'ai été victime de propos antisémites, la personne auteure des faits n'est plus conviée mais on ne le supporte pas parce que cet homme a beaucoup fait pour la création de la loge).
Cela dit, je me suis permis de poser une question très mesurée, très calme sur le serrage de vis que j'observe depuis la rentrée; et j'ai déclenché une tempête de haine. 

Sans qu'on me laisse la possibilité de m'expliquer, ou même de m'excuser pour ce "méfait"; vraiment je me rends compte que décidément tout a changé; une loge est devenue aussi violente qu'une entreprise aujourd'hui, en ces temps bénis des dieux. Je me sens triste, faible, impuissant, vieux, abandonné.
Je vous fais une confidence et je me la fais à moi; je crois que j'ai beaucoup manqué d'amour et plus que jamais alors que la mort approche, j'en manque plus que jamais; voilà les fond du problème; tous les livres du monde n'y pourront rien, et toute la culture accumulée n'y pourra rien.
Justement à la radio ma compagne qui ne m'abandonne pas on parlait de cette femme d'exception Anne-Marie Katzenbach, auteure, photographe, voyageuse impénitente, amie de la célèbrissime famille Mann (que j'aime cet auteur, Thomas Mann, il m'a tant apporté!) mais aussi toxicomane hélas, morte dans un stupide accident. Mais ce goût immodéré pour la drogue dure ne signe-t-il pas le trou béant dans le coeur de cette femme d'exception?
Eh bien, le génie en moins, je me sens proche de cette femme douée, fille d'une mère catatrice, toujours en quête éperdue de cet objet insaisissable et indéfinissable qu'on ne parvient jamais à atteindre, diosn faute de mieux "le bonheur"
Curieusement , avec ces terribles frustrations, ce sentiment d'échec de ma vie, je ne pense toujours pas au suicide. Je n'y ai jamis songé; ma desespérance, ce sentiment fort de la méchanceté humaine dont j'ai souffert toute ma vie, ne m'ont jamais mené au suicide; j'ignore pourquoi.

Alors, je me raccroche à ces petits substituts d'amour: Mathieu m'envoie toujours de gentils sms mis çà ne remplace pas le réel ( je me sens à tort ou à raison proche de ce jeune homme "très famille", très fragile, porté à rêver, je me retrouve un peu en lui, moi l'ex-adolescent inhibé, timide, peu enclin aux contacts, porté à la rêverie), j'a ma petite tortue en céramique, Tina, mon fétiche (qui me rappelle le temps d'une certaine plénitude, Honfleur, toute la famille encore là, le restaurant à la cuisine exquise, cette belle Normandie au borde de l'eau et peut être irai-je suivre des cours de japonais cet après-midi.
Voilà mon existence actuelle avec la mort de ma mère qui m'a foudroyé en arrière -plan; Yom Kippour, le jour du Grand Pardon pour les juifs c'est ce soir et ma mère est partie l'an dernier peu avant Kippour elle qui ne croyait pas vraiment mais qui fut toujours droite (qu'ai-je à me faire pardonner, dites-le moi svp?) les gens sont méchants; et l'amour n'est pas fait pour moi.

Il fait froid dans mon coeur et je vis dans cette ville que je n'aime pas...
Pourquoi je vis? pour qui je vis?