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Choses vues entendues sues
26 septembre 2020

Un monde sans repères

J'écoutais ce matin ma radio préférée; je ne crois pas qu'il y ait d'équivalent dans le monde francophone.
Amin Maalouf, écrivain libanais était interviewé autour de son dernier livre, une fiction où il développe de manière prémonitoire la place croissante de la médecine et  ce transhumanisme qui nous délivrerait enfin de la mort; or cette mort est là, et chaque jour elle fauche des gens sur la planète.
Il imagine que des hommes sauveurs du monde entreraient en action pour sauver l'humanité.
Il pense à son malheureux pays déchiré, misérable, secoué par la terrible et réecnte explosion qui a fait un carnage. Ce fut jadis "la Suisse" du Moyen Orient...


Pour ma part, un nouvel "épisode" qui m'a complètement abasourdi s'est produit, toujours en rapport à ce qui s'est passé dans la loge. 
Je reçois hier matin un courriel avec la nième mouture du calendrier de la loge et un autre document de la part d'un "frère" qui m'aime bien . J'ai eu l'audace de demander tout en accusant réception, en pesant chacun de mes mots au trébuchet et sans esprit de polémique "qu'est-ce qui motivait la réorientation en cette nouvelle année de la "politique" de la loge: accroissement sensible des réunions, plus grande discipline, etc ? alors même qu'une enquête récente visait à faire des recommandations pour attirer les nouvelles générations.
Il se trouve que j'ai moi-même procédé à la synthèse des apports de chacun; c'est un tout autre sens qui était préconisé.
Quoi de mal là-dedans? Je me suis permis au nom de la transparence de demander des précisions: qui a pris la décision? comment a-t-elle été prise? Quelle procédure a été suivie, etc.
La personne pouvait très bien, "au pire" me répondre; je n'ai pas à répondre à ce type de question ou on en  reparlera à part ou tout autre chose.

J'étais prêt à accepter...
Or - surprise et stupeur - voilà que je reçois très vite un coup de fil d'une violence inouïe (presque inaudible tant elle était extrême, cette violence) se concluant par un sonore: "va au diable!" et sur un ton qui ne trompe pas...
Devaient suivre des sms incendiaires: tu pars ou je pars, j'en ai assez de tes commérages et d'Untel (l'un des trois "frères" qui m'ont défendu lors de l'incident antisémite dont j'ai été victime). N'essaye pas de ma'ppeler ni de m'adresser des sms.
J'étais sous le choc; on m'accuse de rumeurs qui circulent et dont je crois deviner les auteurs. Enfin - bouquet final - tu seras convoqué par notre juridiction pour être radié.
Je rappelle que je suis un homme fragile suivant des psychothérapies depuis des décennies, que je vis seul, et que je viens de subir un choc majeur, la mort de ma mère, ce qui se sait en loge.
Que penser de cette violence folle, disproportionnée d'un homme qui faisait les questions et les réponses lui-même, qui ne me laissait pas une possibilité de m'expliquer, de me justifier, éventuellement de m'excuser  (!) au cas où j'aurais "choqué" en demandant des explications en ma qualité de maître.
J'étais très secoué; je téléphonai à ma psychothérapeute qui croit que cet homme d'habitude si bien disposé à mon égard (comme quoi on n'est sûr de rien ni de personne en ce bas monde) s'est senti remis en question. 
Mais je pense ceci: on a très mal supporté que l'auteur du propos antisémite soit devenu persona non grata; je rappelle que à ces propos les réactions ont été bien tièdes ou nulles à l'exception de ce courageux homme jeune, sri lankais marié à une juive et à cet homme dans mes âges qui a un parent juif (bref ces personnes savent que les juifs ne sont pas des monstres mais des hommes ou des femmes comme les autres, ashkénazes ou sépharades).
J'ai déjà assisité à une première réunion de la loge qui s'était passé sans encombres.
Il y a dans cet incident quelque chose qui passe l'entendement: que penser d'un homme fermé à tout dialogue surtout dans une organisation où la liberté de penser et l'accueil aux minorités est de règle? que penser à mon sujet de ce brutal renversement de statut; je passe de victime à accusé.
Je passerai si je le fais devant la juridiction la tête haute car ma conscience est limpide.
Je n'ai accusé personne, je me suis toujours comporté honorablement, je n'ai jamais menti, je suis prêt à reconnaître mes insuffisances. 
Qui n'en a pas? Je ne suis qu'un homme, qui essaye de rester probe.

De toutes façons j'y repensai ce matin; j'ai besoin d'être accepté, sinon d'être aimé. Je ne me sens plus en situation de reprendre le chemin d'une loge où on a reçu un homme porté sur la boisson et anti-arabe, antisémite, ayant mis l'accent sur le caractère chrétien de la maçonnerie. C'en est presque comique, douloureusement comique: le récit fondateur de cette "noble" institution se réfère à la Bible (Livre des Rois) et nombre de mots utilisés symboliquement sont hébraïques; il est vrai que historiquement ce sont deux pasteurs qui ont fondé cetet fraternité universelle à Londres en 1717 (des membres de la Royal Society en faisaient partie dont l'architecte de St Paul de Londres; il était aussi astronome).
Je perdrai au change (le côté "famille" et la chaleur humaine et la diversité des gens, l'enrichissement culturel qu'on y trouve souvent) mais on m'a mis devant le fait accompli sans que je n'y comprenne rien,
Cela me fait penser au vers célèbre: "adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré".


Je pense ceci: comme beaucoup d'institutions (syndicats, partis organisations internationales) la F.M est en crise: fini l'âge d'or des Lumières et en France de la 3ème République où tant de lois progressistes ont été votées sous l'influnece de maçons.
Le monde est dans une phase de profond bouleversement; il est sans repères comme dit Maalouf.
Le covid vient encore ébranler les esprits.
J'écoutais hier sur You Tube Fabrice Midal grâce à qui je suis devenu bouddhiste; j'ai l'impression que cette crise qui a failli emporter son Ecole de Méditation (il emploie de plus en plus la visio-conférence) l'a rendu plus créatif et plus profond.
En fait son discours tournait autour de cette idée: les épreuves de la vie sont la vie et loin de les éviter il faut les accepter comme des occasions de changer. 
Loin de s'y résigner passivemnt ni de s'y complaire c'est sur une ligne de crête qu'il convient de se tenir.
L'épreuve qui est la mienne serait donc à saisir comme une opportunité, une chance de me remettre en question et de la "travailler" comme elle me travaille.

J'ai l'intention de revenir plus largement sur l'antisémitisme, sa pérennité, son universalité, ses racines profondes et persistantes ici et ailleurs.
La question est d'une redoutable complexité, j'en ai conscience mais justement pour moi il importe de m'y frotter....

 

 

 

 

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