Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Choses vues entendues sues
8 septembre 2019

Les gosses de bourgeois

Samedi triste de nouveau, hier après la "diversion" au jardin du Luxembourg puis au café "Le Rostand" au curieux style 1900 (nostalgie de cette époque, en soi un signe...).

Restaurant japonais sans doute tenu par des chinois où je nourris ma propre nostalgie; j'y allais avec ma mère au temps jadis; le décor n'a pas changé mais il est plus "pauvre" me semble-t-l, moins éclairé et là aussi on sacrifie à l uberisation puisque des livreurs viennent chercher des paquets-repas pour des clients à domicile. Petit menu pour moi. Je ne suis pas bien au plan digestif et rester seul devant ma petite table chez moi est triste...

Je rentre donc et me mets devant le petit écran; Midal commente les questions de son public; toujours ses assertions sur la dureté de ce temps: les gens atteints de burn out ne sont pour lui que la partie émergée d une immense souffrance sociale qui s exprime au travail. Les facteurs de ce mal-être vif ou sourd seraient pour lui l'intégration des normes de plus en plus exigeantes de cette société en pleine décomposition; pour moi je crois que ce sont les conditions du travail de même que la perte de sens qui sont en jeu. L'Argent ne peut à lui tout seul donner sens à une vie, c est du moins ma conviction; il constitue l'axe de nos sociétés; on en a et on en est esclave; on n en a pas et on se sent en marge. L être humain n a plus de valeur que monétaire, que comme moyen de s enrichir; la meilleure preuve? Un vieux riche attire quand même, un vieux pauvre rebute.

Mais on est tous pris dans ce cercle de l'Enfer contemporain; hélas, la question identitaire n est plus votre place dans la société mais votre patrimoine, vos revenus, vos ressources; un exemple: je suis harcelé presque tous les jours par les agences immobilières qui me demandent d évaluer mon bien.
L'homme contemporain se sent vidé et vide car aucune transcendance n est plus là pour le faire se dépasser; l argent dévalorise tout, ô paradoxe; sa laideur écrase la beauté résiduelle de la nature; son pouvoir réduit l humanité à une armée d esclaves consentants, condamne de vastes secteurs à la mendicité, à la précarité, au sentiment d inutilité, détruit progressivement toute forme de vie sur terre.

L'épisode biblique du Veau d'or nous rappelle la pérennité de ce poison mais à l'époque Moïse veillait au grain; quel prophètes aujourd'hui sinon les marchands grassement rémunérés du bonheur en bouteilles?

C est dans ce mood que j'ai regardé en partie une émission d Arte (notre seule grande chaîne qui nous reste dans un c champ de ruines) sur la jeunesse de la grande bourgeoisie avec une méthodologie intéressante, soit une étude sur plusieurs années de l évolution de ces jeunes nés avec une cuiller d or ou de vermeil dans la bouche.

Je ne résiste pas, on le sait, à ce charme de la jeunesse, charme du reste vénéneux; je n'ai visionné qu une partie de l'émission; j'en ai compris le sens général.

Ces ados puis jeunes puis jeunes adultes paraissent "bien dans leurs baskets": déjà un souci en moins: papa-maman se chargent de leur entretien, confort de leur chambre avec les accessoires appréciés de cette génération, activités de loisirs enrichissantes, qui le piano, qui  l'escrime, qui le théâtre, qui quatre activités à la fois, les meilleurs lycées, les meilleurs profs, un soutien éventuel, soit un agenda ministériel.

Oui ils semblainet heureux ces jeunes; peu témoignaient de la détresse de bien de leurs contemporains ("insouciance" attendue de cet âge?); des projets en tête la plupart suggérés par les parents: ENS, X, Centrale, l immanquable Sciences Po, avec, à la clé, une carrière (nécessairement) brillante; au pire papa ou maman y pourvoirait en faisant jouer les relations.
Point de souci sauf pour, un ou deux, problèmes de mésentente entre parents ou maladie.

Une jeune fille un peu excentrique rêvait de théâtre; l'exception confirme la règle...

Plus tard j'imagine ces privilégiés dans les cabinets ministériels, les états-major de grandes firmes, à la tête de ces firmes même.

Mais une fois passés les triomphes, les voici sur des rails, programmés pour le succès, comme au temps où la SNCF fonctionnait et où les trains arrivaient à l heure.

Stupéfiante bulle d'ignorance quand même de ces jeunes! Ah j'oubliais on peut s acheter une bonne conduite en se rendant en Afrique noire pour une action humanitaire e hop! çà fera des images à montrer aux potes sur son smartphone. Toujours çà!

Mais par après vu depuis moi, le vieux, est-ce une vie, est-ce "la Vie" ce déroulement préprogrammé, ce parcours semé de succès,  avec la femme ou le amri,, les enfants les maîtresses ou les amants, les fêtes, les galas de bienfaisance, les rallyes, le golf, l équitation voire le yacht?

J'en doute fort.

Sans transcendance la vie d un humain ressemble à celle d un cloporte et comment vivre au milieu de tant de souffarnce, dans une planète en feu?

Je n ai pas de réponse...

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Choses vues entendues sues
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 20 256
Publicité