Qu'est-ce qu'un(e) ami(e)?

Une fois n'est pas coutume; je ne ferai aucune référence à ce que j'ai lu ou appris sur ce vaste thème de l'amitié.
Qu'en est-il aujourd'hui de cette amitié dont les Anciens (petite entorse à la dérogation ci-dessus) disaient qu'elle était préférable à l'amour?

Hier j'ai retrouvé cette amie Cécile que je n'avais pas retrouvée depuis quelques mois...
Nous nous sommes donné rendez-vous au Luxembourg, par un soleil printanier (il n'y a plus de saison); j'étais en avance et l'ai reconnue de loin (ce qu'elle ressemble à sa défunte mère que j'ai connue!).
Je lui fais part des dernières nouvelles avec mes soucis: prise de refuge éprouvante mais importante pour moi et nouvelles de ma mère qui n'est pas bien.

Comme je me plains souvent de la solitude et des rapports compliqués avec un frère qui ne partage rien...d'essentiel, elle me parla de la vie de famille, me faisant comprendre qu'elle aussi a sa part: fille qui peine à trouver un emploin à hauteur de ses compétences (diplômes farançais, canadien, britannique en communication) et fils autistique qui lui ne trouve rien et est jaloux à mort" de cette soeur dont il est convaincu qu'elle est la préférée de sa mère. Ce que je ne crois pas (je pense même l'inverse; peut-être y a-t-il un fondement à cela: petite solidarité entre femmes).

Bref, elle me fit comprendre que, elle aussi a son lot, même entourée; sa propre mère est morte d Alzheimer; juste après son mariage elle devait s occuper d une mèreen pleine déroute et d enfants en bas âge..
Je me suis à mon aise, jamais jugé, écouté avec bienveillance, réconforté, mis dans la confidence...Le mari, ex-avocat, s'est trouvé une belle occupation à enseigner ses futurs jeunes confrères; cela dit sans vouloir m'écraser parce que c est.

Souvent, à propos de tel ou tel elle me posa la question: "est-ce que c est un ami?" et je répondis "non", une relation sans plus;

Un ami c est un être qui vous veut du bon, qui est content de votre présence, s'inquiète de vos difficultés, qui s'efface devant vous.

Midal disait la joie que l'on ressent à s'effacer devant l'autre, comme çà, naturellement parce que cet autre est légitime pas plus que moi et pas moins que moi.

Dans une circulation sans fin du don nous sommes tous interchangeables non au sens de l'anonymat des garndes villes mais au sens de cette reconnaissance au double sens de remerciement pour le don que chacun fait de son existence et de conscience de la singularité de chacun, une singularité commune...