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Choses vues entendues sues
5 septembre 2019

Connaissance, savoir, sagesse

Je m'attaque aujourd'hui à un difficile sujet dans la foulée de mes billets sur le thème du bon élève et du très bon élève; à ce sujet décidément inépuisable il faudrait mettre à part le cas des élèves peu faits pour l école qui se révéleront par la suite d'illustres personnages; l école est vécue comme une vraie prison par ces derniers.

dernier cs, celui des "forts en thème" souvent ennuyeux comme la pluie, identifiés à leur prof au point d en aimer être le clone complet; un peu comme l employé modèle, le mari modèle, etc. Grande capacité d imitation, singe savant, perroquet de service; bon, ne médisons pas: après tout les "résultats" comptent et ile sont présente; on n est pas loin de cette normopathie ciblée par les psys; on a envie de leur dire: détends-toi, cool, respire, vis...

Ce qui me frappe aujourd'hui c est cette possibilité sans précédent de s instruire, de s informer: un exemple entre mille: je reçois régulièrement les nouvelles de Canal Académie, soit le site des 5 prestigieuses académies constituant in globo l Institut de France (quel sublime palais au coeur de Paris, élégant, harmonieux, aérien; pour moi la quintessence du "bon goût" à la française).
Naguère je m'étais abonné aux interviews données par les maîtres dans diverses barnches du savoir, devenu aujourd'hui surhumain (dans le domaine de la zoologie le 18ème eiècle inventorait 30 à 40.000 espèces; aujourd'hui on en compte des millions et la plus garnd epartie reste à découvrir).

Maintenant c est gratuit; à cela s ajoutent diverses sources fantastiques à commencer par Wikipédia qui a détrôné (j ai envie de dire "hélas") Universalis-papier dont j ai possédé 4 à 5 éditions; j en ai l avant-dernière plus Larousse ( j en possède l édition des années 60; en plus j ai acquis récemment pour une bouchée de pain le Larousse du 20ème siècle en 6 volumes, une petite merveille, pour...100 €!

Il faut encore citer les MOOCS (ma faible expérience en la matière m'a déçu), la Philotechnique ("toutes" les disciplines par d excellents profs destinés aux adultes, de fait de sages retraités pour la plupart; j ai suivi une quinzaine de cours dans cette belle institution en diverses matières), les conférences données par divers organismes comme Pasteur, et les équivalents maçonniques dispensant le merveilleux savoir de spécialistes d envergure mondiale ou d autodidactes passionnés. j'ai déploré récemment la lourde et brutale perte d un multidiplômé passionné...

Plus les bibliothèques: on n'en manque pas à Paris à commencer par François Mitterrand (une réussite architecturale mais trop éloignée pour Monsieur).

Au fond les problème n est pas tant de connaître mais de faire le tri à l image des savonnettes des grandes enseignes; ici intervient la faculté de choix et la connaissance de soi; pas évident en tous cas pour moi. J ai envie de tout connaître et qui trop embrasse mal étreint.

Avec çà, les choses vont très vite; au moment où je rédige des progrès ont lieu à Singapour ou Tokyo, à Stanford ou Londres.

Mais que m apportent ces connaissances? une satisfaction d ordre intellectuel et un "renforcement" du moi, peut-être a minima une aliment à la rêverie un peu mégalo. Connaître c est un peu participer imaginairement, s' identifier aux génies; prenons Pic de la Mirandole: à 14 ans il est étudiant dans plusieurs universités d Italie et de France et manie hébreu, arabe et chaldéen; il rédige 900 thèses philosophiques, cabalistiques et théologiques synthétisant toutes les sagesses occidentales!

Ces connaissances aident à vivre et la vie, ce n est pas facile, je le dis souvent ici et ailleurs; elles nous aident à nous aimer nous-mêmes à défaut de l être par d'autres; ces mêmes autres sont le plus souvent jaloux de ces connaissances. "Pour vivre heureux, vivons cachés" disait le bon La Fontaine ( ce que je ne fais pas!).

Le Savoir va plus loin; il trie, classe, hiérarchise, relie (et relis), assemble, globalise, fait la part des choses ,bref. Un exemple me vient à l'esprit: il vaut ce qu'il vaut, celui du médecin chevronné; il possède en gros l essentiel des connaissances médicales mais avec l expérience est capable de discernement; très rapidement devant un patient il peut estimer l'éventuelle gravité d un cas. Ma cousine ex-médecin rhumatologue m a dit un jour que le raisonnement probabiliste présidait au décodage des maladies. J aime cette formule car elle est le résultat et du savoir acquis et de l expérience qui met les choses à leur place, quelque chose comme l intuition ( de intueri voir en latin). Ma thérapeute m'observe rapidement avant que j entre dans son cabinet; très vite, elle "voit"...

Enfin la Sagesse avec un grand "s"; c est celle des meilleurs.

La Sagesse a très peu à voir avec la connaissance et le savoir; peut-être ne fallait-il pas en parler ici?

C est celle d un Socrate: "je sais que je ne sais rien"; cette formule pourrait nous servir de point de départ. Socrate la "torpille", le Maître de Platon, un des plus illustres Sages de toute notre Antiquité, frappait par sa laideur mais stupéfiait ceux qui l approchaient par ses formules-choc qui, impitoyablement, démasquait votre pauvreté intellectuelle.

La formule sous-entend que Socrate avait déjà parcouru les connaissances de son temps pour en faire un savoir mais il avait une vive conscience des limites (toujours fluides) de son savoir. Et sans doute mesurait-il avec le côté très relatif de ses acquisitions l immense étendue de ce qui restait à découvrir.

 

 

Ce qui déjà est une forme de sagesse; mais plus encore, il était allé plus loin que cette accumulation, cette possession; car pour lui vivre (aimer, comprendre, écouter, parler, penser) c était plus et mieux.

Vivre suppose un savoir certes, théorique et pratique, mais implique humilité, souplesse, ouverture (CG Jung disait que chaque patient lui posait un nouveau problème et qu il devait réaménager son savoir pour lui), courage, questionnement permanent.

Nil mirari disaient les Anciens, ne s étonner de rien.

Et nous ne sommes plus très loin du bouddhisme: le sage qui ne se prétend jamais tel, voit les choses et les êtres comme ils sont pas comme il est.

Ce qui nous empêche de voir: la passion, la colère, les préjugés, la rigidité de pensée, le confort intellectuel.

Le sage est pour moi celui ou celle qui aborde la vie avec ce double regard, celui de l expérience allié à celui de la fraîcheur d esprit.

 

 

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