Un peu de réconfort
Bien sûr, les livres ne suffisent pas à ét(r)eindre une détresse mais çà y aide un peu quand même; j y trouve une manière de me restaurer au double sens du mot, un peu aussi.
Mais ce qui est déterminant, le secours, la réponse au sos qui m est parvenue de deux fidèles visiteurs, chacun à sa façon. Une congénère très entourée de province qui comprend très vite la situation et a appris à me connaître; elle a un solide sens des réalités et des réalités humaines; elle ne s embarrasse pas de fioritures; chez elle, pas de littérature au sens péjoratif mais des mots justes, vrais, sentis, des conseils, y compris et surtout même par temps de tempête. Cela m'aide quelque peu, la situation étant ce qu'elle est. A quoi bon se lamenter et ajouter le mal au mal?
Un visiteur plus ancien et sans doute plus jeune, un sage, presque un boddhisattva, qui fait le bien comme il respire; lui est plus sobre, plus théoricien dans ses formulations mais tous deux se complètent.
Et je n oublierai pas l aide de très longue date de la thérapeute avec son regard mi-médical mi-humain. Elle juge les gens et ma situation à l aune de la santé. Elle pense que ces personnes de mon entourage par lesquelles je souffre ne vont pas bien; l un par sa brutalité, son extrêmisme, son refus de solutions négociées, l'autre par sa survalorisation de la sphère intellectuelle et son verrouiillage précoce de toute affectivité.
Petit développement sur ladite affectivité dont je dis souvent que c est elle qui me semble manquer le plus en cette époque.
Je pense que chez bbeaucoup les affects çà fait peur. Bien des contemporains ont peur de l'engament (cf la crise sans précédent du mariage),de l ennui, de l usure...
Par haine de l ancien, de l habituel, du périmé. Tout dans ce monde nous pousse au changement; mode ( c est tout juste s il n y avait pas une mode par mois), technique, vocabulaire.
On a peur de ce qui dure, du vieux, du passé, de l histoire (crise de l enseignement d el histoire) mais je pense que les changements hystériques, frénétiques, incessants, non seulement sont une forme du déni (de c qui ne change pas: les constellations du ciel, le retour cyclique de saisons, les âges de la vie etc) et une fuite de la...Mort;
En effet tout se passe comme si changer de pq d ami, d amant) c était une manière de s'étourdir, de prendre ses distances, de se persuader magiquement que non on ne mourra pas puisque çà bouge. La Mort c est pour toujours...
La perspective, par exemple, de vivre jusqu au bout avec quelqu un fait peur à présent; n oublions pas la formule du prêtre catholique (au fait çà existe encore?): vous engagez-vous à vivre ensemble jusqu à ce que la mort vous sépare?
Le mariage juif traditionnel est riche de symboles, tous marquant la solennité de cet acte qui engage dans tous les sens du terme.
Mais au delà de cette peur du stable, du durable, du pérenne, il y a chez les individus, un refus du temps, de l avenir, un manque foncier de foi en eux-mêmes comme porteurs fiables d un projet existentiel authentique.
C est du moins ce que je crois suite au choc violent, injuste, discordant, que je viens de subir.
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