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Choses vues entendues sues
6 novembre 2018

Rire ou pleurer: la "solution" Yasmina Reza

Terrible condition humaine! Au fond, moi qui suis toujours à me plaindre de ma vie et surtout de cette époque des désastres, et en particulier de ce jour (je me réveille en retard, hier au soir une nième crise de rhinite allergique que rien n atténue: j'ai du forcer sur les médicaments pour m endormir; de plus de nouveau plantage de l'ordi et in fine je n irai pas à mon cours sur le cinéma pour la seconde fois) je mes pose la question, essentielle, faut-il rire ou pleurer de la catastrophe qu est une vie d homme?

Yasmina Reza, femme de théâtre douée ( j ai vu d elle "Art" une pièce désopilante où elle met en scène des snobs s extasiant sur une toile contemporaine: que du blanc, rien de peint!) interviewée ce matin sur sa dernière pièce, nous disait qu elle ne pensait pas que la philosophie (Spinoza ou pas) ne pouvait remédier à notre mal de vivre.
Je ne suis pas loin de penser comme elle. Les philosophes se contredisent les uns les autres et visiblement Reza choisit Schopenhauer, partisan de la non-naissance contre Spinoza très à l aise sur la joie toute théorique qu il propose...

Ce que j apprécie chez cette femme géniale, c est son sens aigu des réalités, sans concessions, sans compromis, sans auto-illusionnement de convenance; on passe sa vie à se bercer d illusions lénifiantes et à nous mentir sur nous-mêmes, les autres, la vie de couple.
Pour elle, la littérature est supérieure à la philosophie parce qu elle dit les choses comme elles sont, savoir tragiques (ce mot est trop grandiloquent; votre conjoint sent mauvais, il a des manies, il se répète, il se lave peu... Mieux vaudrait dire "pathétique dérisoire de la vie).

Plus ou pas même tragiques, absurdes; dans sa dernière pièce, les gens parlent entre eux mais personne n'écoute personne (typique de notre temps aussi...) .Ce qui évoque le meilleur Ionesco.

En tous cas il ressort de ces paroles de Reza, qu'elle a trouvé dan son art une forme sinon de bonheur (existe-t-il, le bonheur?pour ma part, je ne l ai pas rencontré) du moins de "satisfaction". Car je sens cette femme beaucoup trop fine pour se laisser enivrer par le succès international qu elle rencontre...Et on dit souvent que les gens trop intelligents sont rarement "heureux"...

Mais voilà tout le monde n a pas les extraordinaires facilités de cette auteure...Je me souviens encore après si longtemps (je vais peu au théatre) de sa pièce "Art"; je riais à gorge déployée jusqu à avoir mal aux côtes! Au moins un instant d oubli volé à une vie balançant entre le banal et le douloureux...

Je titrais: faut-il rire ou pleurer de cette vie, la seule, la notre?

Pleurer, gémir, se plaindre, maudire l époque, ressasser ses malheurs, penser que les autres ont un sort meilleur, c est mon option (mais est-ce une option au sens volontariste du terme? pas sûr!) et celle de l immense écrivain italien Leopardi. J avais acheté de lui le copieux "Zibaldone" que j ai bêtement revendu. Un ouvrage de milliers de pages où le pauvre mémorialiste, gloire de la culture tarnsalpine, passe son temps à gémir et ces gémissements sont fondés, lui que le sort n a pas ménagé...
Son imposant opus est aussi une encyclopédie, un journal, un recueil d aphorismes, bref une sorte de compendium sur la condition humaine mais aussi pour le coup une tentative d en sortir, au moins le temps de l écriture...sans compter la gloire dans les lettres européennes, mondiales sans doute...

Après tout ce bien modeste blog  a cette fonction de "dégagement" comme disent les psychanalystes...Le temps de la rédaction, je suis tout à çà; temps volé sur la peine...

Voilà le choix qui nous est proposé à tous et à toutes; personne n a demandé à naitre, mais on est embarqués...

Rire ou pleurer?

Rire comme Reza ou pleurer comme Leopardi; malgré l immense talent de Reza, j inclinerai vers Léopardi; parce que tout simplement je me reconnais en lui, le génie en moins. 

Je crois que (c est mon avis) rire certes fait du bien mais çà arrive de plus en plus rarement; avouez que l avalanche de mauvaises nouvelles ne va pas remonter le moral! Je serais tenté par l autre "issue" comme si je sentais que c était plus vrai, plus authentique, plus courageux, plus "ressemblant" quelque part.

Je dois "rationaliser" en disant cela mais mon naturel, mes traumas précoces, le manque d amour très tôt m ont fait ainsi...

Au moins je serai plus cohérent, plus en accord avec le fond de mon être...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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