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Choses vues entendues sues
4 novembre 2018

Pourquoi changer? Comment changer?

Un dimanche automnal voire hivernal en perspective (quand on dit "il n'y a plus de saison" cette fois, ce n est pas redite de ce que pensaient nos aïeux mais mutation véritable: le climat change, je l ai déjà dit; ici en France le climat dit "tempéré" comme disent les vieux livres de géographie ne l est plus; il devient quasi-tropical parfois dans le midi!)...

Et j'ai pensé à ce thème du changement. Pourquoi changer? On comprendra que souvent ce qui nous motive c est une difficulté à assumer sa vie, soit parce qu elle nous rend malheureux soit parce que nous désirons, même satisfaits de notre sort, l'améliorer. Chez moi, très tôt d'abord confusément puis très consciemment j'ai éprouvé cette souffrance de la vie très tôt et avec les moyens du bord en premier lieu j'ai tenté de trouver une issue. Et j ai essayé, essayé: des médicaments d'abord peu efficaces à l aune de nos remèdes actuels, les psychothérapies, la fréquentation de cercles plus ou moins ésotériques, la consultation de voyantes, et la méditation...

Il se trouve que récemment je ne saïs plus qui disait que le bonheur çà n existait pas ou quelque chose et cette fois çà a enfin fait tilt, non que je sois plus "bouché" que d'autres non mais ce que les Grecs appelaient "kaïros" s'est produit, savoir le moment opportun, "the right time for the right man"...

J ai compris que le bonheur, çà n existait pas, en tous cas ce n était pas pour moi...On ne peut changer les fondamentaux; je me surprends encore à envier, je l avoue, le destin de certains. Pourquoi eux? pourquoi pas moi? Ils ont fondé une famille, ont été aimés vraiment, ont construit une oeuvre, pas moi...Je resterai anonyme, rien et personne...
J ai justement regardé hier soir un beau documentaire sur un producteur américain d origine juive qui a fui comme tant et tant d autres les persécutions en Europe; il a réalisé plusieurs chef d oeuvre de l histoire du 7me art: African Queen, le pont de la rivière Kwaï, Lawrence d Arabie. J ai admiré la force de caractère de cet homme hors du commun, qui savait prendre des risques, commençait un tournage à crédit, prenait des risques fous. C est justement lui qui disait que le bonheur n existait pas mais que au moins tout ce qu il aura fait, il le voulait. Peut-être est-cela le bonheur pour nous, mortels?

Jetant un regard rétrospectif empreint de nostalgie de plus en plus (ce n est pas contradictoire avec ce qui précède, vu la dureté exceptionnelle de cet âge sombre de l histoire de l Occident) sur cette vie j en arrive à cette conclusion désabusée mais réaliste: on a sa vie et une vie et on ne peut y changer grand chose...

Un autre mot grec ( j aime la langue grecque pour ses sonorités et j en ai fait un peu) anankhê quelque chose comme nécessité (je dirais "loi d airain") rend compte de l impossible, de ce noyau infracassable de toute existence.

Peu de choses pour me réconforter, sauf cela: rendre les armes ou plutôt lutter mais contre ce qui est à ma portée. 

Ou comme les "sages" de partout, relativiser...

Peut-être demandé-je trop à cette vie; après tout, Lacan ne disait-il pas à sa manière radicale à ses patients (très riches): pourquoi ne vous suicidez-vous pas?

Question en effet fondamentale qui va au delà des malades de la vie...La vie est en soi une maladie comme l a lumineusement montré Thomas Mann.

J ai ma réponse: je suis peureux et pendant longtemps je ne voulais pas faire de la peine à ma mère (maintenant la pauvre est dans "son ailleurs") et peut-être j ai encore quelques petits fils qui me rattachent à cette chose monstrueuse et mystérieuse qu on appelle "une vie humaine"...

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