Qu'est devenue la politique?

"Comme tout le monde" après une journée stressante (je demande un électricien pour une lampe claquée dans les parties communes au syndic  et on me demande une mine d informations personnelles au point que je m'énerve un peu; en plu,s, on exige ma présence chez moi et je demande pourquoi....Je reste à mon domicile malgré tout, perdant mon après-midi; ce que je redoutais est arrivé: représailles? personne n est passé et bien entendu personne ne m'a avisé...Ainsi va le monde d'aujourd'hui...

J'essaye d oublier en regardant le débat télévisé avec les onze candidats à l investiture suprême...

Bilan mitigé, très mitigé. En accord avec les premiers commentaires à la radio, je fus intéressé par la voix des sans-voix, savoir les petits candidats: une petit vent frais a soufflé sur le plateau.

Quant au fond, la politique devient de plus en plus une pratique de la parole fausse (on l'a encore vu avec le sinistre quinquennat finissant qui a géré avec talent, c est vrai, les terribles attentats; à part çà promesses vite oubliées), une confusion des appartenances (gauche-droite même combat au service, malgré les protestations pour la forme des firmes multinationales et des grands groupes bancaires sans morale), un asservissement des prétendants ultra-rapide aux sondages au point qu'on a envie de hurler: pourquoi un "programme" si c est pour le piétiner à la première critique? D'où ce sentiment de fraîcheur chez les petits candidats (relative certes: Poutou et Artaud ressuscitent Laguillier et Besancenot).

Mais beaucoup plus grave: le scénarisation par médias interposés de la parole politique, la spectacularisation du politique génératrice d émotions volatiles et changeantes.(R G Schwarzenberg avait vu avant tout le monde ce qu'il a appelé "l'Etat-spectacle").

La médiatisation du politique secrète le mensonge: on s exécute sur les plateaux et on boit un coup entre potes après le show, la comédie de la lutte puisque les opposants répondent aux attentes des meneurs de jeu (la politique mot et réalité grecs devient une super jeu télévisé), savoir les journalistes stars du moment, les hommes d'Etat subissent la tyrannie du chrono (le temps est devenu ici comme ailleurs une contrainte et un esclavage au nom du principe rendement).

Beaucoup plus grave: les téléspectateurs sont pris en otages de leurs instincts les plus vils et surtout ils sont assommés par un formatage en règle, d'autant plus redoutable qu il est insidieux.

Alors pourquoi ai-je assisté à ce talk show inutile, superficiel, mensonger?

Pour m'évader de mes soucis; c est là tout le problème...

Peut-être aussi le vôtre?

PS/ Soyons honnêtes; je ne sais pas ce qu il en est des autres téléspectateurs. J ai appris ce que je savais déjà confusément mais cette fois de manière claire et précise: l'extraordinaire violence sociale et économique que subissent des millions de mes compatriotes. 

J'ai noté notamment les tirs de barrage venant de tous les bords (?) contre la toute-puissance de l'argent, la cupidité sans frein de la caste des superprivilégiés (cf le magazine Forbes) alors que la souffrance (la sous-France) monte; des salariés aux personnes âgées, des agriculteurs aux jeunes sans diplômes, des policiers (eh oui je peux le dire moi aussi malgré...cf d autres n°s du blog) aux soignants, des petits commerçants aux restaurateurs....ETC ETC

On a souvent cité De Gaulle: (je suis gaulliste depuis ma petite enfance) un peu comme pour se rassurer, comme on invoque un saint...

Mais hélàs les temps ont changé; la question est maintenant qui a le pouvoir réel et pourquoi vote-t-on in fine si les décisions se prennent ailleurs?

Je sais que j exagère car que serait ce pays sans un dirigeant?

S'il ne décide plus grand chose il lui reste encore cette possibilité: le choix de ses maîtres...