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Choses vues entendues sues
20 février 2017

Pouvoirs de la musique

J'essaye autant que possible d'oublier ma condition actuelle; aussi me suis-je presque contraint hier pour sortir, ne pas rester enfermé avec moi-même (je ne me connais que trop).
J ai couru à une conférence au Cercle Wagner; cette fois toujours dans le cadre raffiné d un hôtele d ela Madeleine mais dans un salon inhabituel, le conférencier, bardé de diplômes (mais comment font-ils?), nous a parlé de la réception de "Lohengrin" (oui l homme au cygne) à l'époque puis plus tard dans les milieux artistiques. Conférence d'une rare densité (l'orateur a choisi un débit très rapide pour placer son discours dans le temps prévu (tyrannie du temps imposé. Cool, cool...). Panorama complet de la wagnérophilie ou manie, de Baudelaire à Gracq en passant par Hesse, Laforgue, Heinrich Mann? Cinéma avec "les temps modernes" de Chaplin (on y entend des extraits de l'opéra). Nombreuses projections grâce à un portable "à la pomme"...A la fin il a été question des mises en scène modernes et l'aorateur de dire que la "quincaillerie" (cygne, nacelle, décors) ne passeraient plus; de nos jours le public ne serait plus dupe avec un regard critique où les codes opératiques seraient pris pour de simples.  conventions. Je ne suis pas d'accord pour deux raisons: d une part les mises en scène distanciées on connaît avec Chéreau et autres, d'autre part pourquoi les codes ne marcheraient-ils plus. Du reste, un auditeur a mis en question cette position puisque ayant interrogé des jeunes, ceux-ci auraient dit préféré les conventions qui signent le genre opéra; décors, costumes etc.

Pour ma part, je pense que les oeuvres de Wagner n'ont à la limite pas besoin de décors (il y a des versions concert des opéras); Cette musique instrumentale et vocale tient toute seule. Elle traverse le temps en tous cas le mien. Depuis la découverte coup de poing dans le film "les cousins" (nouvelle vague); c était " la chevauchée des Walkyries", je n ai pas varié. L efficacité de cette musique qui vous fouaille les entrailles et vous élève au sublime, semble me parler de mon être intérieur, surgir de lui et lui parler. 

Peu de choses sur cette terre ont ce pouvoir d envoûtement. J y réfléchissais en sortant. La musique vous possède; c est un remède et un poison. D où les défenses (je pense à Niezche d abord subjugué puis violemment hostile) érigées contre une musique qui s'empare de vous. Telle une extase, tel un orgasme, tel de l opium...

On voit par là qu il y a de quoi être effrayé par ce pouvoir...

Dois-je me laisser aller et consentir? Deux options s offrent à moi et aux autres amateurs: soit je me livre soit je résiste. Soit je perds de ma liberté soit je résiste à ce siège?

L'amour, la passion, la religion nous mettent aussi face à ce dilemme. Se perdre (pour se retrouver). Dire non et garder sa liberté mais au prix d une fermeture à une expérience des limites. A mon avis le jeu et le je en vaut la chandelle. On ne sort pas indemne de ce genre  d'expériences certes et alors?

Comme un enfant qui sait que "ça" n existe pas mais y croit magré tout ou feint  d'y croire parce que c est plus grand que lui et plus beau que la vie...

Il nous faut passer par ce mensonge de l'Art pour comprendre la vérité ...

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