James Bond and Co

Ce matin réveillé trop tôt, ça devient une habitude, écouté en partie une émission spéciale sur les services secrets vus par le roman et le film. Voilà bien un sujet à me changer les idées, pas particulièrement positives, on le sait par ces temps de désordre. Et du coup à entendre des extraits du célèbrissime James Bond; je me suis trouvé transporté ailleurs dans le temps, celui de mon adolescence étriquée et inhibée et celui mi réel (Mata Hari, Philby, etc) mi fictionnel des services de renseignements. A l'époque, je regardais avec un vif plaisir cet univers trouble et troublant, énigmatique, étrange, violent mais avec modération par rapport à la déferlante d'ultra-violence d'aujourd'hui. De plus cette vision internationale qui laisse deviner le jeu des grandes puissances, l'action à suspense sublimée par Hitchc'ck, l'érotisme voilé, l'identification à une héros à la belle prestance, toujours élégant (?), viril et raffiné tout à la fois...Il y a de quoi passionner un adolescent qui s'ennuie et s'interroge sur son identité, mal assurée et incertaine, et interroge les dessous du monde...Curieux l'importance du cinéma pour les gens de ma génération. J'en suis à me demander: su'est-ce qui est le plus formateur de l'école (où je m'ennuyais à de rares exceptions et où je me faisais le plu discret possible) ou du cinéma dans la construction de la personnalité. Ainsi des images de l'Amérique et de l'agent  007...

Les exégètes très savants décortiquent ces films d'espionnage tirés de romans, notamment de ceux de Ian Fleming. A vous donner envie d'en écrire...Mais il y faut du talent, de l'inventivité et une sorte de prescience du monde souterrain. De là à imaginer des groupes très puissants au point de disposer du pouvoir d'auntant plus efficace qu'il agit dans l'ombre. Les théories "complotistes" actuelles potentialisées par le net (tout de nos jours est potentialisé et rendu visible par le net) reprennent cet imaginaire encore marginal dans les années 50 ou 60...

Pourquoi cette fascination encore vivace? L'Homme cherche inlassablement à comprendre le monde et à en débrouiller l'écheveau délicat et complexe. Il tient une piste avec l'espionnage, qui de plus existe bien, dans tous les grands pays (une exposition en retrace l'historique au Musée de l'Armée à Paris). De plus il y a le goût du secret. Tout un univers parallèle fonctionne en dehors de nous, un univers caché, discret dont de temps à autre, des émergences nous en font prendre conscience. Un univers où, big business, sociétés secrètes, Vatican, Mafias jouent leur jeu, univers au pluriel, comme des cercles qui intersectent...Le regard analytique jette ses lumières sur ce monde de l'ombre où les puissantes motivations de l'âme humaine agissent: sexe, violence, religion, paranormal... 

Pourquoi avons-nous besoin du "caché" (René Girard a étudié cela)? Selon les artistes et les mystiques, le Réel ouvre déjà tout prosaïque qu'il est une fenêtre sur un Autre que lui. Mais encore ce caché qui intrigue, séduit et inquiète, surprend et sues pend, n'a-t-il pas à voir avec le mystère autour du keune enfant qui pose les questions essentielles du pourquoi, du quoi et du comment.

Le trou de serrure (cf "Rosemary baby") ce n'est pas rien: mais que font-ils donc en mon absence? Et l'iamgination de phosphorer. Le secret dont on sait la parenté pas eulmenet phonétique avec le sacré, nous sommes nombreux à désirer le partager. Le monde de l'espionnage mystérieux et dangereux entrouvre les portes assez pour nous mettre au parfum (je partage ce secret mais quel est-il? donc je fais partie de ceux rares qui savent) mais pas assez pour libérer nos désirs les plus profonds et les couches les plus secrètes de notre être.

L'enfant en nous n'a pas fini de jouer et de se faire peur, de risquer sa vie tout en sachant au fond que nous n'avons rien à craindre car James Bond saura nous défendre contre les forces du Mal.