Quel avenir pour la France?

Je viens de consulter une enquête internationale; il en ressort que ce pays est classé tout en bas de plusieurs nations pour le pessimisme, ex aequo avec le...Mexique!

La brusque et donc inattendue remontée de Fillon dans le duel qui l' opposait au maire de Bordeaux m'inquiète. Décidément après l'employé des pompes funèbres qui a tout raté sauf le mariage pour tous (c'était vraiment une priorité nationale, non?), voilà que le défenseur de la France des terroirs, de la France profonde, pas celle de De Gaulle, ouverte au progrès et adossée aux valeurs de la résistance, non, celle de Barrès et de Le Pen, mais masquée, s'apprête à l'emporter sur son challenger peu charismatique mais solide, sérieux, ouvert sur l'international, Alain Juppé. Le maire de Bordeaux me semble ne plus pouvoir rattraper son retard; le dernier meeting avait des airs de résignation, comme une anticipation ou une "prophétie autoréalistrice".

Une fois de plus, la technique des sondages est en cause: sans doute la puissance d' intoxication et de propagation des rumeurs par les réseaux sociaux a pu jouer et la versatilité nouvelle de l'"opinion" traduit le "déboussolement" général. Je me répète: qu'attendent nos "experts" pour changer leur méthodologie pour tenir compte de ces récentes évolutions?

Je pressens un avenir très sombre si l'élégant Fillon devait l'emporter; en fin de course. Candidat des terroirs, donc; je n ai rien contre les terroirs, bien au contraire (cela dit il semble que les choses aient changé là encore) mais, mutatis mutandis, il y aurait comme un écho des résultats aux élections américaines. Amitié à l'égard du tsar de Russie, régression sociale en matière de droits des femmes, sécurisation intensifiée, anti-islamisme pour le moment en sourdine et encore..,révision proclamée des programmes d'Histoire dans le sens du nationalisme de fermeture, ultralibéralisme économique sous couleur de mesures énergiques en la matière  (énergiques en faveur des classes supérieures ou plus précisément des milieux d'affaires, euh...mondialisés , déjà favorisés; cf la politique fiscale très avantageuse pour ces milieux); et cerise sur le gâteau, les déclaration répétées sur les racines chrétiennes de la France.

Pourquoi pas, mais il faut lire le sous-texte pour comprendre, un sous-texte qui devient parfois texte, au détour de propos  pas si ambigus, et là, ça me fait froid dans le dos. Ce qu'il a dit à propos des Juifs qui n'ont pas voulu s'intégrer à telle époque etc. L'antisémitisme, même voilé, même dicret, même mesuré, reste l'antisémitisme et sa chronicité en France, de même que ses revivals par gros temps qui scandent l Histoire de ce pays est un excellent baromètre de l'état de la démocratie.

Cet homme m'inquiète; au fond le lepénisme travesti reste le lepénisme.

Le procédé de bouc émissarisation fonctionne toujours quand les choses ne vont pas et les recttes éculées font toujours recette.

Un auteur vient de publier un ouvrage sur la droitisation du monde. On ne saurait mieux dire. 

La crise invaincue, la peur de l'étranger, la haine des minorités (même si installées dans ce pays depuis deux mille ans) sont un  bien mauvais présage.

De Londres à Varsovie, de Washington à Ankara, de Rome à Sofia, sans parler de Tokyo (et même de Berlin, où j'apprends que le droite extrême se réveille), qui cherche à amender sa constitution pour pouvoir réarmer, un vent mauvais souffle sur le monde.

Que nous réservera l'avenir?

J ai au moins cela en commun avec ces français inquiets de l'enquête internationale...Je partage leur inquiétude. et qui sait si les partisans enthousiastes du Sarthois ne sont pas les mêmes que ceux qui optent pour lui . Un démagogue chic reste un démagogue.

Il n'y a plus de rêve collectif (le socialisme déchiré a montré son incapacité à résoudre les problèmes) aujourd'hui dans ce pays dévasté.

Un cauchemar pointe à l'horizon et on a le choix (ou plutôt on n' aura plus le choix: la guerre, civile, mondiale, commerciale? C' est au menu de demain).

Je rappelle que, à la veille de la montée au pouvoir de Hitler, ce sont les pessimistes qui ont eu raison contre les autres et avant les autres.