Noël
Une belle vidéo m' a été adressé par mon ami québecois en pleine nuit, alors que je dormais, contenant des airs connus ou non...Des chants de Noël, sous forme de musique instrumentale: instruments à corde aériens. C était bien choisi. J aime particulièrement cette fête, à présent mondialisée. Certes, elle a le plus souvent perdu son caractère religieux et le commerce s'en est emparée; après tout, pourquoi pas? Il reste ces lumières, ces quêteurs de l'Armée du Salut, la débauche d' ampoules diode des grands magasins, ces vitrines inventives, riches d'animations et de machineries somptueuses.
Noël respendit de tous ses feux et une baguette magique abolit le temps, me replongeant dans ces Noëls d'autrefois, sans la neige, mais avec un amoncellement de jouets pour mon petit frère et moi. Je me souviens de mon excitation la veille du passage du bonhomme à la barbe blanche, jamais fatigué (?) avec sa houppelande et son bel habit rouge. Noël de mon enfance est associé à la marque Coca-Cola, aux superbes affiches et cartes postales; comme une mise en abîme (Père Noël et son traîneau débordant de paquets, la neige étincelante que je n'avais jamais vue, l'Amérique de tous les possibles) de toute cette magie d'autant plus précieuse que rare...
Je me souviens d'une question qui me tourmentait, demeurée sans réponse satisfaisante: mais comment donc le bonhomme âgé, mais en bonne santé, pouvait-il entrer dans notre petit appartement sans cheminée? On me répondait en obscurcissant la difficulté: ben voyons, il se transforme en mouche pour entrer par le trou de la serrure et le tour était joué. Un souvenir encore; en classe de sixième un de mes camarades croyait encore au Père Noël et bien sûr les gamins se moquaient de lui. Mais cette naïveté me touche. Nous adultes, ne croyons-nous pas encore au Père Noël, dans l'expression proverbiale? Même si c'est de fait le monde du business américain qui a inventé la fête dans sa configuration actuelle, il n empêche, Noël a ses antécédents historiques païens avant que d'être chrétiens (fête de Mithra, le dieu solaire puis célébration du sol invictus sous Aurélien qui plongent dans l'épaisseur du temps enfin assimilation à Saint Nicolas, dans certaines contrées: Santa Claus...
Les Noëls des pays scandinaves, germaniques, aux USA (gigantesque sapin de Noël au Rockefeller Center de New York) restent des moments forts et singuliers de l'année: toutes ces bonnes et belels choses qu'on ne voit qu'une fois...En France Strasbourg dresse un immense sapin au coeur de cette belle ville de France.
Mais le temps de Noël sécularisé et internationalisé a son revers triste pour les solitaires et les déshérités et l'on sait que les états dépressifs et les suicides augmentent alors. Il est presque insupportable de fêter ces Noëls alors qu'autour de soi les familles s'affairent, sortent, se regroupent un temps. Je me revois m'acheter quelques gâteries pour marquer le coup...
Mais terminons sur une note d'espoir: "il est né le divin enfant..." porteur de promesses' et l étoile a lui pour le monde...
Jean-Sébastien Bach, dans une de ses oeuvres maîtresses, le" Weinachtsoratorium", nous emporte dans le ciel étoilé et, la nuit de Noël on redevient, un petit enfant, ce petit enfant avec, dans les yeux, des étoiles.
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