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Choses vues entendues sues
25 novembre 2016

Chaleur humaine 2

Pourquoi ce titre "chaleur humaine 2"? Parce que le logiciel de ce blog me signale que j' ai déjà utilisé ce titre. C'est dire comme il fait froid dans mon coeur et dans les rues. en ces temps...

J'avais donc heier soir un premier cours de français; il "remplace" dans une certaine mesure celui où l on m' a signifié avec une stupéfiante désinvolture et la brutalité "nécessaire" la fin de ma collaboration le matin du jour même où je devais intervenir. Le gosse a eu 8/20 à son dernier contrôle et hop! du vent...J'ai déjà précisé que l établissement du jeune, catholique, (et au passage ultra réactionnaire: qu'on en juge: la mère m'avait elle-même appris qu'elle avait désinscrit un de ses garçons du cours d'allemand pour les propos néonazis du professeur. C'est çà la France en 2016 et sans doute ce le sera de plus en plus avec la probable élection de Fillon... Bon point pour cette dame) pratique une politique d' élimination systématique d élimination des élèves pour afficher un 100% de réussites plus commercial...J'ai beau faire bénéficier mes élèves d' années d'expérience, avoir établi et maintenu un bon contact avec le jeune et sa mère, être toujours sur le pont. Rien à faire, je ne peux rien contre la perversion de cet établissement; ainsi l'élève peut très bien obtenir 18,5/20 en latin et 03 la fois d'après. La mère a repris mon mot "perversion" dans le but, me dit-elle, de "déstabiliser" les élèves, entendre les endurcir...Le grand "n'importe quoi"!
Quand je dis que notre époque marche sur la tête...

Mon nouvel élève vit dans ce "nouveau" quartier de Paris, dans le 14ème arrt, très populaire et vivant, de plus en plus reconquis par les bobos: restaurants nombreux, librairies de gauche et....salle de méditation. J' imagine que les prix ont du grimper. Cet élève m'a reçu dans un petit immeuble moderne; sa famille, ou son père et lui, de temps à autre, y logent (foyer désuni, un de plus...) C est dire. Ce jeune de Seconde m'a paru en effet très brouillon; ses résultats sont insuffisants mais il participe pendant la séance sans problème...

Le cours terminé, je me suis rendu à une séance de méditation collective, sans Midal cette fois: une quarantaine de personnes, et un accueil sympathique mais cette fois c était mon audition qui me jouait des tours; je n ai pu saisir qu' une partie des propos de l animatrice malgré la "sonorisation" et c est très frustrant on s' en doute. Charme de l'âge...

Je dois essayer des aides auditives dès samedi; je n aime pas çà mais il convient de se rendre à l'évidence; je suis devenu presbyacousique...joli terme pas la réalité qu il recouvre...

Chaleur humaine; au moins, on se tient chaud au sens propre et au sens figuré...

Dans la salle de méditation chauffée correctement et bénéficiant de la "chaleur animale" (pourquoi cette expression au juste? Je verrai bien).

Une fois encore, cet effet cocooning, dont j ai pu reconnaître l existence et la valeur réconfortante opérer chez moi, a joué. J' ai maintes fois analysé cette sensation (comment appeler cela?) de bien-être qui m' envahit dans certains lieux où je me sens à l'abri, protégé du dehors, détendu, défendu ...il me revient en mémoire un de ces lieux clos produisant cet effet curatif; il y a bien longtemps je fréquentais les réunions de Maryse Choisy avec mon bon ami protestant autour de sujets théologiques. Des personnages de toutes confessions et des scientifiques, des médecins développaient un thème, le corps, l'âme , l au delà. Je revois ce beau quartier calme de Paris (rue Lauriston, ex-siège de la Gestapo aussi...), ce salon douillet, Maryse Choisy,  vieille dame très digne, très vive, petite de taille, très ridée, un peu excentrique, spécialiste du yoga, écrivaine, menant son monde avec fermeté et tact.

J 'étais donc parmi la petite assistance et écoutais avec attention ces personnages réunis sous le signe de l oecuménisme. Je me souviens d' avoir échangé quelques propos au bar voisin, un peu intimidé, avec le psychananalyste François Perrier surnommé "whisky-perrier" par ses confrères; de fait comme si c' était hier, je le revois, passablement éméché,  un verre de whisky "on the rocks" à la main, au comptoir du petit établissement assez classe...

Là je me sentais bien.


L'importance dans cette vie, dans la mienne en tous cas, de se sentir bien...Déconnecté de la trame des soucis, absorbant des connaissances, des réflexions, suivant des échanges, animés mais courtois sur des thèmes de toujours. Des gens de qualité, une animatrice fascinante, un bon ami, un dimanche, un quartier paisible, ailleurs tout en étant ici. La paix du corps et la paix de l âme.

Une pause, un trêve, un répit, un lieu et un moment de ressourcement.

Quelque chose de "magique" qui nous renvoie à l'enfance, une certaine enfance, à la fois réelle (pas de fumée sans feu) et mythifiée.

"Je ne risque rien" dans ce refuge et en ces moments, hors temps.

Le bébé suçant le sein de sa mère, image même de la sérénité à jamais perdue, l' être réunifié, dans une organicité heureuse...retrouvée à de si rares moments...

Ce temps inaugural de notre entrée dans le monde, prototype des espace-temps-ersatz survenant plus tard et source de la nostalgie, elle-même déplaçant sans cesse son objet. Mais l' ancrage (encrage) initial, c est dans ce duo unitaire qu il a commencé.

Le long travail de l'imaginaire, peut-on supposer, trouve là son" mythe des origines". Ce mythe qui fait que nous sommes des hommes, lancés dans la quête inlassable du monde perdu...

 

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