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Choses vues entendues sues
24 novembre 2016

Croire versus savoir

Histoire de laisser de côté la pesanteur du temps présent, je reviens au petit moi que je n ai jamais quitté. sauf à aborder des questions objectives et encore ce que l'on dit l'est toujours à la première personne,  plus ou moins à l'arrière-plan, ne serait-ce que dans la forme...

A propos de pesanteur (comment ne pas penser à "la pesanteur et la grâce" de Simone Weil?) me reviennent en mémoire le fou chantant, l'autre grand Charles (Trénet) et la France disparue, qui est le décor privilégié de ses chansons, sa poésie, sa légèreté, son dynamisme; j' ose le dire sa "joie de vivre"...

Une question, celle du savoir et du croire dans ma vie. Il me reste une intense curiosité apparue tôt chez moi; j'adore apprendre et tous les domaines m' intéressent (ma scolarité pour autant fut moyenne) avec les magazines qu' adolescent, je dévorais (peu de distractions en cette époque des fiacres, eh oui encore; poésie là encore de ces odeurs de cuir mouillé, de bête, de crottin; cette intimité au fond des voitures,  installés confortablement sur un banc bien rembourré; la gloire pour un enfant avec la permission du cocher: s'asseoir près de lui et se laisser griser par la vitesse, toute relative mais intensément ressentie.). Ces magazines avaient nom "Science et Vie", merveille de la couleur et élégance de la maquette sans compter le contenu texte et photos, de l 'espace aux grands fonds, "Mécanique Populaire" inspiré de l'équivalent américain (étrange pour quelqu'un qui sait à peine planter un clou mais toutes ces machines variées, ces montages, ces outils multi-usages... (mon oncle maternel avait un atelier de "radiotechnique" chez mes grand-parents et j'adorais fureter et manipluler lampes radio, pièces détachées de toutes sortes, (effet de mémoire; je me représente en ce moment une espèce de petite roue dentée traversée par un axe vertical (?) et surtout l'extraordinaire "Lectures pour tous", idéal pour moi; on y traitait de tout, de l histoire des arts aux sciences;  ce fut dans ce magazine que j ai appris qu' un certain M.Freud avait traité de pas mal de sujets touchant l homme. Je fus tôt une passionné d Histoire: la magie du passé, sanglant ou étonnant, opérait déjà; un de mes oncles médecins avaient cette chance de recevoir gratuitement "Miroir de l'Histoire" et la lecture me faisait voyager loin de l espace de la maison sans étage des grand-parents, très modeste et loin du temps. En outre, les publicités médicales me paraissaient éblouissantes par leur drôlerie et leur inventivité. Je lisais réguliérement "Historia"; enfin j attendais avec impatience que l'on glisse sous la porte le quotidien "la Dépêche". "Heureuse époque (?): la "criminalité" se réduisant à deux ou trois arrestations de petits trafiquants de la drogue locale, un peu l équivalent du cannabis...

Donc mon ennui (forme atténuée de la dépression, je pense) se diluait dans ces ailleurs...

On a coutume d' opposer le savoir au croire. Savoir, c est appréhender le monde objectif soit médiatement par ses sens soit via le corpus énorme des connaissances accumulées par les hommes depuis des miliers d années. L âge de la science structure ces connaissances, les ordonne, en dégage des lois, des régularités, des liens de causalité. Mais la science n est qu' une approche parmi d'autres (savoirs "indigènes") du monde d'ailleurs révisable, constamment restructurée. Soit la cellule animale ou végétale alors qu on vient d' en découvrir l existence grâce aux progrès de la technologie; on regarde un cercle irrégulier avec des organites et peu à peu on apprend à y discerner un véritable petit univers d une complexité effarante (j ai feuilleté un volume imposant où l on décrit simplement tout ce que contient une simple cellule et les fonctions de ses composantes sans compter les multiples interactions entre ces éléments..).

Et tout à l'avenant. Toujours le même processus: la science fait parler l univers. Avant Champollion, les hiéroglyphes: des imples images à voir mais encore.. Sa découverte géniale ouvre un monde de sens.

Les connaissances sont à la fois exaltantes ( j ai appris que le très modeste tardigrade se rétractait pendant un long temps et ainsi pouvait allonger sa durée de vie) et frustrantes car c est une course sans fin. On ouvre des portes et elles donnent sur d autres portes.

La vie des grands savants est fascinante; j'ai étudié la biographie de Feynmann, un des plus grands physiciens; fascination pour cet homme qui voyait le monde comme autant de problèmes à résoudre, même au plan le plus prosaïque. Sinon difficulté de vivre en société, maladresse, malaise avec la gent féminine. Wittgenstein, Turing (inventeur de l ordianteur), avant, Linné, Humboldt, tant d' autres plus célèbres ou méconnus (ainsi  ce grand écrvain allemand, Jünger a donné son nom à des insectes; il adorait la nature).

J'imagine seulement (hélas je ne puis qu imaginer) l' extraordinaire moment de la découverte, l Eurêka du chercheur qui "voit" soudain. Un problème ardu le travaille sans cesse et (mystère du cerveau humain) il trouve, comme dans un éclair. Cf Einstein aux prises avec telle contradiction théorique; une lutte s engage, un défi où on semble atteindre les limites mêmes de nos capacités...

Le croire à présent; d'abord il est un peu schématique d opposer frontalement ces deux modalités de l'esprit humain. Si je veux savoir je dois déjà croire que, oui c est possible de découvrir un petit fragment de l' immense nature et je dois croire en ma propre possibilité d'y parvenir.

Cependant c' est d un autre aspect du croire que j aimerais traiter. La croyance au sens d'adhérer à des propositions telles que les religions les énoncent. J'avoue ma perplexité. J ai été élevé dans la religion de mes ancêtres juifs mais dès la génération de mes parents, les choses commençaient à changer; on respectait les grandes fêtes, occasions pour la famille élargie de se retrouver autour de mets succulents et de réciter des prières, pas toujours du reste ces plaisirs gustatifs avec la solennité majeure du judaïsme; Yom Kippour, jeûne intégral de 25 heures où Dieu efface l'ardoise de vos pêchés, la fête des cabanes (pour rappeler la précarité de notre séjour terrestre, Pessah, la Pâque juive célébrant l'Exode du pays d Egypte, Pourim, fêted es enfants, etc. Cependant entre deux grands-pères l'un libre penseur et l' autre croyant mais ouvert et des parents laïcs, j'avoue qu pour moi la religion était plus une contrainte et une tradition qui scandait l année qu' autre chose.

Autrement j avoue que très tôt la figure du Christ, lui juif d'abord (il discuta avec de srabbis très jeune) m' a parlé dans l image du crucifié; comme si déjà ma douleur de vivre était incarnée par un dieu vivant...
Sinon les croyances de l Inde m' ont fasciné; je me suis rendu aussi vite que j ai pu dans ce pays et j' ai étudié l hindi (enfin commencé à étudier: 1 million de mots dit-on), le Vedanta et la pratique des tablas. Tout cela est anecdotique mais montre mon attirance pour le mystère. Enfin ce qu on appelle le paranormal m interpelle. J m y intéresse encore plus que jamais en une période de très grande confusion. Moi-même n' ai pas été témoin de phénomènes étranges comme certaines personnes qui semblent douées pour cela. Je les envie un peu. L' étrange m inquiète et m' attire ( j ai fréquenté pas mal de cercles ésotériques); en revanche j ai eu quelques expériences relevant du paranormal. J y crois c est le cas de le dire; j y crois parce que j ai observé et conclu que "ça" existe. Quoi qu' on dise dans les mileux positivistes. reste un problème à ce propos non résolu à ce jour: ce qu' on désigne sous le nom de paranormal, est-ce de l' inexpliqué quis sera expliqué par la science plus tard ou est-ce que, à jamais, cela ferait-il partie d une sphère du "connaître" à jamais inaccessible à la simple raison. Je pencherais pour la seconde proposition. Cela n' engage que moi. Je peux me tromper mais restera la question leibnizienne du pourquoi? pourquoi c est alors que ç'aurait pu ne pas être?

Le dernier numéro de "Science et Vie" au titre racoleur ne répond pas à la question du pourquoi. 

La science est merveilleuse et difficile, la religion est en elle-même sous un regard ouvert beaucoup plus que des résidus d enfance (thèse freudienne) ou projection sur un Etre omniscient des déterminations humaines (Feuerbach). Il y a un mystère ultime de la Présence. Et un mystère qui m' interroge depuis longtemps: l extraordinaire possibilité pour l Homme de pouvoir déchiffrer l énigme de ce monde peu à peu. Certains théologiens parlent de cette lumière que Dieu aurait donné à l humain pour comprendre sa Création.

La science et la religion, je les trouve en naissant à la conscience. je me sens sommé de me prononcer sur leur vérité...

Croire contre savoir? Non je crois ce que je sais et je sais ce que je crois, dit trop schématiquement.

Psychologiquement je pense que de même qu il y a des êtres qui semblent doués pour apprécier l art ou la musique, de même il y a des être branchés sur l' Absolu auquel on donne des noms, de simples noms.  D'autres pas.

En cette étape décisive de mon existence difficile, je crois avoir trouvé dans les  enseignements du Bouddha un système vaste, complet, vérifiable, adapté à notre temps.

Cependant je continue la quête inlassable...qu est-ce que cette vie et qu est-ce que la Vie?

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