L extraordinaire brutalisation de la société

"La guerre de tous contre tous" (La société selon Hobbes - 1588-1679)

Je ne vois pas d autre intitulé pour rendre compte de la rapide, intense et universelle brutalisation (expression du grand historien George Mosse à propos du premier conflit mondial et de ce qui allait suivre) de la société dans lequel je vis, vous vivez, nous vivons...Curieusement ce numéro de mon blog qui m' aide un peu à supporter l insupportable est un peu la suite de mon blog précédent. 

Qu'on juge s' il s agit de ma part de paranoïa ou d un simple constat de l' évolution terrifiante, de cet éthos sans précédent hors guerre de ce moment de l histoire du monde (je ne comprends pas le silence assourdissant des "intellectuels" sur cette déferlante de déshumanisation)

En quelques semaines, voici ce qui m est arrivé:

1) le jeune homme à qui j'ai tant apporté et moralement et matériellement me lâche sans autre forme de procès.Je n'envoie plus de message (le dernier échange remonte au...9 août où cette personne répond, certes gentiment, en me disant "qu elle pensait à moi" (c est trop bon)...Blablabla... Dois- je supplier? Je pense qu' il devient obsolète de s attacher aux être, à l'ère des sites encourageant l adultère contre espèces sonnates et trébuchantes . L attachement c est démodé, Monsieur, voyons!

2) J' avais un eprsonne qui faisait le ménage chez moi; cela m aide et me fait un petite compagnie; je pesnes être un "patron" compréhensif; je découvre un jour que pas mal d objets m avaient été dérobés et je le signale doucement. La personne de retourner sur ses talons, sans rien dire...Et hop!

3) J' appartenais depuis trois quatre ans à une société de pensée dont la culture valorise les valeurs morales, depuis la création de ce genre de société au siècle des Lumières ( il n y a plus de Lumières mais un crépuscule de fin des temps). Voilà que j apprends que le nouvel animateur pour lequel j' ai voté (quel c...je suis!) me mute, me change de lieu, bouleverse l emploi du temps. Sans me consulter ni au moins s excuser ou expliquer; en plus je disparais de l'"organigramme".

On me regrette en haut lieu, mais nul ne bouge le petit doigt; chacun ne pense qu à sa petite personne,  qu' à sauver sa place. Je démissionne donc car c est intolérable, non sans amertume, mais la tête haute. "Parole , parole" comme chantait la regrettée Dalida (voilà une femme qui était humaine: mais c est vrai, je date un peu?)

4) J' apprends par sms (par sms!) tout à l heure que je dois cesser illico les cours que je dispensais à un enfant, auquel j ai fini par m attacher. Motif: ce jeune homme a eu 8/20 au dernier contrôle (signe des temps; cet élève est inscrit dans une école privée ruineuse où on vous enlève deux points pour une faute...dans ces condutions les mauvaises notes sont la norme, non?). De mon côté, une seule absence, et on me l'a du reste fait bien sentir; malgré la météo, mon âge, mon humeur, toujours à l heure, toujours ponctuel, toujours d attaque. Tu parles...Pas un petit "merci", rien, c est désuet, mon ami, ne le savais-tu pas? (je me parle à moi-même)

Je ne dirai rien de la mentalité de "killer" qui règne, je ne le sais que trop, dans les "sociétés" commerciales, on devrait changer de nom et dire les "pénitenciers".

Mais dans quel monde vivons-nous? Mais c est un enfer, ce monde...

Je m efforce à l empathie, à la bienveillance, prônée par le Bouddha, mais j' avoue que je suis dépassé par les évènements. C est au-dessus de mes forces. Sans embellir le passé, dans mon passé, un minimum de respect régnait encore. On ne signifie pas à un prof (je ne vaux pas plus qu' un autre mais je suis un être humain et je m exprime comme tel et je pensais qu à ce titre je pouvais attendre de la part des autres un minimum de considération) la rupture de sa collaboration depuis deux ans environ, pour les heures qui suivent, vous ne pensez pas? 

Etc Etc Etc

Je crois sincèrement que ce monde est très gravement malade; je ne voudrais pas psychologiser. Le Mal qui nous ronge et finira par nous précipiter dans l abime puisque apparemment ça ne gêne personne  résulte d une réification de l être humain, de l anomie généralisée (à de rarissimes exceptions: des héros, par les temps qui courent: la kiné malvoyante, l étudiant mexicain qui m aide, sensible, fin, au courage inouï, le sage du Québec qui se résigne, Midal et sa vision lucide) et du culte du chifffre (le règne de la quantité selon René Guénon dans son ouvrage paru en 1945). Rendement, rendement, rendement...Mépris de l autre. Egoïsme, égocentrisme, égotisme, on conjuguera toutes les figures de cet égo qui veut prendre toute la place et pour lequel rien ni personne ne compte.

Marcuse et, avant lui, Marx pour la théorie toujours d actualité et Dickens pour la description littéraire ou Zola ont admirablement anticipé notre âge des ténèbres...

Je sais que je l'ai dit à maintes reprises. Nazisme, stalinisme, maoïsme et les nombreux réfimes de le terreur institutionnalisée continuent de hanter, tels des cadavres qui bougent encore, les soubassements de la psyché.

Le Mal (encore) relatif de nos jours, a connu son Absolu sous Hitler; on en vit encore les "répliques".

Que nous réseve demain si du reste il y aura (?) un demain? Je ne le souhaite pas.

J ai bien peur que les forces de la haine, de la peur, de l' indifférence, l' emportent définitivemen, mais cette fois il n y aura plus de "plan B" .

Freud avait prophétisé dans son ouvrage paru en 1930 (peu de temps avant le déchaînement de violence planétaire qui devait faire 60 millions de morts) qu'il était très réaliste de prévoir l autodestruction de l Humanité. On y est presque...Allez, encore un effort...

Pour paraphraser le grand Valéry ("nous autres civilisations savons que nous sommes mortelles") je pense qu' il n est plus outrecuidant de prédire en toute conscience la fin de l Humanité, en son entier, cette fois.