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Choses vues entendues sues
6 novembre 2016

Transparence

Pourquoi en rajouter si la vie apporte quotidiennement son lot de peines? C est ce que je me disais ce matin dans cette citadelle de solitude de ce dimanche matin, brusquement froid. De plus j'avais mal au ventre et les émissions à la radio du dimanche matin ne me plaisent pas trop; mais on doit bien changer, n est-ce pas? Pour quelles raisons déprogrammer, reprogrammer, faire disparaître des émissions qui plaisent? Je l'ignore mais c'est ainsi.
Une fois de plus, j étais de vilaine humeur et accablé de tristesse. On accumule les coups du sort et tourne, tourne le compteur (le compte-heures) de nos découragements, de nos désillusions, de nos déceptions, qui viennent de partout, et des endroits les plus inattendus. On pense avoir trouvé un petit abri, mais non ce n'était pas un abri... on est - tel un frêle resquif en pleine tempête; et ainsi va la vie, ma vie...

J'ai décidément du mal à accepter ce sort qui est le mien...

Transparence parce que le mot est assez joli en soi; il évoque la peinture: Sisley, Turner, Corot dans le désordre...La musique comme celle que j ai longtemps pratiqué en des temps meilleurs, celle de Satie, plus grand que son image trop discrète mais après tout l'excentrique d'Arcueil souhaitait-il un autre sort que le sien? Evitons de projeter sur l'autre nos propres besoins...

Satie était dans sa douce "folie" un sage à sa manière; on sait son goût immodéré pour les noeuds papillon qu'il collectionnait: innocente manie. Tu m'as apporté tant de légèreté, tant de poésie, tant de douceur, d humour tamisé: tes origines sans doute...Et les visions que, à tes sonorités aériennes  je faisais jaillir sous mes doigts; je pouvais percevoi, comme par magie et avec les yeux de l'imaginaire, ces jardins sous la pluie en été, ces pavillons quelque part sur la côte normande, ces terrasses avec des femmees évanescentes sous leurs ombrelles, ces sourires esquissés, ces enfants courant derrière de grands cerceaux...

Je ne suis pas un sage. Erik Satie aimait la solitude avec de temps à autre des rencontres avec des amis autour d'un verre comme on ne disait pas...

Transparence fait penser à celle de Sartre et Beauvoir: ils se disaient tout l'un à l'autre selon les tremes de leur "contrat" y compris le récit de leurs coucheries respectives. Je ne sais si cela aurait été possible pour moi. On est bien tous différents sous cet angle...

Transparence à soi-même enfin; cela me fait penser à cette claire lumière des bouddhistes où l'esprit, enfin libéré de ses scories, (s') apparaîtrait au jour de la conscience; transparence, pas la même, dans le processus analytique; les secrets ressorts de notre être seraient donc désoccultés...Et alors? On connaît l histoire de l'enfant qui faisait pipi au lit après l'âge "normal". La cure l'a fait progresser; il continue à être énurétique mais il sait pourquoi...

Transparence; je sais pourquoi ce mal à l'âme d'aujoud'hui; le décès de l'ami de mon frère a du me faire plus de mal que je pensais; on se cache souvent à soi-même les chocs de l'existence qui se suivent inlassablement, pour je ne sais quelle image de courage que l on veut  (se) donner de soi dans le secret de nos consciences; en fait nous sommes (ou je suis?) plus vulnérables que nous pensons. Chacun des chocs laisse des traces...et durables et difficilement cicatrisables. Alors on se ment à soi-même, même si on n'aime pas çà; on se découvre fragiles et exposés, loin des beaux discours et de la statue que l on croit se forger. Ou alors ladite statue est faite de coton et la moindre brise l'écrabouille. C est ainsi que la nature m'a fait...
La souffrance est là, tout près, prête à bondir, ne se fait oublier que peu de temps...Oublier si c'est possible. L image freudienne du palimpseste me revient; tout s' inscrit en nous, corps et âme, en surimpression, en couches superposées. Voilà notre condition...
Nous ne sommes pas des poules ni des chats ni des castors...Mais des humains balayés par le vent de l Histoire (j en sais quelque chose), de la vie avec un petit v et un grand v...

Alors la transparence? au terme de ce petit voyage "autour de ma chambre" pour me réchauffer une âme endolorie, il ne reste qu'un mot, pas entièrement vide de sens mais joli à dire, à prononcer, à  faire jouer et pour jouer avec lui...tels ces enfants du tournant du siècle dernier dans les allées d une belle villa du côté de la promenade de Cabourg alors que la fraîcheur de la brise marine nous caresse tendrement... Et que le soleil joue avec l'ombre dans ce jardin enveloppé de silence et qu' au loin, là-bas, se fait entendre, piano, le début de la  "Gymnopédie"...la 3ème?...

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