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Choses vues entendues sues
29 octobre 2016

Bilan et bilans

Certains psychiatres (j ai noté que cette corporation aimait forger des néologismes pour désigner tel ou tel trait de comportement ou de personnalité; l école française, je crois savoir; pourquoi pas, si cela fait avancer la compréhension de ce monstre de complexité qu' est un être humain, vous, moi?).

Justement adepte de longue date du bilanisme, j éprouvais et j éprouve plus que jamais ce besoin de faire un et des bilans. Sans doute parce que, tourné vers le passé qui s'est fortement imprimé sur cette cire molle qu'est l'esprit lorsque j étais un enfant (un peu comme dans les stress  posttraumatiques), j éprouve le besoin de jeter un regard vers ce temps passé comme pour le sonder et au delà faire le point, tel le navigateur (où (en) suis-je?), mettre de l'ordre et au total dégager si c est possible un ordre du chaos...

Je verrais aujourd'hui un bilan d'étape, un bilan de période, un bilan de ma vie...(et au fond ça sert à çà, ce blog. Quelle aura été cette vie qui va sur sa fin maintenant?

Bilan d'étape: j ai donc été débarqué sans ménagement de la société de pensée et ai choisi de démissionner malgré tous les efforts entrepris pour me faire revenir sur une décision douloureuse. En effet, je n ai toujours pas eu d'explication ni de solution de substitution satisfaisante ni d'excuses par le "jeune"décisionnaire que je devine vaguement mégalomane; à la fin des fins, je serais revenu mais j aurais été mal à l'aise? Stop là.

Qu'ai-je retiré de ces trois-quatre ans? J ai appris à ouvrir une bouteille de champagne et surmonté ma crainte de la moto en plein Paris (leçon: je m étais fait un monde de pas grand chose,  aussi ma timidité de fond. Plus sérieusement, j ai encore appris sur la nature humaine, sa diversité, son inégalité foncière au plan moral. Les hommes sont les hommes, société de pensée ou pas. La différence, de taille: le partage d un idéal, d une croyance en une possibilité d améliorer l espèce humaine et le respect de règles "démocratiques" (avec les limites que j ai dites) plus une chaleur humaine que je n ai trouvée nulle part ailleurs, surtout dans un monde âpre, dur, brutal, le notre.

Enfin, il existe des hommes de grande qualité que j ai admirés pour leurs compétences, leur expérience de la vie, leur éthique...J ai appris sur moi-même (à travers le regard des autres) et j'ai gagné en confiance en moi-même; j'ai acquis certaines notions de savoir-vivre, j ai rempli ma mission pour le mieux...Et je pense (je pense de plus en plus en ces termes: il y a un apprentissage occulte au delà des mots, qui passe par le corps ou l'inconscient, qui court-circuite le logos, pas seulement dans ce milieu) que "çà" a appris des choses que je ne sais pas, des choses plus subtiles; je fais l hypothèse que notre part animale enregistre à notre insu des "savoirs". J ai appris ces choses et je ne le savais pas et je le saurai peut-être un jour, peut-être jamais)

Bilan de période: sale période depuis, en gros,mon déménagement (la langue française en son génie exprime l ébranlement de l' esprit par le même terme que le changement de lieu d habitation); déménager c' est bouger dans l espace, et bouger dans le temps et faire bouger dans l espace mental.

Mère de plus en plus enfermée dans ce monde indéchiffrable que le savant allemand Alzheimer a isolé et nommé il y a plus d'un siècle. On n'en sait pas plus. Douleur que je décline ici depuis longtemps. Attachement à un jeune qui m aidait beaucoup puis qui peu à peu s est éloigné de moi. Douleur de nouveau. Bruque abandon des seuls liens familaux qui me restaient depuis ce déménagement: ma belle-soeur qui, il est vrai, ne m a jamais apprécié tellement je ne sais pourquoi, et ma nièce que je considérais comme ma fille, ne m ont jamais appelé ni rien...Je n'ai qu' un seul lien, avec mon frère cadet; la terrible maladie de notre mère nous a rapprochés ...Il faut avouer qu il y a mieux en guise de circonstances pour se voir. Mais reconnaissons toutefois que mon frère semble plus ouvert avec moi, plus spontané...

Bilan de vie: à l image de l automne qui s'installe" péniblement" ic (la météo deveint "folle" aussi), je me sens dépouillé en jouant ici encore sur la polysémie: dépouillé car volé deux fois par les deux personnes successives qui s'occupaient de mon petit ménage (bon il y a pire), dépouillé au sens de la diminution progressive de mes facultés ("joie de veillir"), plus philosophiquement ramené à l'essentiel du "vivre" avant de quitter cette triste planète sans amour (bien entendu je parle pour mon compte)...

Un jeune disait récemmment (anecdote qui va plus loin qu elle en a l air)"les gens ne se touchent plus ni ne se parlent avec ces smartphones, ces tablettes et ces écrans".Rien à ajouter ni à retrancher". Il ya encore des jeunes lucides sur une époque anti-humaniste par excellence. mais la fin de cette anecdote est savoureuse par antiphrase: je voulais envoyer un message à ce trentenaire et -ô surprise!- il m avait bloqué, comme pour faire la démonstration de son observation, que je partage totalement...Autre illustartion qui va dans ce sens: un autre jeune de 18 ans me disait à propos de cette époque, la sienne d'abord: "violente et triste".

"Le temps qui reste" comme disait fortement Jean Daniel; on sait qu'on va partir mais où? quand? comment? Personne ne peut répondre.

Ma vie aura été difficile, triste, dure, malgré les apparences; en tout cas elle m' apparaît ainsi dans un panoramique rétrospectif; comme un abstract comme disent les scientifiques... 

Ce blog peut dans cette perspective être regardé comme un bilan continué, repris, filé, d'une vie que je n'aurais pas souhaitée telle, qui ma été imposée et que je prévoyais tout autre. Vraiment "tout autre"

Ce blog, je le répète, même si je peux prévoir les objections (que je me fais à moi-même), peut témoigner d'une vie standard, moyenne, voire meilleure que bien d autres, je le sais bien...Mais il a cet avantage ce blog de laisser parler ma subjectivité et ce que je ressens...C est ma liberté, un petit espace où je peux être moi-même, loin des faux-semblants que je continue à rejeter (c est une constante chez moi)...

L histoire (d une vie) pour paraphraser Shakespeare: " un récit sans queue ni tête dit par un dément"

 

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