Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Choses vues entendues sues
20 octobre 2016

le temps et mon rapport à lui

Voilà une question à la fois difficile, importante, car elle nous donne un aspect de notre identité (le "qui suis-je?) et décisive au plan spirituel et philosophique autant que psychologique et moral (le pardon, l oubli des fautes)
Je pensais fugacement à ce thème alors que, ce matin, j ai rendez-vous à l heure du déjeuner avec un des "pontes" de la société de pensée dont le nouveau "petit chef" (cette désignation correspond mieux hélas à son comportement) a cru bon et de me muter d autorité et de me faire disparaître de la liste des "cadres"). Ce comportement à la hussarde, cette désinvolture, cet arbitraire total, ne sont pas de mise dans une société de pensée qui se doit de respecter des valeurs qui s' inscrivent dans la longue histoire ( j en ai déjà parlé).

C est insupportable et je pense que - question de dignité personnelle et d' éthque à laquelle je continue à croire - je ne pouvais que démisssionner. Chose faite; bien sûr il m en coûtera car je trouvais une chaleur humaine qu on ne trouve plus beaucoup en ces jours de froidure affective notable...Mais je tiens; aussi, à ces valeurs, comme elles me tiennent. 


Bref, je rencontre sur sa demande un homme, chef d entreprise à la retraite, d origine italienne qui a un rôle important au sein de la structure et a une position élevée; nous nous apprécions mutuellement. Je pense que je ne pourrais que lui confirmer ma décision qui sera regrettée: pas d excuses du "petit chef"", pas d explication, pas de demande de rencontre, pas de solution honorable pour tous, par exemple, proposition d une autre fonction. Je sens bien qu il y a des élements obscurs, très obscurs et "freudiens" dans cette décision inique. Mais je ne vais pas faire de psychanalyse de bazar.

Donc la question du temps: question essentielle car constitutive de notre humaine nature: nous sommes des êtres de temps; point n' est besoin de convoquer d illsutres penseurs; St Augustin a dit et illustré magistralement dans "les Confessions" ce que le temps est pour nous, les hommes.
Le temps est le cadre dans lequel se déroulent nos actes, qui nous contraint à le penser rétrospectivement (ai-je bien agi?) et prospectivement (que vais-je dire à ce Monsieur?) et à le vivre au présent (ce que Tolle parmi d autres nous convie à faire)...

J y pensais justement à propos de la rencontre de ce midi; bien sûr, cela est plutôt bien car je suis sur la même longueur d onde que cet homme mais d' autre part, j ai le sentiment que "à quoi bon", les jeux sont faits...

The end: j ai vécu de bons moments, des moments délicats, j ai fait la connaissance d hommes de qualité, tout cela est acquis. Mais il m insupporte de m attarder sur un évènement, d y revenir, comme si je repassais constamment les mêmes images d un film...Mon rapport au temps est marqué par une certaine impatience et je pense que cette impatience ("finissons-en"), je la retrouve dans ma séance de yoga maison quotidienne; vus de l extérieur mes gestes doivent paraitre trop rapides, excessifs, presque brutaux (!). Ce rapport au temps tel qu illustré par ces exemples semble traduire-trahir une sorte de "rage impuissante": ce syntagme me convient dans une certaine mesure. Rage égale colère contre cette vie qui est la mienne que je sens "imposée" et impuissance équivaut à ma faiblesse de petit homme, face à une vie indépendante, qui poursuit son chemin aveugle, sourd, souvent irrationnel ( ma déconvenue à la société de pensée entre autres; je suis comblé ces derniers mois; voir les numérios antérieurs de ce blog). 

Mais bien entendu les choses ne sont pas si simples: le tempo qui me caractérise est dans l ensemble impacté par cette fébrilité (vite, qu on en finisse); un peu comme si des déchets encombraient mon cerveau; vite qu on évacue tout ça et passons à autre chose.... 
A côté de cett impatience, il y a une sorte de léthargie, de nonchalance qui a caractérisé toute ma scolarité; en faire le moins pour...s'économiser en gros; cetet fois ce qui oeuvre en moi, c est la peur de l usure prématurée; si tu te fatigues tu t exposes à la maladie etc. Je suis aussi le champion de la procrastination elle liée au manque de courage.

Si maintenant j essaye de me caractériser face au vécu des trois axes de ce temps, notre maître à tous: je reste un secondaire face au passé selon la conceptualité "démodée" des caractérologues (je suis un "secondaire"; le passé dure chez moi, un passé qui pèse et me fait mal: mais pourquoi avons-nous ctte faculté de nous souvenir?); l avenir; lui, est au passé; il m inquiète plutôt, à présent; comment peut-il en être autrement? Au programme des "réjouissances" rien de très attractif; cet "avenir est tout sauf "sexy" comme on dit maintenant...Le présent je l ai  déja qualifié...

Il est décidément difficile de parler du temps (Jankelevitch en savait quelaque chose, cet analyste magistral de la nostalgie telle que la musique, son autre passion, la lui faisait éprouver); j ai essayé modetement de le faire.

Résumons-nous: à l image de Jankelevitch; le temps est le lieu de l évocation de choses anciennes, de leur remémoration souvent colorée de tristesse ou de mélancolie, souvent accompagnée de musique (Eric Satien ce merveilleux poète-musicien, que j'ai appris à interpréter au piano a cette sorte de gravité légère que l on voit chez les enfants. Sa musique sans prétention évoque pour moi entre autres les jardins ou la pluie d été dans une villa avec pergola vers 1900...). Ce passé qui ne passe pas ou mal, je sens qu il est associé à la mère, mais une mère fabriquée, telle que je l aurais rêvée...Parfois je m' y love pour fuir le tranchant de ce présent qui - poursuivons la métaphore - serait le Père dur, que je n ai pas eu, le Père qui fait de son fils un homme. le présent donc est marqué par le désir d' en finir à l image du boulimique. Signe d angoisse?

Considéré dans sa plus grrnde dimension, le temps, s il est notre bourreau, aplanit dans le long terme, atténue, modère, neutralise, dépassionne, assourdit...en ce sens le passage du temps est ausssi un thérapeute à sa manière. Tu oublieras, mon fils...

Encore un trait de notre condition: marqué du double signe. Chronos dévore ses enfants mais est un peu l' artiste de nos vie (le temps, ce grand sculpteur, dit Yourcenar)

Le temps est comme pour tous un maître mais un maître Arlequin car il est composite avec ses trois axes, il comporte maintes temporalités à l instar des "termes" des économistes ou des mouvements de la musique; il est le cadre nécessaire de nos actions et il esthétise, au mieux, une vie décidément insupportable.

Il faut du temps pour dire le temps.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Choses vues entendues sues
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 20 256
Publicité