vie mort solitude
Journée particulièrement éprouvante hier; je devais me rendre avec mon frère à la maison de retraite de ma mère en banlieue; avec de plus en plus une appréhension sourde: comment vais-je la trouver? dans quel état? quelle progression dans le déclin allons-nous observer?
Premier choc: mon frère m'apprend son licenciement (décidément c'est un été hors du commun que celui-ci au plan des épreuves...) brutal, rapide, justifié par des impératifs d'image nouvelle à donner à une vieille maison depuis son rachat par un fonds de pension taiwanais. Je donne des conseils à mon frère mais, à mon avis, il surmontera ce choc mieux que moi à sa place...
Maison de retraite: autres chocs: désertification des lieux; il semble que, outre la mortalité, les départs expliquent la baisse des effectifs; ma mère s'exprimant à peine (pourquoi?) faisant dess gestes d'impatience (pourquoi?) manifestant une fois encore le désir que nous partions au plus tôt (?)
Que la vie me devient dure: séparations multiples, sentiment aigu de solitude mal assumée, peur de la maladie, de l'âge qui vient, chaos du monde incertain et tourmenté...Absurdité des règlements; ainsi les cafés ne servent plus telle boisson après une certaine heure (!?)
Le seul moment un peu "réparateur": un échange avec mon frère où il a surtout été question de solitude et des moyens de lutter contre; le bouddhisme apparait pour mon frère comme une solution aux terribles problèmes dans la catastrophe de ce temps sans précédent...
Le bouddhisme que mon frère pratique en méditant depuis pas mal d'années...Selon lui c'est son application du précepte de la compassion universelle qui lui apermis de se rapprocher de moi après des années douloureuses pour moi de mise à distance.
D'accord avec lui, je crois que devant le déclin des grands récits, des référentiels communs, le bouddhisme s'impose comme un ensemble très complet de théories et de pratiques à expérimenter et à vivre pour mieux intégrer le monde tel qu'il est tout en ayant une possibilité d'agir; chaque être est relié aux autres et la souffrance est le fait du moi qui doit être dépassé dans une perspective de décentrement qui fait que l'autre est moi et moi suis les autres...
Quoi qu'il en soit, je n'ai guère le choix...Je me suis mis aussi à la méditation; je pense que les thérapies occidentales sont arrivées à épuisement; elles sont acculées à se réformer ou à disparaitre...