Noël pour moi

Alors que chez d'autres c'est la fébrilité qui s'installe avec la préparation euphorique des décorations pour moi, pas grand chose; pas de famille à fêter et surtout ce désagréable aspect commercial; comme tout le reste Noël est devenu la fête du commerce.
Rien à voir avec la magie de mon enfance; j'attendais avec impatience le petit matin pour découvrir les cadeaux du Père Noël; je me demandais comment donc il pouvait entrer chez nous. Pas de cheminée...Alors mes parents de m'expliquer; eh bien, il se transforme en petite mouche pour entrer puis sortir par le trou de la serrure et cela me convenait.
Un de mes camarades en 6ème croyait lui au Père Noël, vraiment!
En ces temps moroses, deux personnes pensent à moi, Mathieu et le mexicain mais pour le premier c'est moi qui joue les Pères Noël (il est toujours gentil à mon égard) et l'autre ma foi, c'est plus ambigu.
Mais j'accepte ses salutations amicales. Un des membres de la loge, actuellement à l'arrêt (la loge) suite au covid, a envoyé à tout le monde une photo depuis Papeete: la nuit sous les cocotiers.
Le veinard? je n'irais pas jusque-là; je me dis le plus souvent qu' il y a souvent autre chose derrière les apparences; ce Monsieur a été pilote de ligne, alors. Il a une épouse asiatique et se rend souvent en Thaïlande, pays gouverné d'une main de fer.
Quant à moi, je suis mon propre Papa Noël et je me suis acheté des ouvrages: Tchekhov en Pléiade et Gogol en oeuvres complètes plus un excellent petit livre d'Olivier Ghez sur les grands dictateurs du siècle passé.
Je n'ai pas envie de souhaiter un "joyeux Noël"; je ne le sens pas, c'est décidément trop commercial; j'aurais la pénible impression de sous-entendre "excellents profits" ou "continuez bien à nous gruger et à nous aliéner". Cette foire à la consommation m'énerve.
Mais ce formatage des esprits que je signalai à mon correspondant mexicain qui m'a envoyé une photo bien traditionnelle des Galeries Lfayette a donné cette réponse de sa part, lui qui est seul (un peu comme moi) aussi loin de sa mère et loin de son pays: "Mais il y a aussi le côté familial".
Allez, admettons-le; ne soyons pas grincheux.

Si j'ai un souhait à formuler pour tous et pour chacun: Vivement la fin de cette épidémie. Je commence à fatiguer...
Pas vous?