Le lancinant problème de l'insécurité

La grave affaire de la place de la Réubique mettant en cause la brutalité policière met en émoi et la classe politique et l'opinion publique.
Les personnes qui me suivent savent que je n'ai jamais porté dans mon coeur l'actuel gouvernement. Absence totale d'empathie, majorité massive digne de régimes de type totalitaire, lois liberticides mais je ne vais pas me plaindre à ce sujet à tout bout de champ...
D'autant plus que bien d'autres problèmes m'assiègent mais je dois relativiser quand on voit l'explosion de la pauvreté en France accompagnant une crise sanitaire dont on ne voit pas bien le bout (cf mes blogs précédents); à une question sur les causes de la fin de la terrible épidémie de grippe espagnole qu'a connu une partie du monde au début du 20ème siècle, ma thérapeute m'a répondu: par immunité collective ou par suite des décès. En langage plus cru: le virus ne circule plus "ayant atteint ses objectifs".
Cependant, j'ai eu la possibilité de suivre via Zoom une conférence passionnante d'un membre de l'Ecole de Méditation sur la philosophe Simone Weil (au fait, elle a habité à quelques pas de chez moi, je l'ai appris avec surprise récemment).
Et j'ai en effet relativisé mes positions.
Cet universitaire de Montréal très convivial nous a incidemment parlé de la situation dans "la belle province".
Eh bien, on y retrouve les mêmes problèmes que dans la vieille Europe. Réfugiés plus ou moins bien traités, produits alimentaires identiques: confitures "Belle maman", chocolats Lindt, etc
De plus le tableau qu'il a dépenit de son beau pays est tout sauf bucolique (méfions-nous des clichés, moi surtout).
Dureté de la nature: la neige est présente en ce moment en couche épaisse, les animaux sont souvent féroces; ainsi une espèce de tortue aquatique peut déchiquter une nageur imprudent à certains endroits, l'histoire du Canada est marquée par un génocide des amérindiens.
Sans compter le contentieux avec le puissant voisin du sud (moins maintenant avec la montée de la Chine) notamment sur la question des immigrants.
On est loin de "ma cabane au Canada" de Line Renaud.
Bisounours, connais pas, France ou Canada. En revanche j'ignore ce qu'il en est du corona.
Et cet homme sympathique et ouvert avec un brin d'accent a sans doute voulu illustrer la vie et l'oeuve de la philosophe, juive d'origine mais convertie au catholicisme pour suivre les pas du Christ; sa vie fut brève (morte à un peu plus de trente ans), agitée, dure et engagée du côté des opprimés: des Républicains durant l'atroce guerre civile espagnole, des ouvriers (elle travailla en usine). Sa pensée sans concession tourne autour du sacrifice de soi et de l'abnégation totale. 
Modèle pour notre monde en litige? Un peu car tout le monde n'a pas la volonté de fer de cette femme mais il est bon de nous souvenir de ce que le canadien nous a rappelé.
Nous ne sommes plus indépendants et la solidarité doit primer ainsi que cela apparait en filgrane. Comme en France le Canada dépend du reste du monde. Bien des produits courants sont fabriqués ailleurs.
Et à propos du retrait de soi, outre le Bouddhisme, il nous a été rappelé que dans la Kabbale, Dieu s'est lui aussi retiré du monde pour laisser le champ libre à l'humain, croyant sans doute qu'il allait faire bon usage de sa liberté!
On voit le résultat!
Je compte aborder à nouveau le problème du Mal que Simone Weil a traité en philosophe exigeante et de manière un peu raide; pour elle Bien et Mal sont bien nets et se livrent un combat permanent. Et elle pensa incarner le sacrifice du Christ avec une force de caractère surprenante. Psychologiquement cette femme brillante me semble marquée au delà de ses engagements héroïques par une sorte de masochisme même si c'est réducteur...
La réalité n'est-elle pas plus nuancée? 
Mal et Bien ne sont-ils pas mêlés et souvent difficiles à discerner. Un très grand penseur chrétien, Pascal, a montré que qui veut faire l'ange fait la bête.
C'est toujours vrai quatre siècles après.