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Choses vues entendues sues
19 octobre 2020

La difficile équation

La paresse, le goût du cocooning, la froidure ont eu raison de mon envie de participer à la manifestation d'hier place de la République, la bien nommée, en mémoire du sympathique collègue d'histoire-géo, vivtime d'un jeune boucher, né très loin à Moscou.
Il se trouve que j'ai connu un ancien soldat russe qui a combattu en Tchétchénie; il portait des tatouages avant l'extraordinaire mode actuelle; il avait un côté voyou, encore prêt à en découdre. La guerre démolit les hommes; il suffit d'observer le devenir des vétérans us retour du Viet-Nam: addictions, alcoolisation, états post-traumatiques...
Revenons à cet acte abject; j'ai compris pourquoi Macron hésitait tant à nommer les choses et à enfin prendre des mesures: on a vu les réactions des états arabes immédiates...Et je crois que le "contentieux" colonial nourrit encore la psyché collective.
Hélas, comme je l'ai déjà dit ici, les états arabes (ne pas oublier que l'article 1er de leur Constitution est "pays de religion musulmane" versus la laïcité à la française) sont aux prises eux-mêmes avec une crise violente: d'un côté les partisans de l'"Islam des Lumières" portés au dialogue, à la lecture moderne du Coran (nous avons en France un représentant de cet Islam; Khaled Bencheikh; je salue au passage le courage de l'Imam -guide en arabe- de Bordeaux, Tarek Obrou) voire à l'incroyance et de l'autre les fanatiques qui ne comprennent rien, vivent dans un autre siècle (lequel?), haïssent la science et la liberté d'opinion.
Mais comment faire concrètement pour aider ces professeurs en proie à la peur, au découragement, à la solitude? 
Il n'est pas facile d'être prof, il l'est de moins en moins. Moi-même ai été en butte à des parents d'élèves vindicatifs qui contestaient mes notes et le père d'une élève, je m'en souviens, était très agressif, presque au point de faire le coup de poing...
Jusqu'à ces tout derniers temps, je me souviens d'un père d 'élève, d'origine italienne, qui ne supportait pas que je mentionne les mauvais résultats de son fils; je ne faisais que lire les dernières évaluations; résultat des courses, je fus blackboulé et fissa.
Précisons que l'enfant dont j'avais à m'occuper porte un nom assez connu. Comme quoi, les préjugés, la passion, la mauvaise foi, ne sont pas toujours là où on pense...
Mais les temps ont changé: les élèves ne sont pas tous des anges certes, les parents discutent de plus en plus l'enseignement (tendance lourde: on conteste les avis du médecin, du prof, de tel professionnel), l'administration, de plus noyée par la paperasse, entonne le vieux refrain: pas de vague.

Solitude des profs... je l'ai connue déjà, à l'époque et elle est plus vraie que jamais en cet âge de fort individualisme et du sauve-qui-peut général!
Voilà pour les acteurs du système scolaire.
Mais en France il faut savoir que les conditions d'exercice du métier deviennent une mission impossible: mes élèves disent tous qu'ils "travaillent" à 35 élèves minimum, privé comme public, et les emplois du temps sont déments, course aux bons jobs oblige!
On imaginera ce que çà peut être alors, exercer dans ces zones sensibles qui se comptent par milliers et le covid complique encore; les gens sont souvent sous tension, en particulier dans les villes.

Le fanatisme religieux, lui, est comme enfermé dans une citadelle et la raison n'a aucune prise sur des esprits qui se croient forts et puissants. Ils ne comprennent pas le rire et à la radio on citait le roman d'Umberto Eco, "le nom de la rose"; Jésus riait-il et les autres Prophètes?
En terre d'Islam, le courant soufi (en gros mystique) ouvert, perméable à la raison, attentif à l'autre, présent un peu partout sous forme de confréries est très minoritaire.
A titre personnel, je pense que si on est vraiment croyant on ne peut imaginer un Dieu insensible à la dérision; cet anthropomorphisme dévalorise, disqualifie, humanise bizarrement le Dieu dont on se réclame.
Avec l'Islam radical, il n'y a pas de discussion possible. Le cerveau reptilien, réfractaire à toute logique, est en revanche obnubilé par une "pensée" qui tourne en boucle indéfiniment.; dès lors ce n'est plus de la pensée mais des obsessions (du latin qui signifie siège; le sujet est la proie de ses ruminations solitaires.
Le problème est compliqué: les réseaux dits "sociaux" sont en première ligne; ils potentialisent la haine, voir les images du Prophète caricaturé est ressenti comme un acte violent que la mort du coupable viendra sanctionnner et vite. D'autant que, à la clé le Paradis d'Allah attend l'assassin( verdure partout, fleurs, eau à foison, houris charmeuses, attend le justicier!)
L'univers mental de ces personnes: un monde en noir et blanc, le Bien Absolu et le Mal absolu; pas de place pour la nuance, le débat, pour l'interprétation.
Je rappelle que chez les Juifs, les dicussions interminables sur un point de Droit biblique occupent les éxégètes des jours et des jours (on a parlé du "pilpoul", cette "manie" de couper les cheveux en quatre qui peut aussi positivement accoutumer les esprits à la philosophie et au sens de la dialectique), ce qui n'empêche pas que là aussi, il existe des gens arc-boutés sur des convictions de béton.
Mais en France la population musulmane est forte de plusieurs millions et parmi ces millions il y a les prêcheurs de haine nés ici et, à présent, venus d'ailleurs avec des moeurs et coutumes très éloignées des nôtres.
Comment faire? Hélas comme les autres, je ne sais pas trop.
Je verrais d'abord une veille énergique visant les réseaux dits "sociaux" qui confortent les croyances ainsi que certaines mosquées diffusant le discours salafiste (d'un mot arabe "pureté").
Mais en France le problème devrait prendre en compte le mal-être de ces jeunes qui ont perdu tout repère et sont hélas les victimes, répétons-le, du racisme ambiant (je suis bien placé pour le savoir).


Nous sommes tous plus ou moins confrontés au difficile problème du sens de la vie; mais certains, minoritaires, n'ont trouvé pour le résoudre que ces idéologies mortifères qui déforment la réalité.


Alors comment agir face à la folie?

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