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Choses vues entendues sues
1 septembre 2020

La rentrée...

Une sorte de mélancolie m'envahit ce matin, jour de rentrée scolaire: plus de 12 millions de jeunes reprennent le chemin de l'école; je me revois, écolier, le premier jour de ma première rentrée qui fut une "catastrophe".

Accompagné de ma mère et de mon grand-père maternel, je hurlais, je me débattais, j'essayais de renverser la table devant moi; je revois derrière la porte vitrée donnant sur la cour s'encadrant, le visage de ma mère...Je relevais à peine d'une grave maladie et d'une mort possible et d'une autre mort, elle bien réelle, celle de la soeur de ma mère.

Tous ces visages inconnus, cette femme, "la maîtresse" (on ne dira jamais assez le pouvoir des mots), que je ne connaissais pas. Un chaos dans moi et la terreur, oui. Déjà, si tôt se profilait ce qui allait être ma vie, toute ma vie jusqu'ici, où l'âge réactive les frayeurs anciennes. A cette époque, on ne savait pas faire; aujourd'hui on prépare les enfants, on a des spécialistes, des livres par cenatines sur l'enfance, des sites internet. Cepenadnt, je en suis pas convaincu; peut-être les choses se sont-elles améliorées mais le curseur d el'angoisse s'est déplacé.
On nous dit sur les médias que cette rentrée sera anxiogène et, du coup, j'ai une pensée fraternelle pour les primo-élèves et tous les autres.
Moi, je les comprends avec ce que j'ai vécu, certes pour des motifs très personnels mais cette tonalité générale de la rentrée, je crois la partager.
Et du reste est-ce un hasard si la plus grande partie de ma vie professionnelle jusq'ici a été vouée à l'école, à l'enseignement dans la sécurisante et in fine redoutable proximité, réelle ou fantasmée d'une mère aujourd'hui disparue.


La rentrée des classes, c'est beaucoup plus que le simple retour cyclique d'un temps fort, après les interminables vacances "à la française"; c'est bien autre chose, un moment inaugural d'un chemin quasi-initiatique, un lancement vers l'inconnu (ces profs, ces camarades, ces autres), une quête de soi inconsciente d'elle-même. 
Combien de temps passons-nous sur les bancs des écoles, des lycées, des universités?

Pour certains, c'est un temps ennuyeux, pour d'autres c'est un temps d'échanges, pour d'autres une occasion de montrer sa force, son savoir, de briller. L'école est un test grandeur nature de nous-mêmes. Qui suis-je? Question lancinante qui se pose avec saplus forte intensité à l'école.
Je parlais de chemin initiatique; il ne dit pas son nom mais je le crois fermement. C'est à l'école que nous prenons conscience de nous-mêmes, de nos forces et de nos faiblesses, de nos désirs et de nos frustrations; les années dites "de formation", c'est à l'école qu'elles se situent.
L'école nous confronte à l'autre, et à son étrangeté, à la nôtre; notre identité se forge là. 
Et, toute la vie durant, nous serons ce que nous avons été dès l'école. 
S'il est vrai que la vie peut être considérée dans son entièreté comme un permanente école.

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