Le serveur, la tension et le climat

Saynète typique de ce temps, au sens de "époque" et de temps du corona et, aussi, de cette ville. Hier donc, j'invitai, sevré de relations et de contacts, le cinéaste sri-lankais qui m'a soutenu avec beaucoup de délicatesse et de sincérité lors du pénible épisode antisémite de ces derniers jours; il faut dire que son épouse est juive allemande d'origine polonaise et lui-même a souffert de sa couleur de peau; il a pris conscience de cette couleur en Occident. Cet homme est intelligent et ouvert; il a du se convertir très rapidement à l'informatique car faire un film, çà coûte d'abord!

Nous avions choisi une brasserie de mon quartier, très classique avec ses salades et sa carte commune et sans surprises, encore que...
Justement, à peine étions-nous arrivés que, telle une guêpe sur sa proie (en effet, nous bénéficiâmes de cette invité-surprise), le serveur fondit sur nous: il nous fallait chosir et vite; puis le même serveur fonça, à peine avais-je terminé mon plat (oui je suis lent, pas mon hôte), et dans la foulée il demande "cafés?" et étourdiment je érponds "oui"; l'autre ce sera donc un café et je rectifiai "deux" puis ce fut autour de l'addition. Au fait, à quand les pilules avalées en 10 secondes avec paiement intégré dans une puce logée dans la pilule? On est en France qui fut pays de gastronomie...Las, las...
Expédié, le repas devenu une opération digne de l'industrie fordiste; la détente que devrait être une repas un jour d'été en terrasse France devient une corvée, une quantité de nourriture à avaler au plus vite. Rien ne justifiait ce productivisme fordiste; il y avait alentour des tables libres...
J'étais furieux sans compter que mon hôte était visiblement mal à l'aise avec cette guêpe envahissante, moins moi, pour une fois.
Je me suis interrogé sur cet épisode et vraiment quelque chose ne tourne pas rond dans ce pays; je rappelle qu'il y a quelques jours, à l'inverse, j'avais attendu avec mes amis, 1h 30, oui 1h 30 dans un restaurant assez grand. Peut-être fallait-il incriminer la jeunesse du personnel cette fois (çà coûte moins cher et çà se renvoie aisément).
J'opterais pour la crise sanitaire actuelle; d'un côté une rapidité hors de propos liée au manque d'expérience du serveur, à la force de l'habitude (faire du chiffre par temps incertain) ou autre et de l'autre inexpérienc et succès imprévu...
Ce corona est dans tous les esprits; mon hôte, assez jeune, la quarantaine, a été atteint d'une forme sévère avec caillots de sang dans le corps au point qu'il était même question de l'amputer de la jambe; il a même rédigé son testament, pauvre homme; et moi, très angoissé, avait demandé au préalable s'il n'était pas contagieux; il me répondit "non" et je me suis efforcé de respecter les gestes barrière. Le garçon est asthmatique et son épouse et ses trois enfants, eux, n'ont presque rien eu...
Terrible inégalité devant la maladie. En ce moment, les clignotants s'allument un à un; je suis très inquiet , je l'avoue; n'ai-je pas commis une imprudence? Du reste, j'avais heirs oir le nez qui coulait et un peu plsu de tempéarteure, comme ce matin. Je suis entre le marteau du besoin humain d econtacts et ce virus qui casse ces contacts.
Cela dit, je comprends les gens; mettre un masque n'est pas chose commune, naturelle, habituelle; que de fois me suis-je surpris l'oubliant et devant faire demi-tour pour mettre ce masque qui gêne ma respiration; mais renseignements pris, on ne risque rien sur ce plan.
Si vous l'avez dit, Docteur...