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Choses vues entendues sues
9 juillet 2020

La difficulté d'être frère

La chaleur semble s'installer sur Paris; je dis "semble" car la météo est instable comme le reste.
Cependant, il y a des choses qui ne bougent pas - ou si peu - dont la relation entre frères; en témoigne la violente querelle qui m'a opposé à mon frère (l'unique frère) hier; je revenais de chez la thérapeute dans la voiture d'un membre de la loge, chauffeur de VTC (mais qu'on se rassure, je le rémunère) lorsque je reçus un appel de mon frère (il faut savoir que ce dernier ne m'appelle jamais  à l'exception de coups de fil "fonctionnels").
Ce fut le cas hier sur le trajet de retour chez moi; il me laissait un trop long message sur mon répondeur, assommant, sur des travaux à effectuer en vue de la vente du logement de ma mère. Cela, déjà, m'indisposa: cet homme est plus à l'aise à parler à un robot qu'à son frère en direct.
Bien, je l'appelai et tout à trac, le voilà qui se lance dans des histoires de travaux éventuels à faire dans la salle de bains, de devis, etc. Pas un mot, un seul sur mon état de santé, alors que la pandémie est toujours là et que son aîné est très anxieux, seul et vulnérable, pas un simple "çà va?", pas une petite entrèe en matière; non, on attaque sur les devis; j'étais fou de rage et je continuai sur le même thème comme pour que, enfin, il comprenne: "bon, il faudra comparer les devis". Mais face à sa réponse de même acabit, la colère se saisit de moi.

Un homme enfermé dans sa bulle, déshumanisé, toujours dans le refus du partage (il suffit de se reporter aux blogs antérieurs pour comprendre ma colère).
J'étais furieux de tant d'indifférence, de froideur, d'apathie et, pour la nième fois, je lui reprochai sa "désaffection".
Le tout se déroulant en présence de "mon chauffeur". Heureusement pour moi, j'eus un double appel et déconnectai.

J'expliquai la situation; il se trouve que le membre de la loge, d'origine philippine, vient lui aussi de perdre sa mère. Il m'apprit alors que, depuis la mort de sa mère, en mars dernier, il avait rompu avec tous ses frères et soeurs (ils sont neuf dans la famille). La mère comme chez moi était le trait d'union; une fois disparue, tous les liens étaient rompus.
Tout cela est triste; comme  moi, ce philippin méritant, en France depuis plus de vingt-cinq ans, considère la loge comme une seconde famille mais, contrairement à moi, il a épouse et enfants, des jeunes gens. Il m'apprit que les Philippines sont un pays très catholique et que lui-même se destinait à la prêtrise. 
A mon arrivée chez moi, je l'invitai à prendre un verre.
Une fois de plus se vérifie cette loi: on est souvent plus proche d'étrangers que de sa famille. Et les fameux liens du sang sont légende. 
Ma colère s'explique; la rage devant un homme qui ne change pas, malgré mes discours réitérés.
Nous sommes nés de la même femme et avons en commun les années décissives de l'enfance. Mais tout cela ne semble pas jouer chez cet homme...
Comme me le disait la thérapeute juste avant, les gens changent avec le temps, en bien comme en mal. 
Mon frère change, en mal; il se fossilise, s'appauvrit affectivement, se pétrifie. ce n'est peut-être pas tout-à-fait un hasard si son prénom est précisément "Pierre"...

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