Enfin...

Il neige...
On aura compris qu'il s'agit d'une expression familière pour dire que quelque chose d'exceptionnel s'est passé.
Le chef de l'Etat s'est exprimé hier soir dans un langage clair, réaliste, fondé et précis. Au sujet de cette calamité témoignant de notre conduite destructrice permanente à l'endroit de notre planète: l'actuelle épidémie de ce virus déjà connu mais cette fois sous une forme mutante et meurtrière, dans certains cas bien identifiés. 
Espérons que les mesures drastiques prises enrayeront cette épidémie; c'est, semble-t-il, déjà le cas en Corée du Sud et en Chine.
Pour ma part, je suis quand même assez préoccupé avec toutes ces manifestations telles que conférences dont je suis amateur, annulées; je maintiens cependant le qualificatif d'hier: porte-poisse mouvement prolongé des gilets jaunes, grèves massives, réforme hâtive et imposée du système des retraites, et maintenant épidémie; c'est beaucoup car nous n'avons pas eu un seul moment de répit!).

Je m'interroge ce matin: que dois-je faire au plan de mon activité d'aide aux élèves alors que crêches, écoles, universités sont fermés.

On nous recommande de sortir le moins possible et d'éviter les espaces confinés; le métro est souvent bondé et malsain avec tous ses miasmes. On le sait tous...
J'essayerai de m'informer auprès d'un médecin quant à ma conduite.

Mercredi dernier on m'a dit que les jeunes étiant inquiets; je ne le sens pas peut-être à tort du reste; ils sont ailleurs; je parle des adolescents, pas des plus de 20-25 ans.

On est tous confrontés à l'incertitude, au doute, à l'imprévisibilité des choses et des êtres, je le dis souvent ici.

Pour me donner du courage, je pense souvent aux camps de concentration; des gens hommes, femmes, enfants vieillards, malades ont vécu des expériences terribles; je sais trop leur sort d'épouvante mais lorsque je suis serré, bousculé, contrarié, harassé dans ces transports en commun je me raisonne en me disant: "tu ne vas pas faire ta poule mouillée pour 20 minutes d'entassement!

Ce qui ne laisse pas d'inquiéter en plus est la situation économico-financière; car les mesures prises coûtent cher et déjà bien des secteurs avaient déjà souffert des événements précédents...

Qu'on me permette d'évoquer un souvenir qui me vient en mémoire; j'étais jeune étudiant, il y a si longtemps: à l'époque, alors que je suivais des cours de psychopathologie avec présentation de malades graves (cela ne se fait plus maintenant pour les raisons éthiques évidentes).

Un jeune homme de 17 ans nous fut présenté: un malade attteint de schizophrénie comme on disiat alors plus fréquemment qu'aujourd'hui; brusquement, il se mit à chanter: "Esperanza, esperanza, solo, sol..." Tube du temps, un cha cha cha. Cela m'avait désarçonné et ému...Peut-être m'étais-je reconnu un peu dans cet être très tôt percuté par la vie
J'ai envie de fredonner cette chanson de cet être d'ailleurs; j'espère ne pas être ailleurs ou d'ailleurs ce matin en reprenaant ce titre et son air entraînant latino.
Sans doute ce jeune homme était-il un peu lucide sur son état et se donnait-il du courage à sa manière...

C'est tout ce qui nous reste et me reste...

Esperanza, esperanza...