J'ai tant de soucis que je n'ai plus de soucis

Stop! a-t-on envie de dire parfois dans la vie: la série noire en ce moment: soucis concernant ma santé avec une incertitude qui alourdit le moral, étudiant que je pensais avoir trouvé pour m'aider dans mon ménage, silence radio de mes "ami(e)(s)", opérations compliquées liées à la succession, frère ne me contactant que pour ce problème.
Hier, je suis allé chez la thérapeute, lui faire part de tant de problèmes en même temps; elle m'écoute bien et me conte ses propres difficultés; l'âge d'or des professions libérales est passé: paperasses, paperasses, paperasses, gestion pompant temps et énergie (je pense qu'un médecin aurait gagné tout ce temps en s'informant sur sa propre spécialité: les choses bougent vite, ici comme ailleurs.).
Hier soir, alors que j'ai un "pic" de demandes de cours (?), moi qui d'habitude y répond avec entrain, je me voyais mal sortir de chez moi: transports compliqués, père d'un élève à la maison  (que j'avais rencontré la veille déjà) me dictant littéralement mon travail (Monsieur, si vous êtes si compétent, avais-je envie de lui dire,allez-y, venez à ma place).
J'ai observé cette tendance lourde de la société: chacun croit savoir sur tout; de nouveau, influence délétère d'Internet. Le demi-savoir est pire que l'ignorance et cela me fait penser à Socrate qui savait qu'il ne savait pas; au moins les choses sont claires...

Après il y avait mon élève gentillette de Vanves mais métro + bus pour une heure!
Du coup je me suis décommandé auprès des deux familles qui ont accepté; j'avais prétexté un ennui domestique...Je précise pour l'occasion que je suis exploité un peu comme une bonne partie de la population, uberisée; de plus, on sent que les gens même aisés ont du mal: on paye en retard ou on annule...Mais je répète: je le fais parce que je me crois encore en un temps plus heureux lorsque je trouvai rapidement après mon passage à la retraite ce petit job...
Auparavant, je m'en étais ouvert par téléphone à ma thérapeute qui comprenait ce désir de lever le pied; il est vrai que la veille par temps très humide je suis tombé et bien entendu les adresses de mes deux nouveaux élèves étaient difficiles à trouver (je me fais un point d'honneur à ne jamais être en retard).

Mais je crois que par dessus ou plutôt par dessous tout çà il y a la phase de ce momentum du deuil, que je qualifierais d'active. On m'a déjà informé autour de moi que c'est après, le plus dur; je confirme, je "réalise" l'étendue de la perte.

Un rhume interminable a été le "clou" de la veille; chez moi, une boite entière de Kleeenex y suffit à peine; çà s'est calmé avec une instillation d'eau de mer dans le nez assortie d'une séance de méditation.

"J'ai tant de soucis que je n'ai plus de soucis" disait un poète du Cachemire.

Autre époque, autre problème; en ce moment on bat les records; quelle que soit l'échelle considérée, problèmes: de l'antisémitisme sauce 21ème siècle au virus de Chine, de la paupérisation voulue de la France à un climat social instable continu, de l'écocide aux mauvaises nouvelles à jet continu, bref on a le choix comme dans un supermraché avec ce choix absurde de 50 marques de shampoings!