Fabrice Midal

Je tenais à parler plus en détail de cet homme-Protée qui a été à l'origine de cette Ecole de Méditation qui m'a beaucoup apporté déjà.

J'ai entendu parler de Midal il y a bien des années dans une émission religieuse ouverte où on l'interrogeait sur son dernier ouvrage: Auschwitz ou l'impossible regard.

Midal a beaucoup souffert, étant adolescent, du non-dit qu'il ressentait comme une chape de plomb étouffante; problème classique des rescapés des camps de la mort; c'est si au-dessus des capacités de résilience qu'on verrouille tout (mais justement ce verrouillage n est pas encore une solution et à mon avis il n'y en a pas sauf à devenir fou, ce qui est remplacer le problème écrasant par un autre.
De ce fait le jeune Midal s'est enfui de sa famille insoutenable pour le continent nord-américain et, là, il a découvert la doctrine bouddhiste et en particulier l'enseignement de Chogyam Trungpa qui a su acclimater la doctrine millénaire aux besoins de l'Occident. Ce fut une enseignant génial, semble-t-l, une sorte d'hétérodoxe tout en restant fidèle à l'esprit du prince Siddharta.

Midal a par la suite étudié la philosophie, écrit de nombreux ouvrages et créé cette Ecole très particulière sans hiérarchie et sans maître où on s'efforce de faire face aux nombreux problèmes qui affectent notre humanité dans son état présent.
L'école est ouverte sur le monde et de plus en plus s'attache à attirer des collaborateurs et conférenciers de toute formation.

Il y règne un climat de liberté qu'on ne trouve pas dans d'autres institutions similaires.

L'accent y est mis sur le socle du bouddhisme, la méditation sans pour autant en faire un simple outil de bien-être ou un ensemble de rcettes pour être un bon consommateur-producteur.
Je reconnaîs en Midal sa capacité à "sentir" l'air du temps; il modifie souvent ses programmes, ce qui peut m'agacer mais en cela n est-il pas fidèle à ce changement permanent qu'est la vie?

A titre personnel, alors que je lui ai souhaité une très belle année et appris le choc terrible de la mort de ma mère, il m'a répondu sobrement mais avec des mots qui m'ont touché: "fais de cette souffrance une force".

En ce temps de commémoration de la libération du camp de la mort, Auschwitz, il n'est pas indifférent qu un juif ashkenaze ait eu cette magnifique idée de faire vivre en Europe sur cette terre qui a connu cette monstruosité (aucun mot en aucune langue ne peut dire "cela") la doctrine de ce Maître de la paix, venu de l'Asie dont l'enseignement semble incarner l'existence permanente du Bien face aux forces sans cesse renaissantes du Mal.

Comments

[shoshin]

Intéressant de voir ton point de vue j'ai lu Midal mais n'ai jamais vu ... alors ça apporte un autre témoignage