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Ce blog m'est décidément nécessaire, ne serait-ce que par la force de l'habitude ou le besoin d'un rituel; rituel, de "rite", de la racine indo-européenne "rta" qui signifie "ordre". 
J'ai eu une forte déception hier soir, peu importe laquelle, d'où malgré les médicaments, une insomnie complète que redouble mon anxiété native; et dans mes méditations amères qui ont accompagné cette nuit de veille: pas d'amour, pas d'amitié, que de l'égoïsme autour de soi: on est généreux et en retour pas grand chose. ..
Les informations toujours dans le même sens anxiogène, accentuant encore mon pessimisme ordinaire...
En outre, il y a ces douleurs dans la sphère digestive qui sonnent comme un rappel de mon âge et de la vieillesse et de l'inéluctable, et cette appréhension: de quoi s'agit-il? Les examens ont été prescrits...
Que vont-ils donner? Je suis seul et plus personne ne veille sur moi maintenant.

Mais une petite lueur dans ce long tunnel froid; je pense tout-à-coup à l'Enfer de Dante; il est là, cet enfer; point n'est besoin de lire le plus grand poète italien...
Cette petite lueur c'est la belle émission de France-Culture "nuit rêvée" qui dure toute la nuit avec une invitée cette fois, la fille de l'académicien Jacques de Lacretelle; je suis tombé sur l'interview très ancienne de cet homme hors du commun, le professeur Henri Mondor, membre de trois ou quatre académies: médecine, française et chirurgie. Un seul point commune avec cet homme illustre, le besoin d'admirer. Voir Wikipédia, c'est mieux que je ne saurai faire et si possible au podcast de Fr. Culture.

C'est prodigieux, cette vie! Illustre chirurgien, Mondor écrivit des ouvrages sur des écrivains, dont un, fameux sur le poète Mallarmé et un ouvrage de médecine qui fit autorité, sur le diagnostic en...gastro-entérologie justement!; il était aussi dessinateur de classe, ce qui lui était très utile pour sa pratique chirurgicale; quelle langue admirable, par sa précision et sa finesse de construction, avec un petit roulement des "r" qui tend à disparaître de nos jours. C'est l'Auvergne qui a été le lieu de naissance de cet homme. Le seul point de désaccord (c'est très personnel et certains comprendront): son admiration pour Barrès mais, je le comprends un peu aussi; la France n'est pas mon pays de naissance et de plus je serais plus "cosmopolite". Passons...

Cette belle vie m'a donné un peu de courage pour entamer un dimanche qui ne s'annonce pas passionnant.
Le titre de ce billet, en voici l'explication: les grandes lignes d'un petite vie, la mienne sont nichées dans la séquence que je viens de décrire: l'anxiété qui m'aura accompagné jusqu'au bout, le besoin d'admirer qui s'origine, je crois, dans l'admiration que je portais à mon oncle médecin, un passionné de son métier et un amateur de littérature, lui aussi (il avait sur sa table de cheve, entre autres, Vigny), le réconfort de la culture, les tendances hypocondriaques, fondées sur la maladie d'enfance qui a failli m'emporter, le besoin de dépendance in fine, qui a commencé hélas par le conditionnement maternel: mais comment en vouloir à une mère qui pensait bien faire, "pour mon bien"; elle est morte maintenant; je lui en veux d'autant moins...

Tout est là dans ces grandes ligne de vie (cela me fait penser à la chiromancie et à sa ligne de vie: j'en ai consulté des voyantes et voyants dans ma vie; encore un signe de profonde anxiété) avec une soif d'amour, jamais comblée.

Mais c'est ma vie.

Je conclus: fasse que au moins dans cette France d'avant qu'on détruit pan par pan, il nous restera France-Culture!

Les démolisseurs, "rassurez-vous" s'attaquent aussi à ce fleuron de la culturede ce pays...

Au plus grand bénéfice des firmes multinationales en particulier étasuniennes (je en mentionnerai rien; on a le nom sur toutes les lèvres) et je le regrette...car ceux qui me suivent savent combien ce pays m'a fasciné étant jeune...