Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Choses vues entendues sues
11 décembre 2019

Le problème du Moi

Faisant retour sur mon blog d'hier, je constate qu'il est question de moi et seulemnt de moi et du coup je m'interroge; ce bilan d'étape m'était probablement nécessaire et utile pour mettre au clair certaines choses; mais j'ai réfléchi dans l'intervalle à ce déballage...
Toutes les références citées insistent sur le nécessaire questionnement sur soi-même renouvelé aux fins de se comprendre et donc de comprendre les choses, de ne pas avoir le nez dans le guidon. 
Bien, mais encore les sagesses antiques comme l'éthique moderne mettent l'accent sur les limites du genre.

Le Moi est cet ennemi intime et la méditation devrait porter à l'oubli de ce Moi envahissant qui de plus, assure le Bouddhisme est cause de nos soucis et de notre mal-être.
Le Moi est toujours et le point de départ et le point d'arrivée et surtout il a plus d'un tour dans son sac pour nous convaincre que non, on est bien et on fait bien.

Le philosophe Heidegger, très difficile à comprendre pour moi et l'un des plus importants du 20ème siècle, insiste sur le "Soi" (Selbst) qu'il distingue du "Je". Si j'ai bien compris, l'Humain n'est pas ce qu'il est mais il a toujours à être, au delà du petit Moi "protecteur" avec lequel il "s'identifie".

Le "Je" est une fabrication car nous sommes tous sommés à être en tant que toujours en devenir; le Moi fixe et fige. In fine, nous sommes faits de tout un ensemble d'habitudes de penser et d'agir comme des comédiens enfermés dans le même rôle qu'ils jouent à la perfection mais qui sont-ils vraiment?
On a des équivalents de cette substitution chez Lacan dont nous avons déjà parlé un peu, chez Jung, chez Midal dont je prends conscience de plus en plus que toutes ses références implicites se situent chez Heidegger; les métaphysiques indiennes non-bouddhistes et le Bouddhisme, qui lui est très proche finalement,mettent aussi l'accent sur cet Autre qui est en nous mais qui nous enferme alors qu'on croit nous en libérer.
Je pense à cette métaphore: le Moi serait un pré (chacun le sien); on le cultive, l'entretient, le nettoie régulièrement mais cela reste une surface cadrée et limitée; on fait du surplace. Sortir de cette limite fait peur mais c'est le grand large, qui s'ouvre, l'"ouvert" dont parle souvent Midal.

La plainte dont je parlais est celle du Moi, de mon Moi.

 

Comme dit le père à son fils qu'il initie en lui montrant dans la main un peu d'eau: "tu es Cela".

Ainsi à travers cette image le fils comprend mais avec son corps et son coeur plus qu' avec son intellect qu'il ne fait qu'un avec le cosmos.

Midal nous donne souvent cet exemple; dans la mer en nageant il fait corps avec l'eau et s'oublie. De même un peintre qui reprend constamment le même motif sans se lasser; Cézanne est souvent mentionné par Heidegger de même que par Midal et son ecole, Cézanne devient la montagne Sainte Victoire et ce faisant il révolutionne la peinture qui retrouve sa fraîcheur originelle au delà me^me du motif ou plutôt en deçà comme l'enfant qui gribouille avec jubilation .... 
Dans la ligne de Heidegger, la civilisation occidentale est en danger de mort car la valorisation de l'égo dans le même temps où elle nous enferme dans ce pré carré nous condamne à notre destruction et à celle de notre planète.

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Choses vues entendues sues
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 20 256
Publicité