Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Choses vues entendues sues
17 octobre 2019

La mort et les "gens"

Hier soir à une réunion d'une loge mixte ("Frères" et Soeurs"); je n'avais pas envie mais je voulais faire plaisir à un membre de ma Loge...Sa propre maman devait être "promue".

Cérémonie interminable avec de ma part (décidément j'ai souvent la pénible impression d'être un débile mental; on me dit de rectifier tel geste, de faire ci et pas çà , etc). Je devais rester pour le repas et une force obscure en moi décida de ne pas y assister (trop long, trop tard...)

Manque de chance, pour le retour, suite à l'esquisse d'une crise de panique (çà ne finira donc jamais?) je commandai un G7, non pour faire chic mais parce que c'est bien organisé (et coûteux: tout se paye en ce bas monde): vous cliquez sur l'application du smartphone et un taxi dans les environs que l'on peut visualiser par gps vient à votre rencontre dans les deux-trois minutes).
Je n'aime toujours pas cette époque malgré çà!

Il se trouve que jaeparlai à la femme-taxi de cette "phobie" généralement liée à: quartier inconnu ou méconnu, absence de monde, métro aérien (avec escalators ou escaliers très importants pour accéder aux quais déserts à ces heures;le simple fait qu'il y ait des gens me "noie" pour ainsi dire; ils "diluent mon moi" en quelque sorte.

Mais surtout j'abordai ma douleur avec elle et je lui disais que j'avaia accompli ce petit trajet pour complaire à un gentil membre de mon groupe de relations; je ne sais pas ce que c'est l'amitié aujourd'hui; tous ces jeunes que j'appréciais ont disparu simultanément comme par hasard juste en ce moment crucial (dans "crucial" il y a croix).
Et cette brave dame me parla de sa propre douleur et de ses deuils successifs; je me mis à sangloter; "courage" me dit-elle; de là-haut elle n'aimerait pas vous voir pleurer. "Merci, Madame, merci du fond du coeur"; vous faites en plus un métier très dur dans une ville inhumaine. Cette femme -taxi avait aussi perdu sa maman et se reprochait de ne pa l'avoir vu suffisamment (mais comment alors que vous avez des enfants à nourrir et que votre métier compte et que la maman est loin de Paris!); elle me dit qu'elle connaissait quelqu'un qui avait en plus la phobie des bus et des métros ( à Paris!); elle me dit gentiment que je ne faisais pas mon âge (c est très chic Madame) et que je ne devais pas avoir honte de dire mon âge; ceux qui n aiment pas ne sont pas "intéressants" (un baume au coeur cette dame).
In fine elle me proposa même de lui téléphoner; je lui dis alors que c 'était gentil mais que (seule petit réconfort) ma thérapeutem'aidait assez bien dans une des deux ou trois épreuves les plus fortes d'une vie.

Je voudrais donc parler des réactions à la mort d'un proche:

Premier point: formidable différence entre jeunes et vieux, partition impressionnante de clarté: dans la loge même, lieu en principe de la fraternité au delà des différences, peu de personnes ont compati (j'ai tout fait pour ne pas me répandre, mais çà finit par se savoir: les jeunes, presque rien ou réactions hors propos; les gens mûrs (pas tous, pour certains, motus pour d'autres, le "déballonnnement", on promet et rien!) très impliqués avec petite délégation et fleurs au cimetière; même chose au cimetière: la froideur de ma nièce était "stupéfiante"; ma mère l'a élevée, elle était folle de sa petite-fille; quant à ma "belle-soeur",on avait l'impression qu'elle faisait ses courses chez Franprix.
A savoir: pas une seule visite à ma vieille mère en six ans, six ans, à elle qui a tant fait pour les autres. Ma mère ira droit au Paradis; elle n'aura pas de papier à présenter; toute sa vie restera marquée par le courage, le souci de la perfection et l huamnité, la simplicité, la pudeur...

J'ai déjà dit que ces deux femmes (nièce et belle-soeur) m'ont laissé tomber depuis 5 ans, va savoir pourquoi...Ou si, en l'absence de ma mère, je devenais insignifiant" et peu "lucratif"...Allez soyons cyniques, çà soulage même si çà n est pas très bouddhiste ou plutôt si çà l'est dans le sens où la valeur de vérité compte!

J'ai vu deux femmes pleurer: ma tante chez qui j'ai vécu étant étudiant (in fine parmi les plus belles années d'une vie difficile) et sa fille, une infirmière. Selon mon frère, mais j'ai du mal à le croire, plus de gens que çà pleuraient. J'ai peine à le croire! lui est l'exemple-type d'un cerveau sans corps et sans coeur; le discours qu il a prononcé, il l aurair prononcé devant des collègues de son école...

Il me dit que je ne voyais rien, que des gens pleuraient (mon oeil!)
Quant à moi, j'avais souvent la voix brisée par l'émotion...

De manière générale, la réaction-type des gens connus et inconnus est d'évoquer leur(s) propre(s) deuils, ce qui a du bon aussi; je ne suis pas seul à vivre cette tragédie intime; tout l'a vécue ou la vit...

Mais je ferai un distingo important; il y a deux grandes catégories: ceux qui vous comprennent avec leur coeur et sont vrais, spontanés, réellement proches et réellement ouverts. Comme si je devenais un ami ou un parent et ecux qui disente des mots morts...
Deux exemples: je n'ai que deux élèves (tout arrive en même temps!); dans une famille on me présente des condoléances "anonymes", convnetionnelles, sur papier glacé, comme on vous dit bonjour dans une boulangerie. Sentiment: Nichts.

On est dans la convention et la solidarité vide de nos sociétés fermées sur elles-mêmes dont je parle souvent; dans l'autre (jeune fille hier); l'élève elle-même (une jeune pourtant!) m'adresse ses condoléances (bravo Mademoiselle je crois encore un peu en l Homme grâce à vous) et surtout le papa vient me serrer la main que je serre fortement en lui disant combien j'étais touché; il m'a expliqué l incompréhension des gens qui ne sentent  pas (ou plus à mon avis dans cette société brutale et sans âme que perdre un proche n'a rien à voir avec l âge.du défunt. Bravo Monsieur, vous êtes un homme, vous! Dès que j ai annoncé la nouvelle par sms, réponse personnelle, sentie, investie, assortie de compréhension intime; "eux" aussi venaient de faire cette expérience, la plus cruelle qui soit dans notre vie.

Je rends hommage vraiment à la différence entre les hommes et les femmes (voyez bien, je ne suis pas un machiste méduterranéen tel qu'on se les imagine: les femmes se sont de loin montrées plus humaines que les hommes, c est clair et net! Trop cérébraux, trop absttraits, trop calaculateurs, trop loin du Réel.

Mais je terminerai là-dessus: mon frère. Un cas relevant de la psychiatrie, quasiment; à plaindre limite!

Je pense être capable de "sentir" les gens, leur authenticité, la justesse de leurs paroles, de leurs gestes (des dizaines d'années de psychothérapie plus des études très poussées en psy (trois 3ème cycle) plus l expérience de l'humanité diverse, plus la méditation).

Mon frère est une cerveau sur pattes avec à la limite le jeu de la sduction (il plaît aux femmes; il a plus d'amis mais la froideur constante; des gestes bien faits, impeccabless, un programme d'actions se déroulant comme un logiciel d'ordinateur, sans les pannes...une oreille "attentive" (?); moi je dis ce que je sens et pense et les gens n'aiment pas (j essaye de comprendre)

Je me sens très seul, plus que jamais: pas de femme, pas d'enfant(s) à choyer, pas d'ami jeune (envolés et j en ai ras la casquette de quémander ou d être regardé comme un coffre-fort sur pattes)
On n en a strictement rien à fiche d'une maman qui s en va et on vous abandonne au sort qui sera dorénavant le vôtre....

Attendre avec ses souvenirs, en ce moment j'ai comme des "piqûres" de rappel, telles images de cette femme précises: ses pantoufles, ses magnifiques yeux bleu qui la faisaient, disait-elle, ressembler à la grande Michèle Morgan; j'étais déjà seul, je le suis encore plus et en profondeur cette fois; je pense que mon frère et moi sommes décidément des étrangers l un pour l autre et la logique veut qu il parte de son côté avec sa femme et sa nièce, des planches à repasser à "son" image!

Et basta!

PS/ Un jeune femme souriante de Linkedln a relevé ma réponse à un post où je mentionnai la mort de ma mère; elle me dit que son propre père est (ou était) aussi érudit que moi; je ne le suis pas, chère demoiselle; son patronyme est de Tunisie; elle me propose gentiment de lui parler de ma douleur; elle sait, elle.
Une femme encore! Vous êtes supérieures à nous, les hommes parce que (excusez mon côté vieux jeu) parce que vous donnez la vie et la vie est le prélude à la mort...

Petite confidence si je ne me suis pas marié (cela aurait tant fait plaisir à ma mère), c est que j ai peur des femmes: je balance çà brutalement je sais bien mais alors que je suis devenu bouddhiste et que je vieillis, au moins cette compensation, ultime: dire vrai quoi qu il m en coûte et que je préférais la compagnie des jeunes, à l'image de mon petit frère avec qui je jouais pour oublier un autre deuil, destructeur et silencieux déjà, à quatre ans.

Mon frère d'aujourd'hui ne veut plus "jouer"; il est "grand" et est plus à l'aise dans les relations de façade et les comptes. Un faux self comme disnet les analystes britanniques.

Une chose me "rassure", encore que çà ne change rien dans le fond; selon ma psy, cet homme est complètement bloqué et a choisi une femme encore plus bloquée (et la fille a hérité de ses parents bloqués).

Pour Madame le Docteur, je suis moi vivant...et cette longue souffrance qu elle entend si bien, elle est le critère décisif de mon humanité et...de ma "santé" dans une société malade. 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Choses vues entendues sues
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Visiteurs
Depuis la création 20 255
Publicité