L'actualité reprend ses droits

J'ai accompli une pieuse démarche hier à la Mairie du 15me arrt; le registre de témoignages en mémoire de Jacques Chirac était toujours ouvert; aussi en ai-je profité pour écrire des mots de reconnaissance envers cet homme qui a marqué l'histoire de ce pays et de quelle belle manière; j'ai appris que ce grand serviteur de l'Etat avait étudié le russe (quelle belle et difficile langue!) et traduit des écrivains russes; pour autant il aimait les Etats-Unis; n'oublions pas son geste; très peu après l'horreur des attentats de N Y, il avait tenu à survoler en hélicoptère les ruines encore fumantes du WTC. 
Une vie si riche, si active, si joyeuse, oui malgré les malheurs intimes, le combat politique, où la curiosité humaine et l'approche humaniste apportaient la preuve que le pouvoir n'est pas incompatible avec la culture, la grande; quelle leçon pour nombre d'entre nous!

Mais les choses vont à un rythme d'enfer par les temps qui courent (vers quoi?); sitôt la pierre tombale posée, voilà que l'angoisse s'est installée en Normandie et au delà avec cet incendie de l'usisne de produits chimiques de Rouen, type Seveso; en cette occasion on apprend que plus de 1500 sites en France sont classés "à risques". On vient de publier la liste des nombreux produits répandus alentour suite à cet incendie; un expert disait que les choses sont plus compliquées; il y a aussi l' interaction de ces produits entre eux, avec l'air, l'eau, la terre, les cultures, les animaux, les humains...

Décidément la peur contemporaine multiforme, insidieuse, imprévisible, rôde constamment et il ne s'agit pas d'un film d'épouvante mais de la réalité.

A chaque jour ses informations inquiétantes, sur le climat, les maladies que l'on croyait éradiquées de retour, la précarisation de larges franges de la population, et l enrichissement des gens qui ont déjà tout (la suppression de l ISF n'aura servi...qu'à enrichir ceux qui  étaient déjà trop riches; et ce conte pour enfants, la "théorie dite du "ruisssellement" n'aura servi qu'à nous endormir).

Une petite anecdote désolante illustrant la situation sociale de ce qui fut une grand pays: à la brasserie où nous nous sommes retrouvés vendredi dernier, mon frère et moi sur le chemin de l'ehpad de Bagneux, nous étions au comptoir à boire un café; u;ne vieille femme a demandé tout naturellement à mon frère de lui payer son café; bien entendu il s'exécuta...Et ne put s'empêcher d'exprimer sa colère face à la montée de la misère sans précédent pour lui comme pour moi...

Je n'ai jamais vu autant de gens laissés sur le côté ici: jeunes, vieux, femmes, hommes et toujours les prix grimpent dans une ville paradoxalement de plus en plus difficile à vivre (thème récurrent chez moi, je sais).
Les bobos visent l'adresse "de prestige" (ils "colonisent" à présent les arrondissments futurs ex-populaires, dans le Nord et l'Est) avant tout autre considération; à eux les vélos, les trottinettes (quelle plaie!), les moncycles et autres engins dits de "mobilité" nouveaux; çà fait classe peut-être mais le chaos des sens de circulation triomphe avec les risques réels d'accidents; d où le cri de colère l'acteur Lucchini; il vit en banlieue et les autos sont entravées par tous ces engins qui donnent à cette ville les apparences d' une cour de récré pour des adultes faussement détendus (on n'a jamais été aussi tendus) et s'imaginant retrouver la liberté de leur enfance. Et bien entendu les égoïsmes triomphent. Moi d'abord!
C est pitoyable, indécent et dangereux. 

Oui avec la grève de la police aujourd'hui ( à chaque jour son mouvement: ô joie!) le nouveau monde est en marche; on peut comprendre la nostalgie qui s est emparé de tout un peuple!