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Choses vues entendues sues
12 septembre 2019

Une "rentrée"

C'est reparti hier avec le retour de la thérapeute, la voix enrouée par les incessants et rapides changements de température (la météo étant de moins en moins fiable: on annonce de la pluie et il fait beau, du beau temps et il pleut, etc); je lui ai dit les terribles difficultés que j ai du vivre en son absence et ce, malgré le "réconfort" de quelques visites et rencontres amies.

Elle comprend tout-à-fait et une fois de plus fait avec moi le terrible constat de la faillite de l'affectivité dans nos sociétés centrées sur le MOI et seon et ses images, soit des leurres; je compte parler de ce fameux Moi d une pauvreté insigne dans l exacte proportions où on lui voue un culte san précédent dans l histoire humaine; bien entendu la technologie (internet, réseaux sociaux, sites de non-rencontre) génèrent la virtualisation des "contacts"; j'ajouterai que le processus engagé il y a des décennies voire plus va dans le même sens: cérébralisation, perte du contact avec la vie, le corps, les affects; on retrouve cette analyse "mortifère" chez Midal; les jeunes sont très "touchés" par cette virtualisation; il est fou de voir deux personnes ne se regardant pas mais regardant l'"objet sacré" de ce temps, le smartphone. Autant voir "à deux" du vide; et ce n'est pas le vide bouddhique, non.

Le vide; la préférence pour la solitude, pour l'entre-soi, l'entre-moi.

N est-ce pas de la folie? 


Je vous donne un exemple, le mien: j'ai retrouvé l'étudiant suédois il y a un mois et plus; apparemment çà s était bien passé; j envoie un message sur  Whatsapp pour le revoir; une réponse parvient des jours après prétextant des occupations; ok, mais voir quelqu'un une fois par mois, ce n'est pas la mer à boire... et tout à l'avenant.

Les gens ont désappris à vivre ensemble et évacué le "vieux" plaisir de l'échange entre vivants, ce plaisir et cette difficulté (selon la thérapeute) du donner et du recevoir.


Où allons-nous? Je l'ignore mais je suis très pessimiste, vraiment.

 

Cette époque en dépit de tous ses thuriféraires est une époque de très forte régression...

En ce qui concerne ma mère, la thérapeute qui est restée humaine, j allais dire "bêtement humaine" elle se refuse à avoir internet tant que c est possible) m'a confié que ses propres parents sont décédés très tôt; je me demande si la "brillance" de son parcours (maths poussées, allemand, latin, grec plus les cursus complet de sa spécialité soit 12 années de difficiles études plus une distinction) ne fut pas pour elle une "compensation" à cette tragédie qu est la mort d un être cher...

Sinon j ai commencé les cours avec une élève d un des lycées les plus prestigieux de la capitale; rapidement en compulsant ses dernières copies j'ai conclu...qu'elle n'avait pas besoin de moi, ce que je ne lui ai pas dit.

J'ai commencé en faisant un tour d horizon puis j ai lu et commenté une page des Essais de Montaigne très critique à l'égard de notre nombrilisme culturel mais, attention, chaque peuple se croit "the best in the world", curieusement cette page annonce les Lumières, deux siècles avant.

Sinon un début de panique chez moi (toujours cette crainte lorsque je me rends dans un nouveau quartier); je suis rentré dans un café heureusement proche; j ai demandé où se trouvait mon adresse; il ignorait; je précise que la rue était à trois minutes.

Comment est-ce ailleurs? Un cafetier à qui j ai commandé un café ne sait pas me donner cette information...Quelle ville imbuvable décidément! Et qu'elle a changé!

J'ai visionné de retour chez moi des extraits d'un film de Xavier Dolan, petit génie du cinéma québecois; honte à moi, j ignorais ce qui semble être un renouveau du cinéma et de la culture du Québec face au "lourd" voisin étatsunien.

Ce garçon sensible, d une maturité exceptionnelle, d une exigence hors du commun voit déjà tout dans la tête avnt la réalisation, comme un Mozart du 7ème art; il s'est fait connaître, très jeune par son premier long métrage: "j'ai tué ma mère".

Tout un programme!

Je me demande si sa production déjà respectable à 30 ans ne reflète pas le malaise de notre temps à sa manière; mais cet artiste complet a, lui, trouvé une voie pour "dépasser" ce formidable malaise que je ressens avec mon esprit, mes affects et mon corps.

Je précise (mais en était-il besoin?) que mes crises de panique sont corrélées avec ces éléments: l absence de passants, l'absence de nature, le vide social et le béton et le verre qui masquent la Vie.


Est-ce un hasard si la pathologie est une signature personnnelle de ma propre sensibilité (je ne suis pas Dolan) à la déshumanisation galopante de ce temps?

 

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