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Choses vues entendues sues
8 juillet 2019

Tout change, rien ne change!

Tout change, rien ne change! 

Cette formule pourrait s'appliquer à la vie en général et à ma vie en particulier; on a souvent comparé la vie justement à une pièce de théatre avec le début et à la fin que l on connaît; dans cette vie, le plus souvent ennuyeuse soyons honnêtes (les grandes orgues de la passion sont rares et finissent dans l'ennui pesant; de même la légèreté de l être n'a qu un temps pour reprendre le titre du magnifique roman de Kundera) la pièce a telle dominante, comique ou tragique et les personnages changent tout en récitant leur mêmes tirades usées.
Tout cela est pathétique, forcément pathétique (je parle à la Duras dont je suis fan).

Ainsi de moi: hier dimanche avec son timing impressionnant de rigidité (mais que voulez-vous, je n ai trouvé que çà pour exorciser mon angoisse?): petit déjeuner, toilette,blog, méditation, yoga-étirements. En plus courses chez le Franprix voisin ouvert tous les jours (le plus souvent mon seul contact avec un bipède - caissier ou caissière - de la journée), et sieste plus ou moins longue. J aurais pu me rendre au local des japonais mais "tout passe, tout casse, tout lasse". Autant j exultais au tout début autant maintenant la routine s est installée...Bah je suis comme tout le monde!

Et surtout Monsieur ressent une certaine fatigue de vivre avec ses derniers déboires et ce choc de rare violence qu il m aura été (encore oui; comme quoi l âge ne vous protège pas, à l encontre des idées reçues; naïf que je suis!) donné d encaisser.

On comprendra pourquoi la pièce qu est la vie sente un peu le renfermé et qu elle ne séduise plus comme au premier jour.

Mais la métaphore théâtrale de ce jour, des plus "classiques", a sa raison d être.

Vendredi dernier en effet je me suis rendu dans un théatre de poche pour applaudir avec d autres membres de la loge l un des nôtres, un jeune, qui a la passion de jouer. Pièce de Vahé Katcha, "la fosse aux lions" (Katcha est le diminutif de Katchatourian, oui comme le compositeur, un arménien). Argument: un officier nazi pendant l occupation a été exécuté par des résistants; du coup les représailles sont féroces et on se venge sur la population là où l officier a été assassiné; or il se trouve que le meurtre a été commis juste en bas de l immeuble où un groupe de 7 amis fête un anniversaire. On sonne^, un gradé SS entre et donne deux heures à ce beau monde pour désigner deux personnes promises au poteau d exécution.

Le ressort de la pièce est double: comment vont être désignés les personnes et qui va l être et y a-t-il possibilité de surseoir (par exemple en téléphonant à un gradé nazi connu d un des invités ou en faisant affaire avec les nazis). Le suspense monte et l heure décisive fint par arriver; c est le jeune couple dont la femme fêtait l'anniversaire qui s est désigné lui-même (en fait ce n est pas clair dans mon esprit).

Mon ami avait un "beau rôle", celui de l époux. Il s en est bien sorti globalement.

Bilan plutôt positif de cette (rare) sortie: j ai pris deux taxis aller et retour (bien entendu, le théatre se trouvait aux antipodes de chez moi, décidément). Au point que j ai déboursé quelque 70 euros pour les deux taxis et 8 seulemnt pour ma place ( c est folie oui mais n oublions pas mes appréhensions; j ai trouvé une solution: installant l application G7 il me fut aisé de commander un taxi; seul un vrai débile ne pourrait comprendre).

Mais cela m'a fait du bien oui de me retrouver avec ces personnes en tenue décontractée, de bonne humeur, cet apprenti-comédien qui disait que non la petite salle n était pas toujours pleine mais pour lui et les autres c était un tel plaisir que de jouer!

Je le comprends!

J avais l impression de faire partie d une bande d ados rieurs,de me "payer" une adolescence que je n ai pas eue plutôt que de revivre la mienne propre, saturée d ennui, forme atténuée de la dépression rampante.

Au retour, début de panique dans ce quartier inconnu , sans repères, de nuit, avec peu de passants, vite stoppée par l usage de l application "magique"; plusieurs taxis de la flotte G7 dans les parages et trois minutes d attente avec possibilité de suivre de visu le déplacement du véhicule;

De plus j ai traversé les yeux écarquillés le quartier black (de Paris; et le chauffeur de me préciser qu il existait aussi un quartier beur à Brabès, un quartier indien, un quartier chionois (çà je savais), un quartier juif justement là où je me suis rendu...

Je découvrais un Paris ignoré de moi; tout a tellement changé...depuis 10-15 ans. Nous vivons maintenant sur le modèle communautariste anglo-saxon qui s est imposé et si contraire à nos valeurs républicaines...

Bilan donc plus positif de cette "soirée" bien tardive pour moi.

La pièce serait très utile pour les jeunes d aujourd'hui assez ignorants de la noire période de l Occupation; mais dans la salle des quadras plutôt branchés, ceux qui font vivre Paris.

Mais pour moi l émotion se partageait entre la pièce (le thème en est hélas "classique") et surtout la complicité de la "bande sympathique qui me rajeunissait", loin de la solennité habituelle, dans la détente et la complicité.

J oubliais et mon âge et mes soucis et ma solitude.

La vie est un songe disait Calderon. 

Hola!

 

 

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Commentaires
M
Bravo pour cette idée de sortie, peu importe les frais alentours, ce qui compte c'est que vous vous soyez amusé et que vous ayez pris plaisir à cette soirée, rayon de soleil dans votre vie.<br /> <br /> Belle journée Jean Louis à bientôt
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