Une grosse mouche

Alors que je m installe comme tous les matins devant l ordinateur, une grosse mouche joue les perturbatrices, un peu comme une concrétisation de tout ce qui va de travers en moi en cette période sinistre...

Limites de l analyse intellectuelle: j ai à peu près compris le pourquoi du comment de mon très fort mal-être actuel mais pour autant je n en suis pas délivré; j écoutais des cours sur le bouddhisme hier; conférenciers excellents, rien à redire mais on insistait sur le travail et la persévérance exigés pour "se libérer".

Chez moi, il s'agit bien de cela; une petite musique lancinante m a accompagné toute ma vie me disant toujours à peu près la même chose: mon impossibilité de vivre et en même temps la nécessité de continuer à vivre.

Cette musique alors que l âge multiplie ses méfaits se fait plus insistante, pressante, impérieuse. 

Comme si elle me sommait de choisir alors que je me sens plus que jamais acculé. Quitte ou double! vie ou mort; je travaille en ce moment autour de la divine Comédie de Dante; à ces hauteurs-là, on est dans un autre monde et je sens plus que jamais que au delà du drame personnel que je traverse où je reconnaîs "l éternel retour" de Nietzsche, il y a le sens fondamental de cette vie. Pourquoi? Pourquoi moi? 

Il n y a pas de réponse...Et quelque chose en moi me souffle qu il en faudrait et vite une réponse et peut-être une autre question?

Je cherche encore et encore à me protéger, à chercher dans la lecture des maître spirituels une consolation, un réconfort, un semblant de réponse. Ramana Maharshi a vécu des choses terribles avant de vivre la grâce; je ne suis pas Ramana Maharshi mais un peu comme lui la vie ne m a pas épargné.

Je traitais des mots hier et de leur insuffisance, de l amour et de son absence ou de son ratage persistant; j ai vécu en ayant l impression d être à l abri; il n y en a pas; plus que jamais la vie me le signifie avec force et violence.

Je me croyais hors d atteinte et je ne le suis pas; je me croyais hors du temps et je suis rattrapé par lui; je pensais enfin la blessure ancienne cicatrisée et voilà qu elle se rouvre avec une violence sans égale. Peut-être faut-il faire pour moi preuve de courage celui de se dire enfin que la vie est un problème et que à ce problème il n existe pas de solution.

A hauteur humaine.

Comments

[manouedith]

Bonjour Jean-Louis,

Les cicatrices anciennes malheureusement restent longtemps dans l'ombre et se réveillent d'un seul coup quand elles ne supportent plus l'obscurité et que la vie s'amuse à les réveiller.

Il faut avoir assez de force de caractère pour noyer toutes les idées noires. Nous n'avons pas le choix ou bien on s'en sort, ou bien on replonge.

Courage. Chaque jour suffit à sa peine.

bonne journée quand même, elle sera bonne ou mauvaise comme vous la choisirez.

bises