Chaleur, chaleur, chaleur
Toute la journée ou à peu près (achats chez le Franprix du coin: il faut bien manger!) chez moi, allongé tout près du gros ventilateur vitesse 3, maximale.
Sinon le matin, tout dernier cours du jeune garçon afro-écossais (improbable métissage mais de plus en plus fréquent de nos jours) qui a eu la gentillesse avec l'accord de sa maman, de venir chez moi. Ce n est pas loin il est vrai; j habite dans le 15me, lui près de l Étoile.
Je devais le préparer à l oral de français; cette fois il fut moins bon que la dernière (un extrait du théâtre touchant de Musset; cette fois, un poème de Jules Laforgue, empreint de mélancolie; le poète face aux éléments déchaînés médite sur son existence et on le sent malheureux. Sa vie fut très brève; il mourut à l âge de 27 ans et il fut tôt orphelin. Beau sonnet qui sonne romantique que j ai lu pour mon élève façon Comédie française.
J ai suivi cet élève toute l'année et au total, je garderai un bon souvenir de ce jeune intelligent et réactif; je pense qu il doit aussi beaucoup travailler et je ne serai pas en accord avec sa mère qui le disait trop rêveur. peut-être mais il travaille compte tenu du fait qu il est dans une école privée de haut niveau.
Que la situation des jeunes est dure! Jeudi dernier à la loge un jeune membre futur mari d'une coréenne me disait que les enfants de ce pays avaient des journées de cadre supérieur; après les cours "normaux" ils devaient suivre des cours de soutien et ne rentraient chez eux que vers minuit. A la japonaise donc.
A leur âge je m ennuyais plutôt; il est vrai que toute mon énergie, je le sais maintenant était employée à perlaborer de graves difficultés existentielles; ce n'est pas gratuit que dès 10 ans je me posais déjà les grandes questions sur la mort, le sens, que j étais habité à l égal de Camus par le tragique de la conditions humaine.
Je lis parmi d autres choses un témoignage d un psychaitre américain, Sandweiss, venu en Inde pour suivre l enseignement de Sai Baba; cet "avatar", petit, noiraud et laid, accomplissait des miracles devant ses admirateurs; le psychiatre en porte témoignage. Par exemple cet homme fascinant pouvait se trouver dans deux endroits à la fois ou produire des objets à partir de rien.
Ma position est "mitigée"; c est vrai que je travrese une des plus violentes crises existentielles de ma vie.
Mais je me suis toujours partagé face à la croyance, à la thaumaturgie, à la religion, à l existence de Dieu.
Je m approche du tombeau (le temps passe très vite, amis visiteurs, sachez-le) et je me sens de plus en plus concerné par les questions métaphysiques; mais d une part je suis toujours attiré par ces êtres hors normes (j en ai rencontré), par les mystères de la vie et d autre part j ai une certaine dose de scepticisme (parents, mère en particulier très concrète et pragmatique; goût pour la science).
Je résumerais comme il y a 40 ans; j'aimerais croire mais je crois que seule est sûre notre vie réelle, actuelle, solide, mais cette vie (quoi qu il en soit on n'en a qu'une de sûre, qui aurait pu être beaucoup plus belle pour moi, n a m a pas épragné et jusqu au bout...
Alors suivons la leçon des Romains et leur stoïcisme, Marc-Aurèle l empereur ou l esclave d origine syrienne, Epictète.
Une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie (Malraux)