Chaleur et chaleur, froideur...
Les humains se mettent enfin à respirer un peu depuis hier dans la journée car, de nuit, la chaleur de nouveau, un peu moins intense.
Je suis resté tranquillement chez moi, si l'on veut; j ai beaucoup hésité à souhaiter son 70ème anniversaire à mon cadet; il est justement d une telle froideur avec moi...J ai pour débattu avec moi-même et enfin, je lui ai envoyé un sms "bon anniversaire". Réponse lente mais réponse: "merci ce n est pas rien pour moi" (un communiqué de ministère serait plus chaleureux). On répond comme çà à une relation, pas à un frère, mais c est ainsi. Je réponds en insistant sur la densité symbolique de ce nombre 70. Pas de réponse. C est un homme sans affects à l'image de nos dirigeants politiques actuels, animaux à sang froid; je suis stupéfié par le nombre croissant des Asperger de ce temps; on sait que la jeune égérie suédoise pro écolo est elle-même Asperger. Cette époque semble favoriser la montée en puissance des froides machines intellectuelles aptes à analyser un problème, calculer, faire jouer la logique mais dénuées de sentiment, d empathie, de sympathie.
Manque de chance pour moi; c est au moment précis où j ai tant besoin de cette affection qui m'aura décidément manqué tout au long de ma vie que la société secrète ce type d individus modelé par l usage intensif d internet, des smartphones, du virtuel.
Hier préférant cocooner, je me suis mis à regarder une "comédie américaine" qui faisait mes délices au temps jadis. Avec la charmante Doris Day: histoire de couple d une grande banalité mais voilà, çà me fait oublier ce monde inhumain (on observera que les films actuels ou les séries tournent autour de visions d apocalypse ou de problèmes sociétaux lourds) et pesant, ô combien.
Vision d un monde englouti que cette production à la limite de l invraisemblable où une jeune femme de la classe moyenne supérieure, élevant ses deux enfants dans la banlieue résidentielle de New York, se voit proposer un job de présentatrice de savonnettes à la télé, avec une rémunération pharaonique; mari accoucheur. Et ce qui devait arriver arriva; la jeune femme prise par sa "carrière" de délaisser et mari et enfants. Scènes hilarantes et rythme effréné, dans une Amérique, heureuse prise par la fièvre consommatoire avec une économie en plein boom.
Mais c était un film rondemnt mené, amusant, léger (que çà manque la légèreté!) dans un monde encore "innocent" (du moins tel que je le vois rétrospectivement) et le happy end à la mode de l époque devait clore cette comédie pétillante.
Pour la petite histoire on sait combien ce style américain devait imprégner mon enfance et ma jeunesse: les Peter sisters devaient combler mon goût d exotisme; ce trio de grosses chanteuses afro-américaines devaient tracer leur sillon dans mon esprit, étant encore tout enfant. Comics, magazines de mode, marques populaires, films (dont justement les comédies américaines, genre à part entière) devaient encore "formater" une partie de mes goûts. Hier justement, comme pour me remettre à rêver ,coup sur coup je visionnais le film et des gospels sur You tube.
Je retrouvais par la magie du souvenir et mon passé et cette insouciance dont on ne sait plus très bien si elle signe la mienne propre jadis ou celle d une époque sans culpabilité.
Toujours pour la petite histoire (pas de hasard!) bon nombre de ces films (certes pas des chef d oeuvre) mettaient l accent sur les métiers de la publicité; cela me faisait rêver au point que je m imaginais embrassant cette carrière, ce que je fis de manière détournée puisque je décrochai par la suite sans problème un petit job de professeur en...communication publicitaire. J étais très apprécié par mon directeur, d une grande finesse et trusté par les élèves; ceux-ci me classèrent second sur une quinzaine de profs.
L âge d or est derrière moi, derrière nous?
Qui sait? Allez restons optimistes...