Une journée ordinaire

Rien de particulier pour le solitaire que je suis contre mon gré et à mesure que le temps passe de plus en plus. Il est vrai que ces périodes de vacances sont une plaie pour des gens comme moi.

Il faut aussi composer avec une ville brusquement désertée: mais où vont les gens?

Mystère et on dit que les français n ont lus de pouvoir d achat, à croire qu ils ont des ressources cachées (bah! je ne suis pas d humeur à rire). Matin, nouvelle femme de ménage, la 3ème en deux mois; non je ne suis pas un boss tortionnaire on s en doute mais ainsi veut le temps: changer voilà le mot d ordre de ce temps si instable...

Mais je suis tant sevré de contacts que maintenant c est une aubaine que de recevoir; une noire aux cheveux décolorés, un peu olé-olé comme aurait dit ma mère: ensemble correct sans plus avec un usage détourné du papier toilette humide pour nettoyer la cuvette des wc! je m en susi aperçu à temps. Pas d'incident majeur; je ne sais si je garderai cette dame mais en revanche j essaierai de retrouver une antillaise gentille que j vaais accusée à tort d avoir volé une partie de mon linge de corps; je me suis excusé bien entendu. Cette dame avait en plus un contact que je trouvai "humain" et çà compte beaucoup pour moi en dehors de son travail impecacble; j ai de l expérience dans ce domaine: quelque 20 à 30 personnes, hommes ou femmes. Je crois que même sur ce plan si humble du travail ménager, à chacun(e) sa signature...

Problèmes avec l imprimante; cette informatique décidément me sort par tous les pores; je devais préparer des textes de philosophie pour une nouvelle élève. Il y a quelque chose que je ne parviens pas à comprendre; pourquoi telle manipulation qui marche un jour n est plus valable le lendemain. Bien sûr j arrive à mes fins; cette fois le problème était du à la présence sur le bureau d icônes de plusieurs imprimantes! il a fallu que je fasse le bon diagnostic et supprimer les imprimantes surnuméraires.

Perte de temsp, perte d énergie, énervement. Reste la question: les ingénieurs ou les commerciaux pensent-ils un instant aux usagers moyens dont je suis?
Mes textes téléchargés et imprimés, je me rends chez cette jeune fille sise à Corentin Celton, non loin de chez moi. Curieux hasard, cette année. Trois élèves habitent autour de cette station à Issy-les- Moulineaux dans la "bonne banlieue"; soyons honnêtes banlieue agréable quand même...
Mais comme pour me rappeler qu on n est (vraiment!) plus aux années 90 même tant tout bouge vite, tenez-vous bien: j avais rendez-vous, le premier rendez-vous ce lundi à 14h30. Ok je reçois un sms peu avant pour retarder d une demi-heure (pourquoi? un rdv est un rdv)ce que j accepte, après tout pourquoi pas? Puis second sms, cette jeune fille que je ne connais même pas s enhardit et me demande de réduire le cours à une heure. Cette fois je refusai net. La Philosophie est une matière difficile et on ne fait pas garnd chose en une heure! Je précise qu au départ l organisme avait prévu deux heures d abord.

Signe des temps cette désinvolture! On se demande pourquoi adopter tel timing si c est pour le changer? 

Du coup je refusai net; ce sera non. Je me moque des conséquences possibles au point où j en suis.
J arrive à cette station qui m est mainetant familière: terrasses branchées, soleil, consommateurs assez espansifs. Bien netendu malgré le GPS je prends la direction opposée mais je prévois large heureusement (je respecte le temps, à l ancienne comme de très rares personnes encore). J eus même un peu d'avance et fis les cent pas dans la bonne rue, calme, paisible, presque agréable...

Immeuble moderne et cossu..

Je sonne, intérieur assez élégant et de bon aloi, agréable à vivre.

Mais la jeune fille, déscolarisée et suivant les cours au CNED où j ai fonctionné pendant 15 ans environ à l époque basé à Lyon (que n'ai-je pas fait en matière d enseignement: que de bons souvenirs du CNED et du Lyon d'avant où je m étais rendu une fois pour faire des corrections en bord de Saône par un beau soleil et où j avais rencontré un chaleureux collègue lyonnais; ah! ces bouchons!).

Accueil très froid de cette élève qui accepte le tutoiement...

Installation à la place qui est prévue et c est parti!

Auparavant j ai feuilleté la brochure du CNED qui ne semble pas avoir été parcourue (!) ni annotée (bizarre). 

De nouveau une élève très "speed" comme sa "collègue de Vanves. Pas un minute pour respirer; heureusement pour moi j ai appris comme chanteur à prendre des pauses respiratoires  discrètes...

Mon impression: je pense à titre d hypothèse que cette élève déscolarisée souffre d une forme de dépression d où la froideur et encore le mutisme ( décidément çà devient une constante cette année). Tout le job est pour moi; pourquoi pas mais je sors de ce genre de cours un peu las.

Petite observation: il y a plusieurs types d élèves mais un fait troublant: le mutisme ne veut pas nécessairement dire une non-présence; j ai un jeune homme qui ne dit mot mais on sent chez lui cette présence qui me stimule, pas chez cette jeune fille que j ai trouvée fermée et pressée de conclure.
On verra bien.

Pour échapper à la prose du quotidien je me plonge dans la lecture d ouvrages ésotériques...
H. P. Blavatski, cette femme à la réputation sulfureuse, sorte de médium qui fut l élève de grands initiés, vivants et morts.

Elle fonda la Société Théosophique proche de chez moi et installée dans un immeuble parisien impressionnant tout près de la Tour Eiffel, de style 1900 flamboyant.

J'ai lu qu Einstein lui-même avait sur sa table de travail "la doctrine secréte".

En tous cas pour un être imaginatif et saturé de cette époque médiocre et difficile, Blavatski avec ses éons de temp, sa jonglerie avec les textes sacrés de l humanité, ses rapprochements audacieux entre le Zohar juif et les Puranas hindous quel vertige bienfaisant cela ne me procure-t-il pas?

La journée  très ordinaire acquiert le soir la dimension d une épopée cosmique et hors de notre pauvre temps humain!
Je crois comprendre pourquoi Einstein devait dans l ouvrage immense de Blavatski trouver le souffle surhumain que la Physique qu il devait révolutionner lui faisit dire que le Bon Dieu "ne joue pas aux dés".

Avec HP Blavatski comme chez le facétieux natif d Ulm on est très loin de notre monde.

Et je noublie pas que cet autre génie de la Science, Oppenheimer, polyglotte, ouvert sur tout, prononça des paroles en sancrit, la langue des dieux, au spectacle de l explosion de la bombe à Los Alamos. Pour lui, ce qu'il voyait, produit de son cerveau exceptionnel (le Projet dit "Manhattan" devait réunir sous sa houlette un million de personnes à tarvers les Etats-Unis; prix à payer pour vaincre l hydre nazi.) était surhumain et aucun vocable n était suffisant pour nommer ce tutoiement avec l Univers...