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Choses vues entendues sues
28 janvier 2019

Le malaise de notre temps

Curieux: ma main a hésité avant de taper "de Notre" temps comme si çà me gênait de le dire; j avais à l esprit "dans ce temps"; comme si je ne pouvais pas assumer ma contemporaneite, comme si je me sentais étranger à lui par la force des choses et par choix.

Pourquoi ce titre?

J ai écouté au terme d'un triste dimanche, une émission très intéressante sur le mouvement de ces gilets jaunes su on a du mal à décoder car ils peuvent évoquer des mouvements du passé et ont leur spécificité.

Étaient conviés à l émission des spécialistes de la question, notamment Nona Meyer que j ai trouvé  remarquable; les autres intervenants aussi; la subtilité de l analyse le disputait à la finesse du diagnostic. L un des participants à utilisé une approche originale: une interview de 200 heures d un gilet jaune qui a apporté un matériel à  la fois riche et signifiant.

Voici ce qui ressort de toute cela et du coup fait fortement écho à mon propre mal-être lui fortement ancré dans la pathologie collective française et sans doute aussi occidentale et enfin planétaire ( c est çà aussi la mondialisation!).

Les auteurs font le point sur l état de la société relativement à  ce su elle fut naguère.

Un des participants a évoqué très vite la "sociose" de notre société, néologisme construit sur le modèle de "psychose...

C est dire la gravité du mal collectif qui nous ronge.

Je rappelle que psychose réfère à la distorsion de la réalité et au sentiment d être un étranger.

Comment ne pas penser au roman de Camus " l étranger et surtout à  l oeuvre fortement annonciatrice de ce que nous ressentons plus ou moins confusément, celle de ce juif tcheque de langue allemande Franz Kafka. Je rappelle que les personnes interrogées étaient des spécialistes chevronnés des sciences sociales et capables de faire la part des choses...

Ils partent d un constat: la desaffiliation.

Essayons à notre tour d y voir un peu clair; aujourd'hui l humain n est plus relié.

Naguère famille, groupe religieux, parti, voisinage etc assuraient à  l individu l ancrage sécurisant dans la société . Il se sentait dans le monde; ce n est plus le cas. Le lien à été détruit (notons au passage que le lien avec l environnement aussi à été detruit); je rappelle pour mémoire sue la doctrine bouddhiste insiste sur le fait que au delà de la citadelle du Moi il y a les autres auxquels nous sommes liés car tous nous avons en partage la souffrance et tous nous souhaitons nous e  libérer.

Ce qui à frappé l un des intervenants qui a pu exploiter la réponse de 200 heures d un gilet jaune c est l évocation par cette personne des autres autour d elle.

C est donc que ces autres ont un rôle vital pour chacun d entre nous.

 

Mais la Catastrophe actuelle que Kafka à magistralement décrit fait que en présence ou en l absence des autres on est ontologiquement seuls.

Mais attention aux mots; ils sont autant éclairants que trompeurs. Ne pas croire que mettre un mot sur une chose résoud le problème  il l obscurcit souvent.

Autant ouvrir une boîte avec un chausse-pied!

De quel mal s agit-il?

J ai du mal à dire parce que ce mal est vague et n à pas encore trouvé de désignation correcte.

Je préfère passer par le concret des situations; nous sommes desaffilies donc. L affiliation consonne avec filiation et fils, soit avec famille et lien familial.

Or toute société faisait justement société si et seulement si elle reliait, nécessairement, ontologiquement les uns aux autres.

Notre sentiment d être moi intime, fiable, authentique est fortement associé à  l appartenance à un groupe qui nous définit et nous assigne à une place précise la mienne et pas celle d un autre.

Je suis (dans) moi si l autre est (dans) lui.

Je suis moi si j existe avec par et pour l Autre.

On a fait remarquer que le voisin n existe plus parce que vous n existez plus pour lui et réciproquement.

On a parlé des invisibles au sujet des gilets jaunes; nous sommes tous des gilets jaunes et à ce titre ce qui est révélateur jamais les individus n ont eu besoin à  ce degré  d apparaître  (phénomène Facebook symptôme et pseudo solution).

Je donnerai un exemple concret: au mieux j insiste au mieux vous rencontrez quelqu' un mais que se passe-t-il alors?

Entendre que SE passe-t-il? Que passe-t-on?

Rien...Rien ne passe, rien ne se passe.

Un individu délié est face à un individu délié.

Un fantôme face à un autre fantôme.

Un non être face à un non être.

Voilà pourquoi nous sommes dans une galère commune et qui sombre.

Nous ne faisons plus monde comme disent les philosophes parce qu' il n y a plus monde.

Je terminerai par une forte image qui date des débuts du siècle passé.

Kafka qui aimait la vie et vivait dans une société encore viable décrit dans "la colonie pénitentiaire un homme condamné à  une peine dont je ne sais plus la motivation.

Une machine inscrivait sur sa peau la marque de sa stigmatisation.

Notre "monde".

 

 

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