La fatigue de vivre

Pour la première fois depuis plus de quatre ans hors (petites) vacances je n avais pas rédigé mon blog; je n avais pas envie, les informations étaient par trop sinistres, j avais des soucis et des préoccupations telles que le minimum de disponibilité nécessaire n était pas présent; en contrepartie, ce blog m est utiles (aux rares visiteurs qui me font l amitié de venir je ne sais si c est le cas...) car il me donne cette possibilité sans aucune prétention littéraire de mettre un peu d ordre dans le chaos interne et externe...

Je reprends ce blog en tant que témoignage sur une époque éprouvante entre toutes (violente crise de cafard hier au soir) et moyen d expression relayant la thérapie hebdomadaire).

Mon frère et moi avons été invités à un repas chez mon amie Cécile prof d allemand à la retraite que je projetais (ou mieux fantasmais à un époque maintenant lointaine de  prendre comme épouse; oui à l époque on de mariait encore) et son mari, lui avocat fraîchement retraité. Repas lourd et insipide, "inventé" et plus ou moibs inspiré par la cuisine polonaise...

Ces personnes habitent dans un arrondissement difficile, le 20me d accès, à la bordure nord-est de Paris; ce quartier a changé car sa population a changé et divers signes montrent qu il est moins sûr qu avant: grille entourant l immeuble, trois codes (trois codes pour accéder aux lieux)...

La conversation a roulé sur l état du monde et sur notre état à nous; mais la parole une fois de plus fut monopolisée par l ex-avocat, brillant et cultivé; je suis peu intervenu de même que mon frère; cela faisait tant plaisir à cet homme qui, visiblement manquait d auditoire (et moi qu est-ce que je devrais dire?); quant à sa femme une fois encore, elle s est cantonnée à un quasi-mutisme. Ce couple a deux jeunes gens: une fille toujours par monts et par vaux, ce qui à mon avis n est pas nécessairement un bon signe; que fuit donc cette jeune fille diplômée de communication et ayant fait une partie de ses études à Toronto. Quant au garçon présent à la maison il n est même pas venu nous serrer la main. Il est resté dans sa chambre je suppose devant son ordinateur; c est un geek plus ou moins "autiste".

En quittant les lieux mon frère et moi avons discuté de ce couple et avons conclu que quelque chose n allait pas: place écrasante de l homme au point de ne laisser aucune place à l épouse apparemment satisfaite de son rôle de figurant ni aux enfants: d un côté la fuite et de l autre la sédentarité en symbiose avec l instrument cher aux personnalités introverties (souvent).

Comme quoi à chacun ses drames: le père malgré son entregent, son dynamisme (à mon âge ou à peu près il va à la piscine régulièrement, étudie les maths et l informatique et se cultive; en effet sa culture est impressionnante) ne peut trouver un job à ses enfants; pour lui diplômes ni relations ne servent plus, sauf relations très haut placées.

Voilà un indice de la situation catastrophique de ce pays. La politique macronienne poursuit sa route inexorable de paupérisation de la population avec comme ligne de mire les classes moyennes. Les entrepreneurs (et encore il faudrait nuancer beaucoup) sont les grands gagnants; personnellement en tant que retraité, j'ai du subir:

1) un vol d Etat puisque ma pension a été amputée par la trop fameuse csg et çà va continuer alors que je paye déjà mes impôts

2) mon pouvoir d achat est érodé par la hausse constante de toutes les denrées incontournables

3) les charges augmentent

Mais je n ai pas de voiture; comment font les français moyens automobilistes qui ne sont pas tous des héritiers loin de là..?

J essaye un peu de sauver les meubles en restreignant mes dépenses.

Ce pays fait face à plusieurs crise en même temps: crise de la représentation politique, crisé conomique (rien ne va mais le bull dozer avance sans dévier, savoir une réforme par jour), crise sécuritaire (les incidents violents se multiplient sans parler des incivilités croissantes), crise écologique (des ouragns dans le midi dignes des Tropiques), crise morale; j arrête la liste.

Comment ne pas être "fatigué" de...crier dans le désert?