Un après-midi bienfaisant

Le blog précédent m avait permis de faire état de cette révélation sur les déterminismes qui me "dictent" ma conduite, ce qu'Alexis Lavis, le distingué traducteur et commentateur du long poème de Santideva, actuellement à Pékin (quelle vie que celle de cet homme; membre de l Ecole Occidentale de Méditation); à ce propos j ai appris la triste nouvelle, ce matin du décès de Michel Cazenave; une voix s est tue, celle d'un grand journaliste, spécialisé dans les spiritualités).

Mais c est d'hier que je voulais m entretenir; j avais rencontré un étudiant suédois en philosophie de passage à Paris; les circonstances à l origine de cette rencontre sont assez piquantes; j étais assis sur un banc seul au square de Sèvres Babylone lorsqu un jeune homme s approche de moi, me proposant...du pain; n y voyez aucune malice; simplement, ce garçon ne savait que faire de sa baguette; je venais de déjeuner et déclinai son offre. J étais ravi que quelqu'un s assoie sur le même banc; à Paris la probabilité est quasi-nulle pour que çà se produise; on observera qu il  s agissait en l occurrence d un étranger!

J étais ravi de m entretenir avec ce jeune homme tatoué (je n aime pas trop çà mais maintenant cette coutume se banalise) de tout et de rien. Il m apprit qu il étudiait la philosophie et que, de passage à Paris,il logeait au pavillon suédois à la Cité Universitaire que j ai moi-même fréquentée un an, étant étudiant (que de bons souvenirs). J ai appris que la Suède avait les mêmes problèmes qu ici...et ailleurs; un parti d extrême droite y avait le vent en poupe; les mêmes causes produisant les mêmes effets, savoir l immigration, sauvage ou pas.

Mais ce pays reste admirable malgré les reculs au plan social, ne serait-ce que dans le secteur décisif de la protection de la nature.

On se retrouva donc hier chez moi; on discuta politique, bouddhisme, philossophie. Il confirma sans problème la propension de son peuple à boire immodérément (il faut dire que chez lui les hivers sont interminables; glaces au large de Stockholm en avril). Garçon sérieux, simple, cultivé.

J étais désireux de poursuivre la conversation; aussi l invitai-je dans un café branché pas loin de chez moi; je lui parlai de ma solitude mal assumée et lui de ses projets d écriture. Il me précisa que, en Suède aussi, il existe des quartiers d immigrés et des quartiers blancs!

J ai appris par Wikipédia que (nouveauté dans ce pays tranquille et magnifique) la guerre des gangs sévissait! Le bon côté: ce pays magnifique où la nature est très présente a obtenu de nombreuses distinctions et reste très bien classé (indice IDH notamment, si éloquent)

On échangea des informations sur nos littératures respectives; fin connaisseur de la "grande Marguerite" (Duras) que j'aime aussi il me cita un certain Johannes Anyusu au titre de représentant de la littérature nationale; il s agit d un afro-suédois...

Je terminerai, une fois n est pas coutume, par une citation de Fabrice Midal, fondteur de l Ecole Occidentale de Méditation ( notre salut viendra-t-il de l Orient?):

" Cette capacité d'attente, qui n est pas passive mais profondément active, repose sur la confiance; je ne sais pas comment çà va se passer, mais je reste attentif, ouvert, présent à ce qui se passe. Je m'autorise à ne pas savoir, à ne pas être impatient, mais je suis prêt à ce qui peut advenir. J ai confiance en la vie, je m en remets à elle: c est elle qui va m'aider si je la laisse oeuvrer en moi".