Un nouveau rapport au temps

Il n'y a pas que Trump qui soit imprévisible; tout et tous le deviennent en ces temps d anomie. De mon temps (oh! disons il y a cinq ans, c est dire l accélération de l Histoire) un médecin, un enseignant, un professionnel vous donnait rendez-vous pour tel jour à telle heure, eh bien ce rendez-vous était respecté sauf bien entendu "cas de force majeure". Aujourd'hui en cette superbe époque décidément, il n y a plus de cas de force majeure; c est le règne du caprice, de la désinvolture, de l irrespect, de la dévalorisation de la parole donnée. Plus rien ni personne n ont d'importance. Les conséquences sur l'activité du professionnel, on s en moque.

De nouveau, j y vois à l oeuvre le formidable égoïsme de ce temps et sans doute aussi la temporalité nouvelle générée par Internet (que de dégâts décidément aura causé cet outil du diable!). En effet, d un clic, on supprime un interlocuteur virtuel; d un clic on change de site etc. De même les jeux vidéo qui remplacent progressivement la lecture chez les adolescents, les adultes de demain qui ne savent plus lire ni écrire (ah! pardon ils le savent en utilisant les modernes hiéroglyphes ou smileys, certes agréables mais évacuant du même coup finesses et nuances de l expression conventionnelle)

Moi-même suis de plus en plus victime de ces changements de dernière minute. Ainsi, une élève à qui j vais donné rendez-vous pour hier à 15 heures se décommande une heure avant pour je ne sais plus quel prétexte, une élève que je croyais "sérieuse" (au fait que signifie ce mot de nos jours ainsi vidé de son contenu?).

Je m en ouvrais auprès de mon jeune ami invité à déjeuner; il trouvait çà normal.

Nous avons changé d époque, que dis-je d'époque d'ère (comme on parle d ère géologique).

Finie l etemsp point si lointain où un changement d horaire tenait de l absence de politesse encore plus les changements de dernière minute.

On a un rapport au temps et aux gens marqué par la négation de l autre ici comme ailleurs.

Mais où va-t-on? 
Je l ignore mais je crains que tous les phénomènes de société dont je parle à longueur de blog ne signent tout bonnement la fin de l éthique avec le triomphe de l égo (triomphe par antiphrase puisqu il  s agit d un égo impulsif, immature, soumis aux décrets du désir du moment.