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Choses vues entendues sues
4 novembre 2017

Un rapport faussé au temps

Ce qui me semble caractériser au plus haut point nos sociétés dites postmodernes est leur rapport au temps; il est complètement bouleversé par rapport à ce que j ai connu, moi étant enfant et cela ne remonte pas au temps des pharaons!

La rationalité maintenant universelle ou à peu près était censée nous faciliter la vie, accroître notre confort, apaiser notre inquiétude; c est tout le contraire qui se produit. La technologie la plus pointue nous dévore et notre temps avec. Nous manquons toujours de ce bien précieux, rare et limité, de cette ressource des ressources à savoir le temps. Nous sommes des boulimiques de tout et du temps en particulier. On en manque on le manque, ce temps; on court toujours après et on est toujours pressé et dans l urgence. Les tâches toujours plus nombreuses nous écrasent et réduisent les temps dits "morts" qui pour moi sont les plus importants car ils nous aident, nous reposent, nous détendent, permettent à notre cerveau surexcité de se mettre en jachère (ces moments sont précieux car ils favorisent la rêverie, la créativité, le liberté intérieure).

Si nous jetons un regard sur ce que nous faisons de ce temps, c est impressionnant. Chaque matin je consacre une heure environ à dépouiller un courriel en majorité inutile et je ne suis pas un homme d affaires (on m a parlé de gens qui devaient ouvrir 400 mails par jour). Sans compter tout ce temps perdu à répondre à des sms sans intérêt, à des rencontres hachées par les pseudo dialogues de votre interlocuteur avec des partenaires virtuels.

Ce temps est devenu un ennemi au lieu de l amadouer, de faire amitié avec lui, de l intégrer à notre histoire.

On a parlé de "haine de la musique" (pour certains c est du temps mort!) on pourrait parler de haine du temps.

Le principe dit de "rentabilité" esy déjà contestable mais hélas il réfit tout et le temps n y échappe pa. Ne pas perdre uen seconde, le consommer au plus vite (boulimie); je susi farppé par l anticipation démente du temps comme si ce présent était déjà terminé avant même de commencer. Comme ces gens qui se jettent avec avideité sur la nourriture; rien ne doit être oublié alors on enfourne et on ne goûte plus rien...

C est un symptôme grave de ces sociétés tournés vers l instrumentalisation, la rentabilité, l utilité contrainte, le business quoi.

L angoisse sous-jacente à cette course CONTRE le temps signe notre fragilité, notre désir de tout contrôler, de ne rien laisser échapper.

La toute-puissance du Moi loin de marquer une quelconque supériorité signe l écrasement de ce Moi et sa faillite.

La cupidité, l'insatiabiliré, la prééminence de l avoir sur l être pointent une illusion de la toute-puissance, pour moi signe au contraire de notre redoutable insignifiance.

J essayerai ultérieurement d analyser ce sentiment d insignifiance, ce à quoi il renvoie; j en ai quelque idée.

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