Paris by night

Hier, une fois n'est pas coutume, sortie de nuit dans le quartier "branché" de Paris, du moins l'un des quartiers branchés, le Marais qui reste majoritairement gay. Pour l'animation, il y en avait: restaurants bondés, terrasses animées, boites en nombre, boutiques de luxe. Un jeune homme m avait accompagné, gentil et attentif. Nous avons regardé un film de qualité sur un explorateur anglais du 19ème siècle, The lost city.

Petite salle d un complexe grand comme un mouchoir de poche; film intéressant, riche au plan humain, bande-son plaisante (Valses de Vienne, Debussy entre autres), épisodes émouvants, notamment la difficile relation père-fils, la passion de la découverte chez un homme qui fait passer cette passion avant le reste, scènes dures en Amazonie, guerre de 14, séances à la National Geographic Society, et ces anglais; inénarrables. Curieusement, mon compagnon n a pas apprécié la scène du léopard (sauf erreur) qu il a trouvé surfaite; là on voit qu on  a changé d époque: les jeunes ont été nourris au lait de l image; ils voient autrement que nous.

Bilan: mitigé; d un côté cela me change de mon traintrain, me donne à moi aussi l occasion d explorer, pas l Amazonie (que je connais un peu: voyage au Brésil notamment à Manaos) et de l autre regret de ne pas être rester tranquillement chez moi, à lire et regarder la télé ne m exalte pas ,mais me fait peur. La nuit c est le noir l inconnu la possibilité de tous les vices de tous les crimes le symbole d une liberté associée au risque la perte des repère habituels l effondrement du chaud cocooning.

J'aurais été un piètre explorateur et en même temps je suis curieux des autres cultures mais à ma manière sans les périls que doivent affronter les pionniers, Humboldt, Peary, Amundsen,Savorgnan de Brazza, René Caillé, Alexandra David-Neel. On na rien sans rien dans cette vie.
Mon côté petit-bourgeois froussard qui ressort, fils à sa maman, convaincu d être fragile par elle, maladif et hypocondriaque...Je n'ai pas eu le père héroïque du film (mais le père du film a justement manqué à ses enfants à un âge où a on en besoin; dure la vie!)

Et si l exploration du vaste monde devait commencer par l exploration de ses propres frontières?,

Pas si simple!

Les grands explorateurs aiment au contraire l inconnu et recherchent les poussées d adrénaline, l action, la lutte, l'imprévu. Ils doivent associer à la curiosité aiguë pour les mondes inconnus l audace folle. Kessel, lui-meêm grand aventurier avait écrit une belel bio sur Mermoz où il nous expliquait que l homme d action jamis las d agir avit trouvé une parade contre une puissante mélancolie. Agir c est oublier et s oublier...Jouer avec son corps et de son corps (on peut remplacer par "mort"). Nous sommes tous pareils nous les humains; notre terrible condition nous pose les mêmes défis mais chacun lutte avec ses armes mais si l issue sera de toutes façons la même.

Ce n est pas pour rien qu il sont jeunes, les explorateurs et la jeunesse connaissant peu ose beaucoup.