A quoi ça sert la politique?

En cette période critique pour ce pays que je trouve tellement changé et tellement difficile à vivre, on a droit à des jeux du cirque modernes. C est fou ce que le politique a changé en quelques années!

Je suis atterré par la tournure que prend à présent la course à "la magistrature suprême". Au delà du spectacle alimenté par les chaînes et les réseaux sociaux qui me "divertissent" au sens pascalien, il y a ce nouveau visage passablement inquiétant, la montée en puissance, à l'américaine hélas, de la démagogie. Aucun candidat n'échappe à cette perversion majeure de la démocratie, ce mot qui devient une coquille vide. On s adresse comme un bateleur, un bonimenteur de marché aux puces aux électeurs que l on cherche à séduire et tous les moyens sont bons, de la reprise par l'adversaire des mêmes slogans trompeurs, éculés, vains à des spectacles dignes des folies bergères; à quant les pom pom girls au fait?

La compétition infantile d hier à l usine américaine en voie de délocalisation est à pleurer ou à rire quand on sait bien qu aucun des candidats n a de solution dans sa poche; le jeux sont déjà faits et les décisions sont prises depuis les sièges des firmes transnationales qui raisonnent rentabilité, cours, taux de echange, varaiables d ajustement. L humain n a rien à voir dans les prévisions chiffrées du Monopoly planétaire. sauf à titre de ressources exploitables au mieux.

Entre un Macron qui de jour en jour se transforme en tribun et une Le Pen qui embrasse les petites filles en multipliant les selfies puérils, la parole politique se dégrade à grande vitesse et les slogans s enfilent comme colliers de perles fausses.

Mais pour qui nous prend-on?

Quand donc omprendra-t-on enfin que votre sort, le notre, le mien n intéressent pas les vrais décisionnaires basés à New York, Seattle, Taipeh, Singapour, Delhi?

On vient de publier les chiffres du chômage; la vague monte sans arrêt. Ce ne sont pas des selfies, baume éphémère et narcissisant de ces temps crépusculaires, qui vont arrêter cette vague. On a jamais tant pleuré en France; les sourires de la riche héritière ne me trompent pas. 

Quant à Macron qu on se garde d'oublier les lois anti-travailleurs de la douriante El Khomri (au fait que nous dit ce sourire sinon qu il cache mal la souffrance que sa signature vient avaliser?).

Alors? Que faire ou ne pas faire?

A titre personnel, l heure me paraît grave, selfies ou pas. Dans ce Disneyland pitoyable qu'est devenue la chose politique, je préfère aller voter avec dégoût certes et en me bouchant le nez, mâchoires serrées.

D'un côté, Macron l homme des banques et de l ubérisation, doué, on a compris... De l'autre, Le Pen qui  joue les Marie Madeleine de pacotille; mais plus grave, qui cache (mal) le masque hideux de la France nationaliste liberticide rétrograde et raciste qu elle reprsente. A la clé si par malheur la fille de son papa serait élue, très vite la pauvreté enflera et le déclin qu elle prétend stopper, croîtra et embellira; la France aura encore moins de crédit que maintenant. Une catastrophe qui ruinerait ce qu il reste des classes moyennes...

J'ai peur, je l avoue, car les jeux sont encore loin d être faits car bien des inconnues subsistent. Un évènement imprévu, une faute tactique, un "réveil" des abstentionnistes ou des votes blancs, un sursaut imprévu de l électorat plus volatile que jamais, peuvent changer la donne. Les impressions ne sont rien ni les prises de position.

 De toutes façons, quel que soit votre choix, la souffrance sera au rendez-vous du 7 mai (retenez cetet date d'ores et déjà historique) ; alors moi je voterai... pour une souffrance moindre.

C est triste mais c est réaliste...