Le creux

Pas de visiteurs du blog depuis quelques jours mais c est bien pour moi quelque part. La solitude est mon pire ennemi ces derniers temps et je le redis bien souvent; la solitude "virtuelle" complète la solitude réelle, en partie subjective. Cette "désertion" me contraint à chercher en moi de quoi rebondir.
Suite au "conflit" avec le jeune ami qui m a véhiculé en ce beau jeudi ensoleillé à Trouvile (voyage aussi dans mon passé; c était tellement plus simple, aisé, heureux en cette époque enfuie; ce n'est pas que nostalgie sur l air du "c était mieux avant"; cette époque est sinistre, vraiment sinistre) j'ai demandé un second rendez-vous hebdomadaire à ma thérapeute. Je m y suis rendu hier.

Je suis allé chercher des copies de philo; çà m occupe un peu et me donne un sentiment de continuité: "un peu d avant qui continue"...

Une amie m a écrit me disant qu elle voyageait beaucoup et qu elle résidait le plus souvent à Biarritz. Hélas je n ai personne avec qui voyager et je vis dans une ville qui devient invivable.

Par ce long détour je reviens au bouddhisme dont j essaye d appliquer la sagesse mais ce n' est pas simple. Cela va faire plus de deux années que je médite mais à part quelques in-sights je ne vois pas de changements signifiants dans mon rapport à moi et à un monde de folie.

J ai lu je ne sais combien de livres (çà marche éditorialement ce genre d ouvrages promettant le bonheur en 10 minutes. Au passage j ai appris que les français étaient classés parmi les plus malheureux au monde. Pour une (rare) fois je suis en résonance avec mes compatriotes).

Cette période préélectorale chaotique, confuse, contribue au malaise de cette société et en est comme un symptôme frappant.

La politique est le miroir de l état d un pays et de l état de sa population. Certes. Mais les règles du jeu ont terriblement changé car le mensonge, la rumeur, les promesses folles se substituent aux programmes sérieux d antan.
Ajouter à cela la potentialisation opérée par les réseaux dits "sociaux" qui frappent d obsolescence les sondages qui ne sondent plus rien...

Je pense que pour dire le non-sens de ce temps, il nous faudrait un nouveau Shakespeare.

Je crains (mais c est un avis personnel) que le théatre de l absurde lui-même ne rende pas suffisamment compte de ce que nous vivons actuellement. Sauf à dire que l exceptionnalité des scènes loufoques et magistrales de Ionesco est devenue la règle.

Le non-sens du théatre de l'absurde s'est généralisé: ce non-sens est maintenant le sens de cet asile à ciel ouvert. Ce temps...