Oui le monde a bien changé!

Petite journée de "détente" au bord de la mer avec le jeune homme ami qui m'a proposé opportunément cette sortie en voiture à Trouville-sur-mer.

Comment pouvais-je refuser? Je me plains constamment de mon sentiment d'abandon et de mes angoisses.

Je ne voudrais pas jouer les grincheux chroniques; certes, un moment agréable avec enfin le soleil revenu, la plage qui évoque pour moi tant d étés familiaux, le souvenir de la grande Marguerite Duras...

Le monde a bien changé; serais-je devenu parano? La promenade de la jetée si agréable qui donne l impression d être en pleine mer: fermée ( cest hallucinant le nombre d endroits fermés en ce moment ( ja i déjà évoqué la fremeture d un des rares espaces verts près d echez moi; qu est ce qui se passe: il ya la guerre?)

Les restaurants, à l'exception des traditionnels, peu fréquentés (je précise que pour faire plaisir à mon compagnon, nous sommes allés dans une mangeoire "branchée" face à la mer: addition salée et cette pénible impression de s être faits avoir pour des plats classiques qu on aurait pu avoir pour le même prix en faisant quelques mètres). Quelque chose dans l'air de vaguement triste (est-ce moi qui suis morose et qui projette cette morosité ou les normands d'ordinaire d humeur plutôt bon enfant sombrent-ils dans la maladie nationale, la dépression?).
Je passe sur le "calvaire" de l automobiliste de ce temps, cette tension qui débute sitôt que vous entrez sur une autoroute avec cette indiscipline bien de chez nous (mon conducteur m a fait observer le non-respect des règles élémentaires; très peu de conducteurs fair play; l autoroute est le lieu de toutes les vanités et les égos s'enflent démesurément sur le terrain où bien entendu les vitesses maximales ne sont pas respectées: pas un gendarme...) et au retour les éternels embouteillages. Mais j aimerais qu on me dise: quand faudrait-il "bénéficier" d'espace sur une autoroute (celle que nous avons empruntée est, paraît-il moyennement chargée (!). Cette petite journée de détente a creusé le niveau de mes  dépensses exceptionneles ce mois-ci (les factures pleuvent comme une averse en pays tropical et les rentrées diminuent et prennet du retard, mais on n'a rien sans rien non?

A cela ajouter des tensions autour de mes propres rigidités tournant autour de ma possessivité et de ma susceptibilité, mais dans l ensemble ce jeune homme s est montré gentil, attentif, ouvert. A son propos, j éprouve (j ai beau faire c est ainsi) de la commisération et de l affection comme pour un fils que le sort ne m a pas donné; il fait partie de cette catégorie "sacrifiée" entre toutes, les jeunes, nos jeunes. Honte nationale. Pas de diplômes, pas d indemnités de licenciement (il m a expliqué qu'il a fui un petit job vu le "sadisme" du patron; j aurais fait pareillement), pas de RSA ni RSI. Ses parents, eux-mêmes de condition modeste le financent et le logent.

Pour résumer la situation de ces jeunes qui gardent la bonnehumaur de leur âge (ne pas oublier pour autant la déferlante des suicides, les addictions, la prostitution; j en ai souvent parlé...)
Vous pourriez garder le sourire, vous, dans ce monde sinsitre et sinistré? Le pauvre garçon a évoqué que du coup il n aura pas grand chose pour sa retraite.

Il rêve de cinéma mais comment l'aider, moi qui le voudrais tant? Il est sensible, passionné (jusqu à la monomanie par son univers du cinéma, qui je pense le protège de la cruauté du monde), charmant...

Oui le monde a bien changé ou plutôt mal changé (j ai ici même conté comme tout devient difficile, complexe, contrariant. Le soleil est dans le ciel mais pas dans les coeurs.

Un petite "anecdote" illustrative" pour finir: je souffre de douleur à l épaule depuis quelque temps et le psychiatre que je fréquente m a un peu rassuré et précisé que dans sa patientèle ell n a jamis vu autant de maux à l épaule. Signe des temps? çà ne tient plus dans ce pays fracturé er ça fait mal aux corps parce que les âmes en souffrance sont débordées.

Somatisation collective de ce temps d effondrement ...