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Choses vues entendues sues
18 février 2017

La dictature du quotidien

Voici une théme que je développe à partir des dernières réflexions de Fabrice Midal et de son diagnostic alarmant mais lucide de l'état du monde. Une seule critique majeure sur ces développements: il ne s'intéresse qu'aux problèmes des personnes au travail soumis au culte de la performance et d'une perfection impossible. (Et les autres les retraités laissés à l abandon). D'où -et il revient souvent là-dessus l'explosion du burn-out actuellement à l'étude des spécialistes (maladie professionnelle?).

Ce culte de la réussite à tout prix, on le retrouve dès le jardin d'enfants (Midal mentionnait une feuille d'évaluation de la performance au trempoline en vacances!).

Alors je me pose la question toute simple:mais quel type d'homme prépare-t-on pour le futur, le présent étant déjà compromis...L'Humanisme et son âge qui a marqué les riches heures de la civilisation européenne fait penser en 2017 à la guerrre de Troie comme à une légende très ancienne, tant la rapidité des changements est forte. J(évalue maintenant la vitesse des changements (pour la plupart inutiles et nuisibles. C est le changer pour changer)

J'imagine volontiers un humain coupé en deux avec un étage "rationnel" surdimensionné et un étage affectif vestigial (l'affect c est pas bon, ça paralyse, c est inutile, c est inefficace non?). Autrement dit, un spécimen effrayant de ce que peut donner l antihumanisme: un humanoïde toujours à bout, angoissé, torturé, ayant intériorisé les normes (les normes toujours plus de normes partout; je pensais naïvement que les normes c'était pour les produits...)? De deux choses l'une ou on accepte cette aliénation car c est une aliénation, le consentement à cet enfer, soit on refuse avec ce qui reste de consceince et on sombre dans la maladie mentale et on devienet gibier de psy ou client exploité de marchands de bonheur qui eux prétendent avoir trouvé la solution mais vous enseignent à obéir encore plus le glamour de surcroît pour faire passer la pilule. A mon avis le problème est d une telle gravité que la solution ne peut être que globale, non individuelle; autant vider l'océan avec une cuiller à café...

Voir du côté de Rabhi par exemple et des défenseurs d'une révolution de notre rapport à l'économie et aux valeurs marchandes. Désir infini pour monde infini. Ce paradigme est mort. Désir infini pour monde fini, voilà ce qui doit rentre dans nos crânes. Pari impossible. L'humanité ne cesse de croître avec les besoins, mais la terre n en peut plus; mieux vaut changer radicalement et en finir avec la croissance sans fin. Sans quoi la planète devenue poubelle gigantesque nous engloutira tous (maladies nouvelles, famines, guerres, migrations climatiques.) Apocalypse.

Je reviens au titre que que je n'ai pas vraiment quitté. Je sais que chez moi c est un thème récurrent mais si je reviens là dessus c est parce qu il témoigne de ce climat permanent de contraintes multiformes qui nous intoxique insidieusement. 

J aurais pu intituler ce blog. Pression partout. Je me rends dans une supérette pour m'acheter quelques produits. Je suis bien obligé de circuler car on change constamment la place des produits (et vive le changement c est bon pour le cerveau euh ici pour le marketing: petites règles classiques: par exemple mettre tout en bas les produits les moins rémunérateurs; comment feront les personnes âgées, les handicapés? On s en fiche...Humanisme, vous dis-je). Et quelle que soit l'allée j entre en collision avec un manutentionnaire. Mais bon sang pas moyen d être tranquilles! A coire que à tout moment des arrivages sont à ventiler dans les rayonnages. Avec l'impératif majeur: surtout ne pas manquer de tel produit. Entre nous,je ne vais pas crever si je ne trouve pas mon dentifrice préféré...Et puis ces braves employés faut bien en tirer le maximum et qu ils rendent... et pas de temps mort, surtout pas, sinon exit...

Monde de sauvages (sauvages est mal choisi c est pire c est un monde de tortionnaires pervers). J ai souvent dit que la perversion caractérise ce monde malade...

Pression extrene et interne ou intériorisée ( c est bien comme ça se dit-on puisque c est comme ça et partout comme ça; stade suprême de l aliénation. Marx pas mort mais bien vivant). Je reviens à moi; j entre en collision avec un employé occupé à ranger; excusez moi Monsieur et je ne peux m empêcher de soupirer et de m enfuir vers une rare allée tranquille.

Vraiment ce monde où nous vivons dès les activités les plus humbles jusqu'aux occupations les plus désintéressées celles qui devraient détendre (un jeune m'apprenait qu'il s'était rendu dans un lieu pour apprendre la salsa avec une amie; eh bien le local fermait à 21 h 30! Ce monde ressemble à un labyrinthe pour rats d'expérience d'un savant devenu fou. Moi je ne veux pas être un de ces rats aux prises avec un monde en dérive.

Je suis frappé par la passivité consentante des citoyens, plutôt des sujets de cette dictature qui ne dit pas son nom. Le monde devient une vaste chambre de tortures.

Des activités les plus triviales aux occupations de détente partout des diktats, des interdits, des consignes, des pressions. Faites ci Faites pas çà mais plutôt çà.. Il faisait enfin un peu beau hier; je comptais me rendre dans le mdeste square d'à côté. Fermé! Un square fermé!

J e sais bien que la vie c'est la frustration plus que la satisfaction des désirs. Ok. Mais jamais je n ai vécu une telle somme de contariétés et de pressions, de consignes et de normes, de contraintes et d injonctions stupides. Pour parachever ce tableau le plus souvent aucune explication pour vous rassurer et donner un semblant de sens à l absurdité érigé en systéme.

Le monde semble un lieu où tout vous crie. Tu n es pas à ta place ici; tu déranges. Tu ne dois surtout pas  te laisser aller un peu. Non!

Dans ces conditions le mot d'ordre de Midal "foutez-vous la paix" profond en soi tient peu compte des  autres ou de l'Autre qui fait tout pour que vous ne puissiez vous foutre la paix. Enfin.

Je conclurai trop vite ce panorama. Je pense que le théatre de l'Absurde était hélas réaliste avant l heure. L absurde est devenu notre quotidien. Il en  est d autant plus inquiétant que nous sommes tous et moi inclus nos propres petits dictateurs et ceux  des autres. 

1984 d'Orwell nous y sommes bel et bien. 

Tout traville dans ce monde à ce que le plaisir fasse place à la peine et au devoir et que cette peine et ce devoir nous les trouvions normaux. Nous sommes à un moment du procès de décivilisation où comme Joseph K. de Kafka nous chérissons ce qui nous fait souffrir avec ce "raisonnement subliminal "ce doit être puisque c'est".

Pour ma part, je préfère souffrir certes, avec vous tous, mais les yeux ouverts et en montrant aux autres ( mais l aliénation est telle que bien des gens n'en sont plus à avoir conscience de leur asservissement volontaire ou obligé; oui je sais que je vis dans mon job ces choses mais c est çà ou la porte) tant que c est encore possible...

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